Laruelle Sabine

Politique, Député wallon

Huy 02/06/1965

Députée wallonne : 2019-2024

En annonçant qu’elle met un terme à sa carrière politique à la fin de la législature 2014 pour se consacrer à sa carrière chez Euro consultant group, Sabine Laruelle crée la surprise, tout en laissant un grand vide dans la vie politique belge, ainsi qu’au sein de sa famille politique. Son retour, tout aussi surprenant, en 2019, n’est pas un simple effet d’annonce. élue au Parlement de Wallonie où elle n’avait jamais siégé jusque-là, elle est désignée par son parti comme sénatrice représentant la Wallonie et accède même à la présidence de l’assemblée des entités fédérées pendant quelques mois. Quittant définitivement cette fois la vie politique en juin 2024, elle achève son parcours en étant vice-présidente du Parlement de Wallonie, vingt ans après avoir été élue pour la première fois à la Chambre fédérale.

C’est au sein d’un Cabinet ministériel que cette ingénieure agronome diplômée des Facultés universitaires des Sciences agronomiques de Gembloux fait ses premières armes politiques. Elle possède aussi un diplôme de conseillère en Environnement et un Certificat en gestion des Affaires. En 1992, elle est conseillère au Cabinet de Guy Lutgen, ministre wallon de l’Agriculture, dont elle devient la cheffe de Cabinet adjoint, jusqu’en 1999. Après un court passage par la Fédération de l’industrie agroalimentaire, cette spécialiste des questions agricoles devient la directrice générale de l’Alliance agricole belge (AAB, 2001). Héritant du dossier dit de la vache folle et des farines animales, elle est en négociations avec tous les niveaux de pouvoir, à l’heure aussi où la compétence de l’agriculture est transférée vers les régions, à la demande de la Wallonie en particulier (seconde loi spéciale de la Saint-Polycarpe, été 2001). Mais c’est aussi la transformation de l’AAB qui est alors en discussion et à laquelle participe Sabine Laurelle. Financièrement exsangue, l’Alliance unit son destin à l’entente syndicale UPA-Udef (fruit d’une fusion remontant à 1992) et ensemble ces associations agricoles donnent naissance à la Fédération wallonne de l’Agriculture. Installée à Gembloux, apolitique et libre d’obédience philosophique, la nouvelle structure compte 10.000 membres, plus de 65% des agriculteurs professionnels wallons ; sa structuration et son mode de fonctionnement définitifs sont confiés à une équipe provisoire qui doit en même temps gérer les dossiers fondamentaux (baisse du nombre d’agriculteurs, régionalisation, nouveaux enjeux environnementaux, de sécurité alimentaire et d’aménagement du territoire, crise de la vache folle, quotas laitiers, traçabilité, réforme de la PAC, etc.). De janvier 2001 à juillet 2003, Sabine Laruelle est la directrice générale de cette Fédération wallonne de l’Agriculture.

étiquetée PSC du fait de son passage au Cabinet Lutgen, mais aussi parce que son père, négociant indépendant d’aliments pour le bétail et mandataire PSC, l’a poussé à développer une activité politique, celle qui avait mené ses études secondaires à l’Institut Sainte-Marie de Huy a la carte politique du PSC en poche, mais n’a jamais exercé le moindre mandat. Néanmoins, elle fait partie des transferts opérés par le parti libéral, via le MCC et les déçus du nouveau cdH, d’une part, en recrutant dans la société civile d’autre part. Attirée par le libéralisme social que cultive alors le MR, l’habitante de Chapon (Verlaine) se laisse convaincre par Pierre Hazette, mais aussi par Louis Michel et Daniel Ducarme. Le 18 mai 2003, elle occupe la 4e place sur la liste emmenée par Didier Reynders en province de Liège, lors du scrutin fédéral, tout en étant la 5e candidate du MR au Sénat, dans le Collège français, sur la liste emmenée par Louis Michel. Avec 31.813 vp, elle est parmi les 20 meilleurs résultats tous partis confondus au Sénat. Avec 10.934 vp, elle réalise le 5e résultat des libéraux et décroche un siège à la Chambre fédérale. Elle n’aura guère le temps de siéger car, dès juillet, elle est nommée ministre  des Classes moyennes, de l’Agriculture et des Indépendants dans le gouvernement Verhofstadt II, héritant de la mise en œuvre de la Politique agricole commune, aux objectifs fixés à l’horizon 2013, en adaptant les mesures à la  récente régionalisation. Sa première sortie officielle se déroule à la Foire agricole de Libramont. En devenant ministre, la députée laisse son siège fédéral à sa suppléante, Josée Lejeune.

