Leal Lopez Clotilde
Politique, Député wallon
Almeria 06/09/1961
Députée wallonne : *2014-2017*
Depuis 1976, le PS dirige sans partage le Collège de Sambreville, nouveau nom donné à l’entité née de la fusion des localités d’Auvelais, Falisolle, Tamines, Velaine-sur-Sambre, Moignelée, Keumiée et Arsimont. Après Émile Lacroix, Michel Warnon, J-B. Poulain et Marcel Fisenne, c’est Jean-Charles Luperto qui en devient le bourgmestre en 2006, seul moment où le PS est mis quelque peu en difficultés lors des élections. Depuis 1976, l’opposition tente de renverser les 19 sièges (sur 29) que détiennent les socialistes a minima : le PSC-cdH s’y essaye seul (8 sièges en 1976 et en 1988, 5 en 1994, 3 en 2006) ou uni aux libéraux (11 sièges en 1982, 8 en 2000) et le scrutin de 2006 est décisif, puisque le PS est réduit à 16 sièges ; mais dès 2012, les socialistes reprennent des couleurs avec 18 sièges, tandis que le cdH conserve trois mandats. En octobre 2018, avec près de 54,5%, la liste emmenée par J-C. Luperto compte 20 élus (+2), les libéraux reculant à 2 sièges (-3) et le cdH ne conservant qu’un seul siège (-2), celui de Clotilde Léal-Lopez (381 vp).
Candidate malheureuse en octobre 2006 (225 vp, en 3e position sur la liste, avec le 7e score), elle avait mis un pied dans la vie politique locale en devenant conseillère au CPAS, à partir de 2009 (elle remplace Eugène Massart). Née en Espagne et arrivée en Belgique en 1967, elle y a fait ses études tout en conservant un lien fort avec son pays d’origine (doubles humanités belges et espagnoles). Chercheuse en phytopathologie à l’Université catholique de Louvain, puis au Centre wallon de Recherches agronomiques, à Gembloux, inspectrice phytosanitaire à la Direction de l’Agriculture du Service public de Wallonie, Clotilde Léal-Lopez peut faire valoir une expertise technique professionnelle en virologie auprès de services de la Commission européenne. Au sein du SPW, elle est également une active déléguée syndicale de la CSC et elle préside le Service social des Services publics du gouvernement wallon. C’est d’ailleurs au regard de cet engagement qu’elle a été invitée à figurer sur les listes du cdH, aux communales d’octobre 2006 ; depuis lors, l’engagement politique prend le dessus, même si Clotide Léal-Lopez reste active au sein du comité administratif de la régionale d’horticulture de Namur (fondée en 1908) et de sa section de Tamines. Longtemps plongée dans une certaine léthargie, ce cercle horticole taminois a été relancé à son initiative et elle l’a transformé en cercle horticole de Sambreville, organisant diverses activités, dont, en 2010, la création d’un premier jardin communautaire à Moignelée.
Durant la campagne électorale pour les communales d’octobre 2012, Clotilde Léal-Lopez cible particulièrement le bilan de J-Ch. Luperto et en appelle à un grand changement de majorité. Élue in extremis (pour 4 voix) (296 vp, en 2e position, avec le 3e score), elle siège pour la première fois au Conseil communal de Sambreville. Porte-parole de son groupe dans l’opposition, elle épluche les dossiers et entend forcer la majorité à motiver ses choix : le déficit de l’Institut pour le Développement de l’Enfant et de la Famille (IDEF) ; la mobilité de certains habitants de Keumiée ou Falisolle ; le retraitement des terres polluées (dossier SITA). Elle est une ferme opposante au projet de prison à Sambreville (tant en raison de son installation sur des terres agricoles à Velaine qu’en raison de l’image extérieure de la ville). Elle invite aussi à mener une autre politique de développement autour de la Sambre, et en particulier à réaliser des « Logements Kangourou » (habitat trans-générationnel).
