Lambelin Anne
Politique, Député wallon
Uccle 19/12/1987
Députée wallonne : 2014-2019
À la Hulpe, aux élections communales d’octobre 2006, trois grandes listes émergent : celle des Intérêts-Communaux/Liste du Bourgmestre (42%, 9 sièges), une liste MR (31,5%, 6 sièges) et une liste ValEco (près de 21%, 4 sièges) sur laquelle se sont réunis des socialistes et des écologistes. On y trouve aussi deux Lambelin, Olivier le père et Anne la fille (117 vp) alors toujours aux études. La politique est déjà au centre de ses préoccupations, tenant d’un grand-père paternel qui a été docteur à la clinique César de Paepe à Bruxelles, d’un père conseiller communal à La Hulpe et membre de la CCAT pendant plusieurs législatures, ainsi que d’un grand-père maternel, Max Vanderschueren qui fut un militant wallon de longue date tant à Bruxelles qu’en Brabant wallon. De surcroît, après l’Athénée de Waterloo et du Verseau à Bierges, après une année en Angleterre consacrée à l’étude des arts plastiques, ce sont les Sciences politiques qu’elle étudie à l’Université libre de Bruxelles ; étudiant aussi à Liège et en Suisse, elle consacre une étude comparative aux politiques qui y sont menées contre la drogue. En 2009, alors qu’elle présente encore des examens pour son master, la militante du parti socialiste est candidate au scrutin régional dans la circonscription de Nivelles. En 4e place sur la liste emmenée par André Flahaut, elle fait campagne et rassemble 2.429 vp.
Lors du scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010, elle est encore sur le terrain (2e suppléante, 2.696 vp), préparant les communales et les provinciales d’octobre 2012. En 2e position sur une liste du bourgmestre (où se retrouvent des libéraux, socialistes et écologistes), celle qui est désormais titulaire d’un master en Sciences politiques (finalité gestion publique) de l’Université libre de Bruxelles est loin de réaliser le même résultat que le bourgmestre MR Christophe Dister (1.747 vp), mais son 4e score (377 vp) contribue au large succès de la liste (65%, 14 sièges sur 19) ; il lui permet de siéger en tant que conseillère communale de la majorité et d’assurer la présidence du CPAS. Par ailleurs, à 25 ans, elle est aussi attachée parlementaire auprès du président de la Chambre, André Flahaut.
Candidate aux élections régionales du 25 mai 2014, au moment où progresse la régionalisation des domaines sociaux et de la santé qui sont ses matières de prédilection, elle occupe une 2e place de combat derrière Dimitri Legasse, dans la circonscription de Nivelles. Bien que battue aux voix de préférence par Maurice Dehu (4.663 contre 3.642), le résultat d’ensemble du PS et l’effet dévolutif du vote en case de tête lui permettent de décrocher un siège au Parlement wallon. En gagnant près d’un pour cent et demi et un siège (au détriment d’Écolo), le PS brabançon wallon (19,5%) retrouve le siège perdu en 2009, sans atteindre les 24% de 2004 ou de 1995.
La nouvelle députée wallonne est la benjamine de l’assemblée. Elle siège au sein de de la Commission Économie-Innovation, de la Commission Budget-Fonction publique, de la Commission de contrôle des dépenses électorales, et préside le Comité d’avis pour l’égalité des chances hommes-femmes de 2014 à juillet 2017. Par ailleurs, le 3 juillet 2014, elle est désignée par le PS comme représentante de la Wallonie au nouveau Sénat, l’obligeant à renoncer à la présidence du CPAS de La Hulpe. à la Haute Assemblée, elle est membre de la Commission des Matières transversales (compétences régionales) et elle y dépose notamment un rapport sur les familles monoparentales.
Le RER, le sort des invendus non alimentaires, l’aide à la jeunesse, la fusion communes/CPAS, le sort des sans-abris (elle propose de créer un hôtel social en BW), les violences conjugales, la lutte contre le harcèlement sexiste, la lutte contre les nuisances sonores et pollutions lumineuses, le devenir économique de certaines entreprises du Brabant wallon figurent parmi les dossiers abordés par la députée wallonne qui se retrouve membre de la Commission d’avis chargée de Questions européennes (2015-2019), créée pour la toute première fois au sein du Parlement wallon. Il s’agit de se saisir des éventuels futurs traités internationaux en amont et de manière proactive, plutôt que de les subir en aval dans un simple rôle de ratification. En l’occurrence, l’analyse des enjeux des traités de libre-échange négociés par la Commission européenne (TTIP, CETA, ACS) va être au cœur des travaux de cette Commission d’avis qui se réunit plus d’une trentaine de fois et auditionne une vingtaine d’experts de très haut niveau (2014-2016).
