Lomba Eric

Politique, Député wallon

Liège 09/03/1969

Député wallon : *2020-2024

Suite au triple scrutin du 26 mai 2019, les majorités se sont rapidement mises en place au niveau européen comme au niveau régional wallon. Le gouvernement fédéral belge, quant à lui, s’est fait désirer : au gouvernement Michel II en affaires courantes ont succédé un gouvernement Wilmès I, quand Charles Michel est devenu Président du Conseil européen (octobre 2019), puis un gouvernement Wilmès II quand a éclaté la crise de la Covid-19 (17 mars 2020), toujours en affaires courantes, et enfin le gouvernement définitif présidé par Alexander De Croo (1er octobre 2020). Dans cette nouvelle équipe de coalition PS-CD&V-Open VLD-MR-Vooruit-écolo-Groen, le poste de vice-Premier ministre est attribué à Pierre-Yves Dermagne qui, de facto, quitte la vice-Présidence du gouvernement wallon. Pour le remplacer dans l’équipe présidée par Elio Di Rupo, Christophe Collignon est désigné pour prendre en charge le ministère wallon du Logement et des Pouvoirs locaux. En conséquence, il renonce à son mandat de député wallon et il est fait appel à son suppléant, élu dans la circonscription de Huy-Waremme : il s’agit d’Éric Lomba qui, avec 5.501 vp, a réalisé (le 26 mai 2019) le 2e meilleur résultat des socialistes et le 4e tous partis confondus. Il avait réalisé un score quasi identique, 5.510 vp, le 25 mai 2014, lors de sa toute première campagne parlementaire, comme premier suppléant sur la liste déjà emmenée par Christophe Collignon. Et s’il n’en était qu’à sa deuxième campagne électorale régionale, Éric Lomba n’en est pas autant un novice en politique. Au contraire.

Licencié en Sciences politiques de l’Université Libre de Bruxelles (1991), celui qui avait mené ses humanités à l’Athénée Prince Baudouin de Marchin milite au sein du Parti socialiste depuis 1988 ; membre et rapidement vice-président des Jeunes Socialistes de la Fédération Huy-Waremme, il se présente déjà en octobre 1994 aux élections communales, à Marchin, et il y réalise un résultat tellement probant qu’il lui ouvre les portes du Collège échevinal. Sous la direction de Pierre Burton, bourgmestre depuis la fusion des communes (1976), Lomba devient échevin de la Jeunesse, de la Culture et des Sports, tout en poursuivant son activité professionnelle. Avec un master spécialisé en administration/services publics, il a commencé sa carrière à la Région wallonne en tant que fonctionnaire. à partir de l’été 1995, il devient le collaborateur parlementaire de Marc Melin, premier suppléant devenu député wallon (octobre 1995-1999), lorsque Robert Collignon a été reconduit à la tête du gouvernement wallon.

Dans le même temps, le paysage politique se transforme à Marchin, commune rurale de moins de 5.000 habitants, qui avait attiré quelques usines de tôlerie le long du Hoyoux, avant que frappe la crise sidérurgique : comme il l’avait annoncé avant le scrutin de 1994, le bourgmestre Pierre Burton (72 ans) passe le relais et c’est Francis Leroy qui lui succède, conscient qu’avec les 58 voix qu’il a recueillies sur son nom, il n’est qu’un « bourgmestre de transition » (novembre 1996). Déjà, le nom d’Éric Lomba (356 vp) circule avec insistance. Les rendez-vous électoraux d’octobre 2000 et 2006 confirment la rumeur, le jeune candidat et le PS recevant un fort soutien des électeurs marchinois (57,25% puis 56,80%), avec une majorité absolue de 11 sièges sur 17 au Conseil communal. Le 1er janvier 2001, Éric Lomba devient le nouveau bourgmestre, avec un portefeuille de compétences très diversifiées : Affaires générales, Administration, Relations publiques, Informatique, état civil, Enseignement, Fêtes, Jeunesse, Police, Mobilité, Affaires juridiques, Coopération au développement, Migrants, Affaires européennes, Assurances. En octobre 2006, il frôle les 1.000 voix de préférence, loin, très loin devant tous les autres candidats. Multipliant les projets sur le plan local et supracommunal, il développe aussi une politique sociale dynamique à l’égard du personnel communal qui bénéficie du régime des 35 heures/semaine avec aménagement des horaires, ainsi que de congés de maternité et de paternité plus longs, alignés sur les normes du Parlement européen. Néanmoins, ils seront trois à se succéder comme chef de groupe PS au Conseil communal durant la législature à Marchin. En octobre 2012, alors qu’à titre personnel le bourgmestre gagne 34 voix (1.015 vp), le PS subit un premier recul de 7,5% et la perte de 2 sièges (49,25%), tandis que l’opposition se résume toujours à deux listes : cette fois, écolo (4) et Renouveau M-V (4). En octobre 2018, le recul du PS-IC se poursuit (46,5%, -2,75%), mais il conserve 9 sièges. Statu quo aussi pour écolo (4 sièges), alors que le MR prend 2 sièges et GCR les deux autres mandats. 