Déjà candidate lors du scrutin wallon du 7 juin 2009, sur une liste emmenée par Maxime Prévot, dans la circonscription de Namur (2e suppléante, 1.984 vp), elle est première suppléante lors du scrutin régional du 25 mai 2014. Lorsque Maxime Prévot (21.912 vp) devient le n°2 du gouvernement wallon présidé par Paul Magnette (juillet 2014), Clotilde Léal-Lopez (2.374 vp) entre au Parlement de Wallonie ; il s’agit d’une élection surprise tant M. Prévot avait répété qu’il refuserait d’occuper une fonction ministérielle. La députée wallonne siège à la Commission Travaux publics-Action sociale-Santé et elle fait aussi partie de la Commission pour l’Égalité des chances hommes-femmes. Parmi les propositions qu’elle défend, on retrouve notamment l’idée des Logements-Kangourous, la lutte contre les logements insalubres en Wallonie, la lutte contre la présence des canettes dans la nature, la prise en compte des aînés et une suggestion visant à instaurer le vote en braille à l’échelon local. Dans le dossier CETA, elle vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la mini-crise internationale qui s’en est suivi, elle est absente lors du vote en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). Elle adopte aussi une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État, en particulier le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017).
Alors qu’elle participe à une chaîne humaine de 90 km, entre Tihange et Aix-la-Chapelle pour manifester en faveur de la fermeture des centrales nucléaires en Belgique (fin juin 2017), la députée cdH entérine la décision de son président de parti, Guy Lutgen, de mettre fin à toute collaboration politique avec un PS sali par de nombreuses affaires de gouvernance (Publifin, Samusocial, etc.). Le remplacement du gouvernement wallon de Paul Magnette par l’équipe MR-cdH de Willy Borsus est une première dans l’histoire politique wallonne. Pour la députée suppléante, c’est aussi le signal de la fin de son mandat au Parlement de Wallonie car Maxime Prévot n’a pas souhaité rester ministre et il retrouve, de facto, son siège de député wallon. Elle quitte l’assemblée le 27 juillet, la veille du vote de la motion de méfiance constructive.
Assurément, cette expérience parlementaire est valorisée au niveau local, les questions de l’élue de Sambreville bénéficiant d’une écoute attentive du ministre wallon des Travaux publics. D’autre part, durant la législature, celle qui est devenue la cheffe de groupe cdH (janvier 2016) au Conseil communal du député-bourgmestre J-Ch. Luperto n’a pas hésité à tenter de fédérer toute l’opposition autour de son projet politique en vue du scrutin d’octobre 2018. Les électeurs en décideront autrement.
Administratrice de l’Association intercommunale de Santé de la Basse Sambre (AISBS) et de l’APP hôpitaux CHRS-CHRVM (2013-2019), membre du Conseil de Police Samsom (2013-2016), administratrice de la Société wallonne du Logement (octobre 2017-), elle retrouve en 2018 son activité de fonctionnaire pour laquelle elle avait sollicité un congé politique. Candidate en deuxième position (1.276 vp) aux élections provinciales de 2018, dans le district de Gembloux, elle n’est pas élue.
Sixième et dernière suppléante sur la liste cdH emmenée par Maxime Prévot dans la circonscription de Namur, lors du scrutin fédéral du 26 mai 2019, elle réunit 3.135 voix sur son nom. Respectant le choix du président du cdH de ne participer à aucune coalition, vu les mauvais résultats d’ensemble enregistrés, elle contribue ensuite au long processus de rénovation et de refonte de l’ancien PSC-cdH, qui aboutit à l’émergence du mouvement Les Engagés (congrès de mars et mai 2022). Dans la perspective du scrutin communal d’octobre 2024, elle contribue à la formation d’une liste d’alliance appelée Ensemble, à Sambreville, réunissant des citoyens, écolo, le MR, les Engagés et l’ancien Premier-échevin socialiste dissident. Quant au 9 juin 2024, elle occupe la dernière place des suppléants sur la liste des Engagés emmenée par Benoît Dispa, dans le Namurois.
Mandats politiques
Conseillère CPAS à Sambreville (2009-2012)
Conseillère communale à Sambreville (2012-)
Députée wallonne (07/2014-07/2017)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Nouvelle Gazette, 10 juin 2014
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2024 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024) |
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