Ses activités ministérielles n’empêchent pas Sabine Laruelle de participer à d’autres campagnes électorales, le MR comptant sur sa popularité. Lors du scrutin européen du 13 juin 2004, elle occupe une 4e place ambitieuse, derrière Louis Michel, Gérard Deprez et Frédérique Ries. Les 58.463 voix de préférence qu’elle réunit correspondent à sa place sur la liste. Ayant déménagé à Gembloux (2004), elle est appelée en renfort en vue des élections communales d’octobre 2006. Depuis la fusion des communes, les libéraux tentent en vain de s’emparer de la mairie de la ville namuroise, en l’occurrence de la Maison du Bailli. Après la majorité absolue du PSC (1976-1982) et une coalition PSC-PS (1982-1988), le PS s’est ouvert aux libéraux (1988-2000), mais les Charles Poswick et Patrick Bioul en veulent davantage. La désillusion est dès lors très grande, en octobre 2000, quand La Liste du Bailli (tendance PSC) fait alliance avec écolo. Pour sortir de l’opposition, le MR de Patrick Bioul présente une liste de cartel MR-PS, en octobre 2006 : sur la liste Beffroi, se trouvent Dominique Notté (1.151 vp) en avant-dernière position et Patrick Bioul (2.124), tête de liste, qui compte beaucoup sur la présence de Sabine Laruelle à la dernière place pour booster les résultats (1.258 vp, 4e score Beffroi). Avec 12 sièges sur 27 et 40,4%, le pari du Beffroi a failli réussir. Mais en s’alliant à écolo (10,5%, 4 s.), la liste BAILLI (36,8%, 11 s.), où Benoît Dispa a réalisé le meilleur résultat personnel (2.201 vp) conserve l’hôtel de ville et maintient les libéraux dans l’opposition. Conseillère communale à partir de 2006, Sabine Laruelle se présente, en octobre 2012, comme cheffe de file d’une liste clairement identifiée MR. Avec 2.263 vp, elle est la seule candidate en mesure de contester le bourgmestre Benoît Dispa (3.134 vp), tête de liste Bailli. En s’alliant avec le PS (19%, 5 s.) et écolo (13,6%, 3 s.), le MR (28,5%, 8 s.) aurait été en mesure d’obtenir le maïorat, mais finalement le nouveau pacte de majorité est signé par la liste Bailli et par un MR qui retrouve ainsi un Collège communal, où le bourgmestre Benoît Dispa est le seul membre de l’ancienne équipe. Pour Sabine Laruelle, la mission est accomplie puisque le MR a dépassé le PS pour la toute première fois et retrouve le Collège, au prix d’un accord historique : jamais le PSC et le MR n’avaient gouverné ensemble depuis la fusion des communes. En cours de législature, Sabine Laruelle qui est la cheffe de son groupe politique au Conseil se retire de la vie politique communale (décembre 2014). En octobre 2018, son absence se fait sentir, le MR perdant près de 11% (5 s., -3) et se retrouvant dans l’opposition.

