Lepine Jean-Pierre
Politique, Député wallon
Quaregnon 28/06/1959
Député wallon : 2019-2024
Célèbre pour la charte qui y fut adoptée par le POB en 1894, Quaregnon est une commune boraine dirigée depuis très longtemps par des majorités absolues socialistes. Au soir de la fusion des communes, Edgard Hismans, petit-fils de mineurs, perpétue la tradition quand il devient le bourgmestre. En octobre 1988, quand Jean-Pierre Lepine est candidat pour la première fois sur la liste socialiste et directement élu (310 vp), le maïeur Hismans s’appuie sur une majorité de 18 mandataires socialistes sur les 25 membres du Conseil communal. Parmi les nombreux travaux d’infrastructure qui sont alors entrepris dans la commune la construction d’une nouvelle salle omnisport, capable de recevoir 2.200 personnes et destinée à accueillir l’équipe de basket-ball de Quaregnon qui évolue depuis 1991 en D1, est l’un des sujets d’intérêt de Jean-Pierre Lepine, par ailleurs vice-président du club de basket de l’Union Saint-Joseph Quaregnon. Devenu échevin des Sports, des Fêtes et des Classes Moyennes au lendemain des élections communales d’octobre 1994, il inaugure une infrastructure de qualité qu’a cependant déserté la D1 de Belgacom Quaregnon pour s’installer définitivement aux Halles de Jemappes. Ce n’est que l’un des premiers et très nombreux dossiers que Jean-Pierre Lepine aura à gérer tout au long de sa carrière politique, menée d’abord sur le terrain communal, ensuite provincial, enfin régional.
Le décès soudain d’Edgard Hismans (juin 1995) ne désorganise pas le PS local. André Col qui avait déjà fait fonction quand le bourgmestre exerçait des fonctions ministérielles, devient le bourgmestre en titre de 1995 à 2000. Le 1er janvier 2001, Guy Roland lui succède, le PS disposant toujours de 17 sièges, six électeurs sur dix lui faisant confiance. Six ans plus tard, un recul de près de 6% coûte un siège au PS de Quaregnon (16) qui voit deux élus du Front national faire leur entrée au Conseil communal (11,3%). Septième candidat en cette année 2006, l’échevin J-P. Lepine réalise 1.390 vp (contre 1.468 au bourgmestre) passant tout près de l’écharpe maïorale ; il devient Premier échevin, en application du tout récent Code de la démocratie locale (projet de Philippe Courard devenu le décret wallon du 8 décembre 2005) ; il est en charge des Finances, du Commerce et de l’économie. En octobre 2012, tête de liste, J-P. Lepine est véritablement plébiscité par les électeurs (2.573 vp), réalisant près de quatre fois plus de voix que le 2e candidat du PS. Alors que la FN disparaît du Conseil communal, le PS réalise un score historique, avec 65,46%, s’emparant de 20 sièges sur 25 (+4). En octobre 2018, le bourgmestre sortant réalise un meilleur résultat personnel encore (2.611 vp), un électeur sur 4 ayant retenu son nom dans l’isoloir. En recul de 1,6% par rapport à 2012, le PS conserve une nette majorité absolue, malgré la perte de 2 sièges (18).
Fils d’une mère d’origine italienne et d’un père ouvrier mineur, Jean-Pierre Lepine a choisi les Sciences économiques en humanités à l’Athénée de Jemappes, avant de suivre une formation de comptable. Employé des Mutualités socialistes engagé en 1981, il milite au sein du PS depuis 1978. Entré en 1987 à l’Intercommunale de Salubrité publique hennuyère (ISPH), il en devient l’un des responsables. En 2005, c’est à l’IDEA qu’il occupe un poste à responsabilité. En lien avec ses activités politiques, il est aussi administrateur d’IMOBELEC (2001-2005), du Logis quaregnonais (2001-2007, 2010-2019), de l’Agence immobilière sociale de Saint-Ghislain (2006-), dont il devient le président (2007-2018). Il est encore commissaire aux comptes auprès de l’Intercommunale des Œuvres sociales de Mons (IOS) et du Centre Intercommunal de Santé Arthur Nazé (2001-2018) dont il devient le président du conseil d’administration (2006-2013), membre de la zone de police boraine (2001-2021), administrateur et membre du Comité de direction de l’Intercommunale d’Electricité du Hainaut (IEH, 2005-2007), de l’Intercommunale pure de Financement du Hainaut (IPFH, 2005-2013).
