Lecerf Patrick
Politique, Député wallon
Comblain-Fairon 20/09/1959
Député wallon : *2014-2018*
En octobre 2014, quand Patrick Lecerf remplace Hervé Jamar au Parlement wallon, c’est un municipaliste qui fait son entrée à Namur. Dès lors, quand le décret spécial wallon du 9 décembre 2010 sur le cumul le contraint à choisir définitivement entre son mandat de député wallon et la fonction de bourgmestre, c’est vers Hamoir que Patrick Lecerf se tourne en décembre 2018, après quatre années parlementaires à Namur.
Installée d’abord à Comblain-la-Tour (1960-1967), ensuite à Hamoir (depuis décembre 1967), la boulangerie artisanale de la famille Lecerf est une référence au confluent de l’Ourthe et du Néblon. En 1987, l’un des deux fils, Benoît, reprend les activités ; l’autre fils, Patrick, s’oriente vers l’enseignement et la politique : professeur de mathématiques à l’Institut Don Bosco de Remouchamps pendant 35 ans, ancien footballeur, gardien de but et entraîneur au FC Hamoir, il connaît une ascension politique fulgurante sur le plan local. Élu conseiller communal en octobre 1988, il devient échevin en février 1991, en charge du Patrimoine et en partie des Travaux ; deux ans plus tard, il est le bourgmestre de Hamoir, remplaçant Yves Ranscelot, démissionnaire (22 mars 1993). Depuis lors, Patrick Lecerf n’a cessé d’être réélu et confirmé dans ses fonctions à la tête de cette cité rurale. Avec 74% des voix en 2000 (10 sièges sur 12), 66% en 2006 (9 s.), 63,5% en 2012 (9 s.) et 76,73% en 2018 (11 s.), la liste Intérêts communaux du bourgmestre (1.050 vp en 1994, 850 vp en 2000, 1.135 vp en 2006, 996 vp en 2012 et 767 vp en 2018) détient une confortable majorité absolue, permettant de gérer les multiples dossiers communaux : installation d’un poulailler industriel, construction d’un nouveau hall omnisports avec salle annexe polyvalente, définition d’un Plan communal de développement rural, modernisation et informatisation des services communaux, développement des écoles communales, création d’une zone de police du Condroz et d’une zone de secours avec Huy, plan Zen, sécurisation du centre-ville, reconversion de l’usine Nestlé, rénovations urbaines, camping communal, rénovation de la maison de village de Filot, etc. En 2009 – année du 50e anniversaire du festival de Jazz de Comblain-la-Tour qu’il s’efforce de relancer –, le bourgmestre avance par ailleurs l’idée d’une fusion entre les communes de Hamoir et de Ferrières, sans succès.
Concentré sur les dossiers communaux, Patrick Lecerf est resté longtemps sans étiquette, avant de se rallier au MR (2003) et d’en défendre les couleurs à la seule élection régionale du 13 juin 2004 (4e place, 3.070 vp) dans la circonscription de Huy-Waremme. Dix ans plus tard, il accepte de se remettre en campagne et de figurer comme premier suppléant sur la liste MR, à nouveau au scrutin régional (3.440 vp). La nomination de Hervé Jamar dans le gouvernement fédéral de Charles Michel, en octobre 2014, ouvre les portes du Parlement wallon à Patrick Lecerf. En application du décret spécial wallon sur le cumul, il laisse à Michel Legros la fonction de bourgmestre de Hamoir qu’il occupait depuis 20 ans. En octobre 2015, quand Hervé Jamar est nommé gouverneur, Patrick Lecerf est confirmé dans son mandat de député wallon.
à Namur, le bourgmestre empêché de Hamoir découvre pour la première fois les bancs de l’opposition, mais entend se faire entendre de la majorité PS-cdH du gouvernement wallon de Paul Magnette : il s’agit notamment de donner une place à « son » arrondissement de Huy-Waremme dans les plans stratégiques wallons, en particulier le SDER, et de tenir compte de sa spécificité lors de la réforme des zones de secours. Il s’attèle aussi à trouver des solutions dans la problématique des inondations, dans le dossier du RAVeL et dans tout ce qui touche à la mobilité, au rail et à la ligne 43 en particulier. En 2016, il contribue à faire inscrire la liaison routière Tihange-Tinlot parmi les priorités du plan Infrastructures 2016-2019. Membre du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’ancien professeur s’y intéresse particulièrement au Pacte d’Excellence, dont il ne partage guère les principes.
Dans le dossier CETA, il est absent lors du vote de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la mini-crise internationale qui s’en est suivi, il figure parmi les 58 députés wallons, PS, cdH et MR réunis qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).