D’autres rendez-vous électoraux se sont entre-temps inscrits à l’agenda de Sabine Laruelle, désormais impliquée au sein de la Fédération namuroise du MR ; le deuxième gouvernement Verhofstadt (2003-2007) a souvent vécu des périodes tendues quand ministres socialistes et libéraux se disputaient sur leur dossier ; néanmoins, la ministre Laruelle a mené une politique résolue, destinée à revaloriser le statut des indépendants (pensions, allocations familiales, assurance contre les petits risques de santé), tout en évitant que les revenus plus importants soient davantage mis à contribution. Favorable à davantage de flexibilité dans le secteur du commerce (ouvertures dominicales…), elle se présente devant les électeurs du Namurois avec un bilan où elle affirme, à la suite de Louis Michel, avoir fait du social plutôt que du socialisme et, en reprenant l’objectif de Didier Reynders, président du MR, de vouloir changer le centre de gravité politique au sud du pays, en y développant l’esprit d’entreprise plutôt que le clientélisme. Tête de liste à la Chambre, le 10 juin 2007, l’ex-Liégeoise réunit 39.763 voix sur son nom, meilleur résultat tous partis confondus, le MR (33%, +5%) enlevant deux sièges et devenant la première force politique du Namurois. 

Comme le nouveau gouvernement fédéral se fait attendre, elle reste ministre en affaires courantes, avec les mêmes compétences, la Coopération au Développement en plus. Durant l’été 2007, elle est l’une des négociatrices MR alors à la recherche d’une majorité orange-bleue qui restera introuvable. Dans les gouvernements Verhofstadt III (décembre 2007-mars 2008), Leterme I (mars-décembre 2008) et Van Rompuy (décembre 2008-novembre 2009), qui se succèdent ensuite, Sabine Laruelle conserve ses fonctions ministérielles, étant en charge de l’Économie, des Indépendants et de l’Agriculture, puis, à partir de mars 2008, des PME, des Indépendants, de l’Agriculture et de la Politique scientifique. à la Chambre, c’est David Clarinval qui occupe son siège de députée jusqu’à ce que le gouvernement fédéral Leterme II chavire définitivement en avril 2010, échouant sur le dossier BHV et le refus d’Alexander De Croo de soutenir davantage l’équipée chaotique CD&V-MR-PS-cdH et Open VLD, alors que la crise bancaire et financière de l’automne 2008 fait encore sentir ses effets. 

Lors du scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010, Sabine Laruelle est à nouveau la tête de liste du MR dans le Namurois ; en net recul (24,7%, - 8,3%) et devancé par le PS, le MR namurois conserve toutefois ses deux élus, Sabine Laruelle (32.389 vp) continuant à être la plus populaire (devant le PS Jean-Marc Delizée, 24.104 et le cdH Maxime Prévot, 20.226). Une fois encore, elle est ministre en affaires courantes durant les 541 jours nécessaires à la constitution du gouvernement fédéral ; elle n’aura véritablement siégé comme députée fédérale que durant cette période car, le 6 décembre 2011, dans l’équipe tripartite traditionnelle dirigée par Elio Di Rupo, elle conserve ses attributions : les Classes moyennes, les PME, les Indépendants et l’Agriculture. à la Chambre, c’est Valérie Warzée-Caverenne qui la remplace (2011-2014). 

Soutien inconditionnel de Didier Reynders, Sabine Laruelle est l’une des cosignataires de l’Appel à l’unité du MR (octobre 2009) qui soutient le président contre ceux qui réclament son remplacement. Le résultat des élections de 2010 sera cependant fatal à Didier Reynders et, même si son nom circule avec insistance, Sabine Laruelle n’entend pas se mêler à l’élection présidentielle, laissant Daniel Bacquelaine (qu’elle soutient) et Charles Michel en découdre. Quand ce dernier devient président, c’est lui qui désigne les ministres MR dans le gouvernement Di Rupo, et on a vu que Sabine Laruelle avait été reconduite dans ses attributions préférées.