En charge des Finances depuis 2000, l’échevin de Quaregnon, avec l’aide du receveur communal, met son expertise de comptable au service d’une commune qui peine à se relever de la fermeture des charbonnages, de celle des laminoirs de Jemappes et aussi de l’usine Salik qui fabriquait des jeans notamment. Placée sous la tutelle du Centre régional d’Aide aux communes (CRAC) jusqu’en 2009, Quaregnon se sort d’embarras en suivant un plan financier strict, rembourse la plupart de ses dettes et se retrouve en boni dès 2010. Prêt à développer de nouveaux projets (aménagement du centre de Quaregnon, modernisation du quartier de Monsville, transformation de l’ancienne Maison du Peuple en salle polyvalente et en appartements passifs, ainsi que du terrain vague des Quatre pavés en logements et rez-de-chaussée commerciaux, construction d’un centre extrascolaire et d’une nouvelle cité administrative dont les travaux commencent en 2022, etc.), le nouveau bourgmestre de Quaregnon reste en charge des Finances, tout en se chargeant de l’administration générale, de l’état civil, de la Police et de la Sécurité. Il devient notamment le président du Conseil de la zone de police boraine (2013-2021). Fort de sa popularité, il se présente aussi au scrutin provincial, dans le district de Boussu, en octobre 2012. Occupant la deuxième place derrière Annie Taulet, il signe le 2e résultat socialiste avec 5.349 vp. En octobre 2018, tête de liste, il est réélu avec 8.741 vp.
Faiseur de voix reconnu, Jean-Pierre Lepine est sollicité par le PS pour participer à d’autres campagnes électorales. Le 7 juin 2009, 5e suppléant sur la liste emmenée par Elio Di Rupo dans la circonscription de Mons pour l’élection au Parlement de Wallonie, il réunit 3.655 vp. Le 25 mai 2014, il est 3e suppléant aux élections fédérales dans le Hainaut (6.733 vp). En juin 2015, il devient le vice-président de la Fédération Mons-Borinage du PS que préside désormais Nicolas Martin ; ils sont réélus en 2023. Et le 26 mai 2019, en l’absence de Nicolas Martin et de Jean-Marc Dupont, il occupe la deuxième place derrière Joëlle Kapompole lors du scrutin wallon. Il est en position quasi certaine d’être élu, le PS ayant toujours obtenu trois représentants au Parlement de Wallonie depuis la première élection directe, le 21 mai 1995. Avec 8.605 vp, Jean-Pierre Lepine ne manque pas cette occasion de devenir parlementaire. Néanmoins, avec 36,62%, le PS réalise son moins bon score depuis 1995 et ne décroche que deux élus, étant plus proche des 37,8% de 1999 que des 47% de 2009.
Avec le 2e meilleur score tous partis confondus, Jean-Pierre Lepine réalise un taux de pénétration tel qu’il peut siéger à Namur tout en restant bourgmestre de Quaregnon (décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons). En milieu de législature communale, le bourgmestre Lepine décide néanmoins de démissionner (1er mai 2021) et il passe définitivement le relais à Damien Jenart, le Premier échevin qui devient ainsi le nouveau bourgmestre de Quaregnon. Restant conseiller communal, Jean-Pierre Lepine est le chef du groupe PS au Conseil communal.
Membre de la majorité PS-MR-écolo qui se met en place à Namur dès l’été 2019, le nouveau député wallon se voit confier la présidence de la Commission Environnement-Nature-Bien-être animal (2019-2024) ; interrogeant régulièrement la ministre Céline Tellier, le député s’inquiète de savoir, auprès du ministre Borsus, s’il existe une alternative biologique au glyphosate et s’intéresse à l’état de la recherche wallonne pour des alternatives aux pesticides. Durant une législature wallonne marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, alors que la Déclaration de politique régionale entendait mettre l’accent sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, la transition écologique, le contrôle des finances publiques et l’ambitieux Plan de Relance du gouvernement dirigé par Elio Di Rupo, Jean-Pierre Lepine dépose notamment une proposition de résolution en faveur de la reconnaissance de l’écocide au niveau international, ainsi qu’un décret visant à réduire les éclairages électriques nocturnes non résidentiels. Attentif à divers dossiers locaux, il doit convaincre le ministre écolo Philippe Henry, qui a fait inscrire un « stop routier » dans la Déclaration de politique régionale, pour que soient pris en compte des travaux d’aménagement sur l’axe borain et le contournement de Hornu (sécurisation des grands axes, murs anti-bruit, pont Culot, etc.). Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est membre de la Commission Budget-Fonction publique-égalité des chances-Tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement-Bâtiments scolaires.
Le 9 juin 2024, Jean-Pierre Lepine occupe la première suppléance sur la liste PS emmenée par Nicolas Martin, dans la circonscription de Mons, sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de député wallon (4.375 vp), si l’un des effectifs venait à renoncer à son mandat. En octobre 2024, il est tête de liste au scrutin provincial.
Mandats politiques
Conseiller communal à Quaregnon (1989-)
Échevin (1995-2012)
Bourgmestre (2012-)
Conseiller provincial du Hainaut (2012-)
Député wallon (2019-2024)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 30 octobre 2012, 18 mai 2015 ; La DH, 20 avril 2021
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://www.jplepine.com/rapport-d-activit%C3%A9s
https://www.jplepine.com/copie-de-rapport-d-activit%C3%A9s-2020-2021 (2019-2022)
Cumuleo (-2023)
https://www.jplepine.com/
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