Le député wallon s’attèle aussi à une rationalisation des services du TEC, à rendre accessible les logements publics aux étudiants, à favoriser le développement des moteurs à hydrogène, à rendre la Wallonie rurale plus attractive aux citoyens et aux entreprises, à mieux lutter contre les chats errants, à mieux gérer les ressources en eau, voire à mieux respecter les agents de la collecte des déchets. Membre de la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Transports (2014-2017), il participe aux débats sur la question de l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement préalable, procède à des consultations écrites et à des auditions (dont le représentant de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) et celui du Consistoire central israélite de Belgique (CCIB), à leur demande insistante). Les échanges sont vifs, mais les députés wallons sont décidés. Sous la signature conjointe de Christine Defraigne, Josy Arens, Edmund Stoffels et Véronique Waroux, une nouvelle proposition de décret est déposée en avril 2017, offrant une alternative aux cultes concernés, ainsi qu’une période transitoire. Tout abattage animal sera interdit sans étourdissement préalable, y compris dans les abattoirs. Après un vote unanime de la Commission (mai), le décret est soumis à la discussion générale de l’assemblée plénière (17 mai 2017), avant d’être approuvé à la quasi-unanimité (66 sur 69) des députés présents. Patrick Lecerf, bien que dans l’opposition est parmi eux. Il sera aussi de la séance plénière qui plébiscite (67 oui, 2 abstentions) le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur faisant de la Wallonie une région pionnière en matière de protection animale. Il est alors membre de la majorité et toujours membre de la Commission Environnement et siège au sein de la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Travaux publics (2017-2018).
En effet, suite à l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen de mettre un terme à toute gouvernance avec des socialistes englués dans les « affaires », Patrick Lecerf est parmi les 38 députés MR et cdH qui votent, le 28 juillet, la motion de défiance constructive qui démet le gouvernement wallon de Paul Magnette et donne naissance au gouvernement de Willy Borsus ; une première dans l’histoire politique wallonne. Désormais dans la majorité, Patrick Lecerf s’applique à valider une série de mesures destinées à montrer le changement de cap imprimé à la politique wallonne : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc.
Ayant annoncé qu’il se retirerait de la vie politique communale avant le scrutin d’octobre 2018, Patrick Lecerf se laisse finalement convaincre de se présenter à nouveau aux électeurs. Avec notamment dans son programme un nouveau Master Plan pour Hamoir, il emmène une équipe réunissant les principaux adversaires de jadis, IC et ACOM, sur une liste commune ICOM. Tête de liste (767 vp), Patrick Lecerf est cependant battu aux voix de préférence par Michel Legros, le septième candidat et bourgmestre faisant fonction sortant (962) : ce dernier avait cependant averti ne pas vouloir rester bourgmestre, ne souhaitant pas profiter de la moindre visibilité locale de celui qui avait décidé de siéger au Parlement de Wallonie. Tenant parole, Legros accepte de rester dans le Collège comme Premier échevin, du moins jusqu’en 2022, moment où il démissionne, arrêtant la politique pour raisons professionnelles. En reprenant ses fonctions de bourgmestre en titre, Patrick Lecerf renonce à siéger au Parlement de Wallonie où il est remplacé par Marie-Christine Warnant (décembre 2018). Lors du triple scrutin de mai 2019, Patrick Lecerf renonce à se présenter à d’autres élections que communales.
Président de la section MR de Hamoir, administrateur du Groupement régional économique Ourthe-Amblève (GREOA, 2015-2017) auquel s’ajoute la Vesdre (GREOVA, 2017-), membre du Conseil économique social et environnemental de Wallonie (CESE, 2019-2020), président de l’intercommunale gérant la piscine de Ferrières (2021-), administrateur (2001-) puis président (2018-) de l’Office du tourisme de Hamoir, administrateur de la CILE (2013-), membre du conseil de la zone de police et de la zone de secours (2021-), le maire de Hamoir reste un partisan inconditionnel de la consigne sur les canettes et les bouteilles en plastique, inscrivant très tôt sa commune auprès de l’Alliance pour la consigne. L’appel pressant qu’il lance à l’adresse du gouvernement wallon (mai 2021) est rapidement soutenu par 120 bourgmestres wallons. Outre les dossiers communaux traditionnels, dont des finances aux abois, Patrick Lecerf qui poursuit son combat en faveur du développement du Ravel aura à gérer sur le plan local les mesures liées à l’épidémie de la Covid-19 (2020) et sera particulièrement confronté aux conséquences des inondations de l’été 2021, sa localité ayant subi les crues de l’Ourthe et du Néblon (400 maisons sinistrées). à l’automne 2023, l’ICOM lance une grande opération de participation citoyenne, « Hamoir en action », autour de six axes structurants.
Mandats politiques
Conseiller communal à Hamoir (1989-)
Échevin (02/1991-03/1993)
Bourgmestre (03/1993-10/2014)
Député wallon (10/2014-12/2018)
Bourgmestre empêché (10/2014-10/2018)
Bourgmestre (12/2018-)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont L’Avenir, 23 mars et 21 juin 2013 ; SudInfo, 10 mai et 18 juin 2021 ; Le Soir, 6 septembre 2021
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2018, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://www.youtube.com/watch?v=0kg9zSirb9k
https://statiegeldalliantie.org/fr/
https://www.rtbf.be/article/une-consigne-sur-les-canettes-nous-vivons-dans-un-pays-merveilleux-et-nos-bords-de-routes-sont-degueulasses-10837438
https://www.dailymotion.com/video/x8jc0oi
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