
Lejeune Claire
Culture, Littérature
Havré 05/10/1926, Mons 06/09/2008
Philosophe et essayiste, Claire Lejeune s’adonne également à la poésie et à la photographie, diverses disciplines qu’elle manie avec beaucoup de talent et qui cohabitent harmonieusement dans l’ensemble de son œuvre. Autobiographique, il « tient du journal de bord intellectuel, du pamphlet métaphysique et du livre d’heures profane » (RENOUPREZ) et aborde la femme et l’homme, les sociétés contemporaines occidentales, les rapports des sexes.
Parfaitement autodidacte – la mort prématurée de sa mère l’avait contrainte d’arrêter l’école pour s’occuper de ses trois sœurs –, Claire Lejeune rédige ses premiers textes, des recueils poétiques dans lesquels point de plus en plus l’essai sous le poème (1960). C’est à cette époque également qu’elle cesse d’enseigner la sténo-dactylographique pour se consacrer à d’autres activités. Son premier recueil, La gangue et le feu paraît en 1963.
Fondatrice des Cahiers internationaux du Symbolisme, en 1962, et de Réseaux, revue interdisciplinaire de Philosophie morale et politique, en 1965, Claire Lejeune intègre les travaux menés par les deux revues dans les publications du Centre interdisciplinaire d’études philosophiques de l’Université de Mons, dont elle devient par la même occasion la secrétaire générale (1971). Claire Lejeune organise également de nombreux colloques interdisciplinaires à Mons, Bruxelles, Paris, Genève, Lausanne, Neufchâtel.
À la suite de sa participation au colloque « La femme et l’écriture », organisé au Québec au milieu des années 1970, elle anime un atelier d’écriture à l’Université du Québec de Montréal (UQAM), et publie L’atelier (1979), essai à la fois poétique et développant quelques propositions-clés de sa pensée : « introduction du tiers que la raison duelle exclut, altérité du "je", rejet non seulement du patriarcat autocrate, mais du matriarcat abusif, remplacement de la patrie-matrie par la fratrie, et surtout […] refus de l’esprit de chapelle au nom de l’esprit d’atelier ».
Abordant le théâtre tardivement, auteure de pièces montées notamment par Monique Dorsel, Claire Lejeune s’adonne également à la photographie et fait cohabiter écriture poétique et photographique dans ses ouvrages. Elle expose ses « photographismes » à Kyoto, en 1970, au Québec, en 1990.
Membre de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique, elle fut récompensée du Prix Canada-Communauté française de Belgique de Littérature, en 1984, pour l’ensemble de son œuvre.
Œuvres principales
La gangue et le feu, poèmes (1963)
Le pourpre, poèmes (1966)
Le geste, poèmes (1966)
Le dernier testament, poèmes (1969)
Elle, poèmes (1969)
Mémoire de rien, essai poétique (1972)
L’atelier, essai poétique (1979)
L’issue, essai poétique (1980)
L’œil de la lettre, essai poétique (1984)
Court-circuit, essai poétique (1985)
Du point de vue du tiers, essai poétique (1986)
Âge poétique, âge politique, essai poétique (1987)
Le livre de la sœur, essai poétique (1992)
Ariane et Don Juan ou le désastre, théâtre (1997)
Le livre de la mère, essai poétique (1998)
Le chant du dragon, théâtre (2000)
Je m’appelle Marie, théâtre (2002)
Quatuor pour une autre vie, essai, avec Marcel Moreau, Jacques Sojcher et Raoul Vaneigem (2004)
Les mutants, théâtre (2004)
La lettre d’amour, essai poétique (2005)
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 6 septembre 2008
Martine RENOUPREZ, La poésie est en avant, Avin, Luce Wilquin, 2006
Suzanne VAN ROKEGHEM, Jacqueline AUBENAS, Jeanne VERCHEVAL-VERVOORT, Des femmes dans l’histoire en Belgique, depuis 1830, Bruxelles, Luc Pire, 2006, p. 199
http://www.arllfb.be/composition/membres/lejeune.html
https://www.servicedulivre.be/Auteur/lejeune-claire