Parallèlement, à partir d’octobre 2012, Éric Tomba se présente au scrutin provincial, comme tête de liste, dans le district de Huy. Avec 6.526 vp, il fait aussi bien que Christophe Lacroix (7.291 vp) qui pousse la liste, et ils contribuent ainsi à l’envoi de trois conseillers socialistes hutois au Conseil provincial. Comme aux communales cependant, le PS – 4 élus provinciaux en 2000, 3 ensuite, 2 en 2018 – est en recul progressif (40,7% en 2000, 35,8% en 2006, 34,1% en 2012, 28,9% en 2018), malgré les 7.231 vp du régulier et performant Éric Lomba, meilleur score personnel de tous les districts liégeois, tous partis confondus, en octobre 2018.

Son expérience politique s’est aussi enrichie progressivement par une activité continue dans les Cabinets de différents ministres socialistes wallons ; entre 2004 et 2006, il est fonctionnaire détaché auprès de Philippe Courard (ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique), entre 2006 et 2007 auprès de Christiane Vienne (ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances), fin 2007 chez Paul Magnette (ministre aux compétences identiques) puis, entre 2007 et 2009, auprès de Marc Tarabella (ministre wallon de la Formation et ministre communautaire de la Jeunesse et de l’Enseignement de Promotion sociale). 

Très actif dans plusieurs intercommunales, le bourgmestre de Marchin y fait valoir à la fois les intérêts de son parti et ceux des Marchinois par rapport à certains projets hutois, ce qui n’est pas sans provoquer des tensions au sein de la Fédération Huy-Waremme du PS. Ainsi en est-il par exemple quand il est vice-président du Centre hospitalier [régional] de Huy (2001-2007) ; par la suite, il n’hésite pas à dénoncer l’opacité des comptes du CHRH, au moment des affaires qui éclaboussent la bourgmestre de Huy. En avril 2009, après la révocation de deux administrateurs (Christian Bergilez et Anne-Marie Lizin) et la démission du président Pierre Tilkin, Éric Lomba est désigné pour reprendre l’un des mandats d’administrateur du CHRH, avec des garanties pour les communes périurbaines (2009-2013). Ce geste de la Fédération vise aussi à apaiser d’autres tensions. En avril 2009, Lomba s’est désolidarisé de la ligne politique de son ministre à l’approche du scrutin wallon et européen de 2009 où Marc Tarabella est candidat aux deux assemblées. Il démissionne d’ailleurs de ses fonctions au sein du Cabinet ministériel, déçu et mécontent à l’égard de la Fédération Huy-Waremme du PS qui ignore son existence comme candidat à un scrutin fédéral ou régional. En juillet 2009, il retrouve son activité au Ministère de la Région wallonne, tout en suivant une nouvelle formation ; après en avoir réussi les examens, il postule à Nandrin qui l’engage comme secrétaire du CPAS, fonction qu’il exerce de juillet 2011 à juin 2012, sans renoncer à ses activités politiques.

Administrateur de la Compagnie intercommunale des Eaux (CILE, 2006-2007), administrateur de Meuse Condroz logement (2007), il en devient le président (2010-2018) sur décision de la Fédération Huy-Waremme du PS en guise d’apaisement. Il est aussi membre du Conseil supérieur des Villes, communes et provinces wallonnes (2007-), président de la zone de police du Condroz (2010-2012), vice-président du Centre culturel de Marchin (2007-2000) et membre de la Commission des Arts forains (2007-2009), une fonction d’une certaine importance pour celui qui est aussi président (2007-2009), puis administrateur de l’asbl Latitude 50°. 