Au total, quand elle achève la législature en octobre 2014, elle a été la ministre fédérale titulaire de l’Agriculture et des Indépendants durant onze ans, sans interruption. Constamment à l’écoute des milieux agricoles qui ont en face d’eux une interlocutrice qui maîtrise leurs dossiers, la ministre n’est pas épargnée pour autant par leurs critiques et manifestations. C’est d’ailleurs en septembre 2009 que s’est déroulée la spectaculaire opération d’épandage de millions de litres de lait dans les prairies wallonnes. Les producteurs réclament un système européen de négociation collective pour soutenir le prix du lait et la ministre Laruelle se tourne vers la France, montant au front et parvenant à faire adopter un accord européen. Appliquant une série de mesures d’aides pour faire face aux conséquences de la crise financière, la ministre n’a pas cessé non plus de grignoter des améliorations pour le statut des indépendants et de leur conjoint aidant, afin de le rapprocher de celui des salariés (allocations familiales, pensions minimales, etc.). 

En octobre 2013, Sabine Laruelle annonce à la surprise générale qu’elle tourne la page de la politique à la fin de la législature fédérale. Une décision personnelle très commentée à l’époque. Par conséquent, elle n’est pas candidate lors du triple scrutin du 25 mai 2014. Cela ne l’empêche pas d’encourager, à l’instar de la plupart des ténors de son parti, Charles Michel d’engager le MR dans un gouvernement fédéral avec la NV-A (juillet 2014). Et dès que le nouveau gouvernement fédéral de Charles Michel est annoncé (octobre 2014), elle se met en quête d’un nouveau travail. 

Maître de conférence à l’Université de Liège-Gembloux Agro-bio-Tech, elle crée la sprl L.S. Advice dont elle est la gérante et, avec ce statut d’indépendante qu’elle a tant défendu, elle est engagée, pour un contrat de 3 ans, comme vice-présidente à l’institutionnel et à l’international chez Euro Consultants. Proposant des services de conseil, de formation, et surtout d’assistance technique et opérationnelle aux entreprises ou institutions actives dans l’agroalimentaire, cette société wallonne de consultance spécialisée a été créée en 1990 par trois agronomes de Gembloux, et emploie une centaine de personnes en Belgique et à l’étranger.

Le hasard veut que le terme de son contrat coïncide avec la formation de la majorité orange-bleue à Namur (été 2017) ; suite à l’appel de Benoit Lutgen à ne plus gouverner avec les socialistes, Willy Borsus succède en effet à Paul Magnette à la présidence du gouvernement wallon. Il n’est pas question alors pour Sabine Laruelle d’un retour en politique, mais elle accepte de siéger au comité de gestion du Forem, comme le lui propose Pierre-Yves Jeholet (MR), le nouveau ministre wallon de l’économie et de l’Emploi. Elle accepte aussi un statut d’expert à temps partiel au sein de son Cabinet. Très vite, le PTB s’interroge cependant sur la compatibilité de sa fonction avec un mandat d’administratrice de Carrefour Belgique. En démissionnant rapidement de ce mandat dans le privé, Sabine Laruelle envoie un signal (janvier 2018), celui de son retour sur la scène politique.