Le 14 octobre 2016, instruite par sa commission et poussée par la société civile, l’assemblée plénière adopte une résolution qui marque les esprits : par 47 oui (PS-cdH-Ecolo-PTB-indép.) dont Anne Lambelin, et 16 non (MR), le Parlement de Wallonie refuse de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Le ministre-président wallon, Paul Magnette, est chargé de faire valoir le point de vue majoritaire wallon auprès des autorités européennes. Après une semaine de crise internationale inédite et de rudes négociations, le Parlement de Wallonie donne son accord au CETA (58 oui, 5 non), dès lors que l’Europe prend en considération ses doléances de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). Lors de ce vote décisif, Anne Lambelin est absente pour raison de santé.
Durant cette législature, celle qui avait déposé un texte de résolution demandant la reconnaissance formelle par la Belgique de l’état de Palestine (2014) adopte notamment une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière en matière de protection animale.
L’année 2017 est marquée par plusieurs changements importants pour Anne Lambelin, les uns résultant de son choix, les autres étant indépendants de sa volonté. Suite à son déménagement de La Hulpe à Rixensart (Genval), elle donne tout d’abord sa démission de conseillère communale (février). En juin-juillet, c’est le cdH qui décide de débarquer le PS de la majorité et de se lier au MR pour finir la législature wallonne. De la majorité, Anne Lambelin passe ainsi dans l’opposition à Namur. Membre de la Commission Affaires générales-Relations internationales, elle continue de siéger au sein de la Commission des questions européennes et de présider la Commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes jusqu’à la fin de la législature. Durant les six derniers mois, elle est aussi membre de la Commission « Renouveau démocratique ». Du côté du parti socialiste, elle apporte un fort soutien à l’initiative grouponsnousetdemain! collectif créé au sein du parti en réaction aux trop nombreuses affaires (Publifin, Samusocial, etc.) de mauvaise gouvernance qui le gangrènent. Créé en juin 2017, #grouponsnousetdemain se transforme en 2018 en section transversale et digitale du Parti socialiste.
Lors du triple scrutin du 26 mai 2019, Anne Lambelin ne défend pas son siège au Parlement de Wallonie, préférant être la première suppléante d’André Flahaut à la Chambre fédérale (3.252 vp). Sur le plan communal, quatrième candidat au scrutin d’octobre 2018 sur la liste SolidaRix à Rixensart, elle signe le 3e score (271 vp) et parvient ainsi à enlever le troisième siège socialiste au Conseil communal, où elle est membre de la majorité. Pour consolider sa majorité absolue (14 sièges), le MR de Patricia Lebon a en effet signé le pacte de majorité avec les socialistes de Grégory Verté.
Une fois les gouvernements issus des élections de 2019 mis en place, Anne Lambelin est d’abord collaboratrice auprès du Ministre-Président wallon, Elio Di Rupo, et auprès de Caroline Désir, ministre de l’Enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (été 2020). Vice-présidente de Famiwal, la caisse publique wallonne d’allocations familiales (octobre 2020-avril 2021), présidente du Domaine régional Solvay-Château de la Hulpe 2 (août 2020-), conseillère politique à l’Institut émile Vandervelde, spécialiste des questions internationales (octobre 2020-), administratrice d’Unia (2021-), de Solidaris et de PAC, Anne Lambelin a été nommée par Paul Magnette à la vice-présidence du Parti socialiste en décembre 2019. Elle signe plusieurs cartes blanches, poursuivant notamment sa lutte contre le sans-abrisme et en faveur des sans-papiers. Désignée tête de liste pour le scrutin wallon du 9 juin 2024, elle émerge à l’issue d’un pool très serré au sein de la fédération PS du Brabant wallon.
Mandats politiques
Conseillère communale à La Hulpe (2012-02/2017)
Présidente du CPAS (01/2013-06/2014)
Députée wallonne (2014-2019)
Sénatrice représentant la Wallonie (2014-2019)
Conseillère communale à Rixensart (2018-2024)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont Le Soir, 27 mai 2009 ; Carte blanche - Par #grouponsnousetdemain dans Le Soir, 2 février 2018 ; SudInfo, 2 décembre 2019
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2024 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://annelambelin.blog/ (s.v. décembre 2017)
Sur Max Vanderschueren, cfr Marie-Paule Bouvy, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1587
https://bx1.be/categories/news/grouponsnousetdemain-un-nouveau-collectif-cree-en-interne-au-parti-socialiste/
https://www.youtube.com/watch?v=56VvtCuhEGc
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