En effet, le bourgmestre de Marchin accueille dans sa localité, officiellement depuis le 9 octobre 2004, le « Centre des arts du cirque et de la rue en Wallonie » - « Latitude 50º », un centre permanent assurant des résidences d’artistes, une programmation de spectacles sous chapiteau, deux festivals biennaux, un soutien à la création et une aide à la diffusion. Il s’agit là du résultat de la collaboration entre un bourgmestre fan de théâtre de rue, un président (Luc Navet) et un directeur (Pierre Mossoux) de centre culturel téméraires et d’un artiste de cirque résidant à Marchin (Olivier Minet, de la compagnie des Globoutz). Il faut cependant remonter en 1986 pour assister au commencement de l’histoire : la commune de Marchin alors dirigée par Pierre Burton organise une première « Fête au château » qui fait la part belle aux arts de la rue. D’autres suivront annuellement, soutenues par des habitants enthousiastes qui, en octobre 2003, se mobilisent particulièrement pour que soient un succès les deuxièmes Renc’Arts organisées par la Fédération des artistes de rue. Synthèse des arts du cirque et des arts de la rue, ce rendez-vous se tient dans un immense chapiteau rouge, installé en plein cœur du village, en attendant son emplacement définitif, à Marchin. Là aussi, intervient un artiste de rue, Marc Decrollier, qui cherche un lieu permanent où se déploierait sa toile. Avec l’appui de la Région wallonne, de la Communauté française, de la Province de Liège et de la commune de Marchin, cette activité permanente (des spectacles d’octobre à mars) en zone rurale est de surcroît soutenue par un conseil culturel composé de citoyens, paysans, ouvriers, indépendants et employés locaux solidaires. Progressivement, ce projet prend une importance considérable, Marchin s’imposant comme un pôle exceptionnel des arts du cirque et de la rue, l’infrastructure étant désormais tout en bois (2020-2022), avec quantité d’activités de spectacles et de formations qu’imaginaient peu leurs créateurs, dont une option cirque lancée en septembre 2024 à l’Athénée de Marchin.

En 2010, Éric Lomba devient aussi le président du Groupe d’Action Locale (GAL) « Pays des Condruses », projet de supra-communalité qu’il a contribué à créer en réunissant septcommunes du Condroz liégeois pour mener conjointement des projets portant sur la mobilité, le tourisme, l’énergie, l’agriculture, la gestion de l’eau, l’aménagement du territoire et la solidarité (Anthisnes, Clavier, Marchin, Modave, Nandrin, Ouffet, Tinlot). Ce GAL met progressivement en place six grands projets qui concernent la gestion des ressources hydriques, l’entraide citoyenne, le logement des séniors, le vivre ensemble, un Plan Climat Condroz, ainsi qu’un projet d’économie circulaire de valorisation du marc de café pour produire le substrat nécessaire à la culture de pleurotes et de transformation d’un container maritime en champignonnière (Fungi Up).

Administrateur de l’Union des Villes et des Communes de Wallonie (2011-2013), de l’asbl Château de Jehay (2013-2020), du Centre culturel de l’arrondissement de Huy (2013-2020), du Centre de Réadaptation au Travail (2013-2019), de Tecteo Group (2013), puis de Publifin (2014-2017), Éric Lomba est aussi administrateur du Centre provincial Liégeois de Promotion et Gestion en Agriculture (CPL Promogest, 2017-2020), de la SPI (2018-2020), de l’Opéra royal de Wallonie (2019-2020), vice-président de la Fédération Huy-Waremme du PS (octobre 2019-), administrateur de l’Agence immobilière sociale du Pays de Huy (2020-), président de l’asbl Meuse-Condroz-Hesbaye (organisme de développement économique (décembre 2020), et administrateur de Liège-Europe-Métropole (2018-2022).

C’est par conséquent avec une solide expérience politique qu’Éric Lomba prête serment au Parlement de Wallonie le 14 octobre 2020. Il doit cependant renoncer à sa fonction de bourgmestre de Marchin qu’il occupe depuis vingt ans, en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons. à Namur, où il arrive au moment de la 2e vague de la Covid-19, il est amené à légiférer d’emblée pour faciliter la gestion de la crise sanitaire. Il se montre favorable à l’incitation des monnaies complémentaires tant dans la crise Covid-19 que pour la relance de la Wallonie. Il est aussi amené à rédiger une série de textes visant à aider les personnes comme les institutions victimes des inondations de juillet 2021, de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique de l’automne 2022.