Si elle passe son tour aux communales d’octobre 2018, elle revient comme tête de liste lors du scrutin wallon du 26 mai 2019, dans le Namurois, formant un duo avec Gilles Mouyard, pour faire aussi bien qu’en 2004, 2009 et 2014, quand les libéraux ont obtenu deux représentants. En juin 2009, d’ailleurs, la liste MR emmenée par Anne Barzin avait pu compter sur les 12.141 vp de Sabine Laruelle, alors dernière suppléante. Cette fois, en réalisant le moins bon résultat de son histoire depuis l’élection directe des députés wallons (21 mai 1995), le MR namurois est pour la première fois sous la barre des 20% et il n’obtient plus qu’un seul siège. Le 11 juin, Sabine Laruelle (13.909 vp) prête serment pour la première fois au Parlement de Wallonie. Membre de la Commission économie-Aménagement du territoire-Agriculture (2019-2014), la députée wallonne ne s’attend pas à vivre une législature wallonne marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Membre de la majorité PS-MR-écolo, elle se prépare plutôt à mettre en application les grandes lignes de la Déclaration de politique régionale, à savoir mettre l’accent sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, le contrôle des finances publiques, la transition écologique et l’ambitieux Plan de Relance du gouvernement dirigé par Elio Di Rupo. Les événements en décident autrement pour celle qui est l’une des rares députés wallons en activité (avec Charles Gardier), à être porteur du titre d’Officier du Mérite wallon (promotion 2015), pour son rôle en faveur de l’agriculture wallonne.

En effet, son parti la désigne immédiatement comme sénatrice représentant la Wallonie. En juillet, alors que le gouvernement fédéral tarde encore à se constituer, Sabine Laruelle est élue, face à Christie Morreale, à la présidence du Sénat. En juillet 2004, Anne-Marie Lizin avait été la première femme à occuper cette fonction. En 2011, Sabine de Bethune et en 2014, Christine Defraigne lui avaient succédé. Sabine Laruelle est par conséquent la 4e femme présidente du Sénat, pendant un peu plus d’un an.

Dès le 19 février 2020, à ce titre, elle est chargée par le roi d’une mission exploratoire, avec le président de la Chambre, Patrick Dewael, pour favoriser la constitution d’un gouvernement fédéral qui se fait décidément attendre ; elle devient ainsi la première femme à être chargée d’une telle mission royale. Les discussions sont très discrètes, mais alors que le CD&V ne cache pas qu’il refuse de monter dans un gouvernement fédéral sans la NV-A, le duo Laruelle-Dewael avance avec insistance la formule d’un gouvernement d’urgence, ou de crise ; alors que leur rapport est attendu par le roi le lundi 16 mars, la pandémie de Coronavirus s’invite à la table des négociateurs et force la décision : les deux chargés de mission obtiennent l’accord de dix partis (15 mars) qui apporteront leur soutien à un gouvernement fédéral disposant de pouvoirs spéciaux pendant une période maximale de 6 mois, pour lutter prioritairement contre cette maladie inconnue et prendre en charge les effets socio-économiques de la pandémie. Sophie Wilmès reste à la tête de ce gouvernement fédéral minoritaire Wilmès II, associant les deux familles libérales et le seul CD&V, le tout avec le soutien de toutes les entités fédérées. Il fera face à la crise Covid-19 jusqu’en octobre, moment où se met en place une majorité Vivaldi, avec le gouvernement fédéral d’Alexander De Croo, 492 jours après les élections, ou 662 jours si l’on prend la chute du gouvernement Michel comme point de départ des gouvernements fédéraux en affaires courantes. Dans le même temps, la présidence du Sénat revient à Stéphanie D’Hose (OpenVLD).

Parallèlement à sa mission qui aboutit à faire émerger un gouvernement fédéral, la députée wallonne Sabine Laruelle participe à d’autres décisions. à l’automne 2019, quand le MR procède à l’élection du successeur de Charles Michel à sa présidence, elle prend rapidement position en faveur de la candidature de Georges-Louis Bouchez, contre Denis Ducarme. Au Parlement de Wallonie, elle porte plusieurs mesures destinées à faire face à la crise sanitaire ; elle est la cosignataire d’une proposition de décret pour soutenir financièrement les asbl pendant la pandémie de la Covid-19 ; elle participe aussi au groupe de travail rassemblant tous les partis politiques, hormis le PTB, qui, à la suite d’une proposition du socialiste Maxime Hardy, analyse l’opportunité de doter la Wallonie d’une monnaie régionale complémentaire à l’€ pour soutenir la relance économique. Ce dispositif « réservé exclusivement aux entreprises dans le cadre des relations commerciales qu’elles nouent » s’inspire de l’expérience suisse du Wir qui fonctionne depuis 1934. Co-auteure de plusieurs textes, Sabine Laruelle fait adopter des résolutions en faveur de la liberté de la presse, en faveur des droits de l’homme et contre des mesures de peine de mort dans le monde (l’avocate chinoise Zhang Zhan, Navalny en Russie, les Ouïghours en Chine). Co-auteure d’une proposition de résolution visant à baliser les grandes orientations de la Wallonie pour le Plan stratégique wallon de la Politique agricole commune 2023-2027 (2021), elle porte aussi un décret mettant en œuvre des mesures d’aides à destination des entreprises au moment de la crise énergétique de l’automne 2022.

