Lecoq Eugène (Emile)
Politique, Député wallon
Huy 19/03/1917, Huy 08/10/2007
Député wallon : 1974-1977 ; 1980-1981
Né durant la Grande Guerre, pris dans la tourmente de la Seconde, combattant en mai 1940, résistant par la presse clandestine, Eugène Lecoq a reçu une formation technique qui lui a permis de commencer à travailler comme mécanicien. Employé aux Boulonneries de Huy au moment où éclate la crise de 1929, il se syndique, milite activement et est contraint de changer souvent de travail : apprenti à l’imprimerie Henrion à Villers-le-Bouillet, il entre ensuite à l’Union coopérative comme apprenti au sein de la boulangerie. En 1936, il publie son premier article dans Le Travailleur et devient aide-bibliothécaire à la Maison du Peuple. Son goût pour la lecture lui apporte une formation précieuse quand il devient secrétaire de la Jeune Garde socialiste. Manœuvre et magasinier aux Fonderies Saint-Hilaire durant l’occupation allemande de 1940-1945, il décide de se former en comptabilité une fois la paix revenue. Abandonnant son métier d’inspecteur itinérant des boulangeries coopératives, il est engagé comme secrétaire par la Société de Crédit et de Logement « L’ouvrier chez lui ».
Militant socialiste, chroniqueur politique sous le pseudonyme de Lambert dans Le Monde du Travail (1955-1957), il est élu conseiller communal de Huy en octobre 1952. Les libéraux acceptent alors les socialistes dans leur majorité et Eugène Lecoq est un éphémère échevin lors d’un court intérim (1957-1958). Sa brève expérience lui a montré que ses connaissances en finances et comptabilité peuvent être utiles aux socialistes retournés dans l’opposition en 1959. Avec Hubin, Limage et Vandereyt, Lecoq entreprend de gagner pas à pas la confiance de l’électeur. Suite au scrutin d’octobre 1970, la majorité libérale est renversée. En janvier 1971, Eugène Lecoq devient le bourgmestre de Huy grâce au soutien du seul élu Rassemblement wallon, à savoir Joseph Fiévez. En devenant le premier bourgmestre socialiste de l’entité, il met ainsi un terme à 140 années durant lesquelles le « maïeur » de Huy était libéral.
Conseiller provincial de Liège entre 1968 et 1971, Eugène Lecoq est aussi choisi par les électeurs de l’arrondissement de Huy-Waremme comme sénateur direct en mars 1974. Se retrouvant dans l’opposition, il refuse de voter la loi de régionalisation provisoire préparée par François Perin et Robert Vandekerckhove. Adoptant la même attitude que ses homologues socialistes wallons, il boycotte aussi les travaux du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977), dont il est membre de droit. Dans le même temps, il s’oppose fermement au projet de fusion de communes tel que l’a présenté Joseph Michel. Avec l’élu du Rassemblement wallon, ceux du Parti socialiste défendent l’idée d’un Grand Huy réunissant dix localités avoisinantes (outre Huy, Antheit, Bas-Oha, Ben-Ahin, Huccorgne, Moha, Tihange, Villers-le-Bouillet, Vinalmont et Wanze). Ils ne seront pas entendus.
Au lendemain de la « petite » fusion des communes hutoises, Eugène Lecoq est confirmé dans ses fonctions maïorales et le PSB détient la majorité absolue. En 1979, Eugène Lecoq cède l’écharpe maïorale à Fernand Hubin ; ce dernier sera évincé, trois ans plus tard, lors d’un poll interne au PS au profit d’Anne-Marie Lizin, qui devient pour quelques années la nouvelle bourgmestre de Huy.
Confirmé à la Haute Assemblée tant en 1977 qu’en 1978, Lecoq apporte sa voix aux majorités qui mettent partiellement en application l’article 107 quater de la Constitution. D’octobre 1980 à novembre 1981, Eugène Lecoq siège au sein du nouveau Conseil régional wallon, installé provisoirement à Wépion. En novembre 1981, il n’est plus candidat aux élections législatives.
Mandats politiques
Conseiller communal de Huy (1953-1979)
Echevin (1957-1958)
Conseiller provincial de Liège (1968-1971)
Bourgmestre (1971-1979)
Sénateur (1977-1981)
Membre du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1981)
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 372
© Institut Destrée, Paul Delforge