Le député wallon légifère également pour assurer une proximité pertinente des citoyens aux distributeurs automatiques de billets en Wallonie. Membre de la Commission Logement-Pouvoirs locaux (2020-2024), il reprend une proposition de décret du cdH et s’entend avec Yves évrard (MR), Stéphane Hazée (écolo) et Benoît Dispa (cdH) pour faire adopter un décret qui impose aux communes wallonnes la publication des projets de délibérations et les notes de synthèse explicatives, assurant ainsi une plus grande publicité et un accès facilité aux documents (décret du 18 mai 2022). Le même jour, le hasard veut qu’il remplace Mourad Sahli au sein de la Commission chargée de questions européennes (-2024).

A la suite de l’affaire dite du greffier, l’ensemble du bureau du Parlement de Wallonie démissionne et les partis politiques procèdent à divers remaniements (décembre 2022). Quand André Frédéric est désigné à la présidence du Parlement de Wallonie, il doit être remplacé dans certaines Commissions. éric Lomba est alors désigné pour siéger au sein de la Commission énergie-Climat-Mobilité (12/2022-2024), ainsi qu’au sein de la Commission de la Comptabilité créée à l’automne 2022 pour renforcer le contrôle des budgets et comptes du Parlement de Wallonie (02/2023-2024). Il devient enfin membre de la sous-Commission du contrôle de la Commission wallonne pour l’Énergie (CWaPE), où il réclame et obtient le contrôle des déclarations de mandats, de fonctions et rémunération établies par les membres du Comité de direction. Avec ses collègues de la majorité Laurent Devin (PS), Sybille de Coster-Bauchau (MR), Yves évrard (MR), Valérie Delporte (écolo) et Stéphane Hazée (écolo), le député wallon est à l’origine du décret relatif au bail d’habitation limitant l’indexation des loyers en fonction du certificat de performance énergétique des bâtiments (19 octobre 2022) et il contribue également au texte uniformisant à deux mois la garantie locative des loyers, ainsi qu’au décret favorisant la construction de logements publics spécifiques (17 mai 2023). Au Parlement de Wallonie, il consacre également plusieurs journées dominicales pour suivre les travaux de la première Commission délibérative citoyenne (30 citoyens tirés au sort et 10 députés) qui se conclut par une quarantaine de recommandations destinées à approfondir la participation citoyenne (octobre 2023-février 2024).

Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est d’abord membre de la Commission Affaires générales-Relations internationales-Règlement et Contrôle des communications des membres du Gouvernement (2020-juillet 2023). En avril 2023, il devient membre de la Commission Enfance-Santé-Culture-Médias-Droits des femmes, et en juillet 2023, il est aussi désigné pour siéger à la Commission Budget-Fonction publique-Égalité des chances-Tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement-Bâtiments scolaires.

Le 9 juin 2024, il occupe la 1ère suppléance sur la liste PS emmenée par Christophe Collignon, dans la circonscription de Huy-Waremme, sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de député wallon. Avec 3.922 vp, il signe le 2e score d’une liste PS qui a perdu des plumes (22,2%, -4,2%), dans une circonscription où les Engagés enlèvent deux sièges, alors que ni le PSC ni le cdH n’y avaient jamais obtenu d’élu.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Marchin (1995-)
Échevin (1995-2000)
Bourgmestre (2001-10/2020)
Conseiller provincial (2012-10/2020)
Député wallon (10/2020-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 9 novembre 1996, 7 octobre 2004, 10 avril 2009, 18 janvier 2011 ; La Libre, 11 mars 2001 ; La DH, 23 novembre 2020
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
Cumuleo (-2023)
https://ericlomba.be/wp/
https://latitude50.be/le-pole/publications/ 
https://www.rtc.be/video/culture/marchin-un-cirque-tout-en-bois-pour-latitude-50_1506677_325.htmlhttps://www.rtc.be/video/culture/inauguration-du-cirque-en-dur-de-latitude-50_1513836_325.html 
https://www.rtbf.be/article/parlement-wallon-des-citoyens-travaillent-avec-des-parlementaires-en-commission-deliberative-11312691?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTAAAR0VF3dzGd_vSejppQVDIAobgv8CbpSmQ2n5wkbHLpY6HQV04ZrYYwOwqZ4_aem_ZmFrZWR1bW15MTZieXRlcw 
https://nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2023_2024/RAPPORT/1605_1.pdf 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)