Après les pluies diluviennes de l’été 2021 qui ont frappé 209 des 262 communes de Wallonie, entraîné la mort de 39 personnes, provoqué des dégâts pour plusieurs milliards d’€ et transformé 100.000 personnes en sinistrés, une Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les causes et d’évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie est mise sur pied par le Parlement de Wallonie à la demande des chefs de groupe de tous les partis politiques. Dans l’histoire de l’assemblée wallonne, c’est la troisième fois qu’est créée une telle Commission. En tant que vice-présidente de cette Commission, Sabine Laruelle participe, du 2 septembre 2021 au 24 mars 2022, à ses 26 réunions et 62 auditions. Le 31 mars 2022, elle vote en faveur des 161 recommandations qui sont formulées et réunies dans le rapport final.

A la suite de l’affaire dite du greffier (automne 2022), l’ensemble du bureau du Parlement de Wallonie démissionne et les partis politiques procèdent à divers remaniements. à côté du socialiste André Frédéric qui accède à la présidence du Parlement de Wallonie, Sabine Laruelle est choisie comme Première Vice-présidente du tout nouveau bureau élargi (21 décembre 2022). Elle démissionne alors du Bureau du Sénat. Elle est ainsi chargée de renforcer le cadre de l’organisation des missions effectuées par le parlement wallon, et de renforcer les règles en ce qui concerne les missions spécifiques du Président du Parlement et du greffier, particulièrement en matière de publicité et de contrôle des dépenses.

En août 2023, avec François Bellot, Sabine Laruelle déplore le rôle passif des députés wallons de la majorité face au discours du gouvernement wallon ; ensemble, les deux anciens ministres fédéraux réclament davantage de vitalité démocratique à Namur, et souhaitent que les députés wallons quittent le statut de presse-bouton pour prendre sérieusement en considération l’ensemble des problèmes, surtout celui de la dette wallonne.

Le 9 juin 2024, au scrutin fédéral, Sabine Laruelle occupe la 7e et dernière place sur la liste MR emmenée par David Clarinval – jadis son premier suppléant –, dans la circonscription de Namur, apportant le soutien de sa popularité à sa formation politique (14.145 vp, 5e score tous partis confondus), en ayant annoncé qu’elle tourne définitivement la page de sa vie politique en achevant son mandat de députée wallonne. 

 

Mandats politiques

Députée fédérale (2003* ; 2007-2008* ; 2010-2011*)
Ministre fédérale (2003-2007 ; 2007-2010 ; 2010-2014)
Conseillère communale à Gembloux (2006-12/2014)
Députée wallonne (2019-2024) 
Sénatrice représentant la Wallonie (juillet 2019-2024)
Présidente du Sénat (2019-10/2020)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 5 janvier 2001, 17 avril 2003, 12 mai 2007, 21 décembre 2007, 7 juin 2010, 26 février 2011, 23 décembre 2010, 11 octobre 2013, 23 juillet 2014, 8 novembre 2014, 8 juin 2015, 26 août 2017, 29 août 2023 ; La DH, 3 décembre 2014
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Cumuleo (-2023)

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)