no picture

Mali Pierre

Socio-économique, Entreprise

Verviers 18/08/1856, Plainfield 04/10/1926

Agent commercial au service des familles Simonis et de Biolley, l’Amstellodamois Henri Mali a repéré William Cockerill dans le Nord de l’Allemagne en 1797 et a fini par le convaincre de mettre ses géniales inventions au service de ses patrons, des industriels du textile verviétois. À la suite de ce coup de maître, Henri Mali est resté toute sa vie au service des Simonis et des Biolley, et s’est installé à Verviers en transmettant à ses enfants et petits-enfants son esprit d’entreprise et d’exploration de nouveaux marchés.

Dès 1826, Henri Willem Mali (Verviers ?, New York 1867) est envoyé aux États-Unis pour prospecter les marchés. Fondateur de la Henry WT Mali & Co. Inc. à Manhattan, il s’installe à New York comme agent commercial international et y fait carrière. Il se fait construire un imposant bâtiment du côté de Brooklyn, surplombant la Harlem River ; cet ancien bâtiment de briques rouges constituant le Hall Butler, proche de l’Université, est toujours visible en 2016. Sollicité dès l’établissement des relations diplomatiques et commerciales du nouveau royaume de Belgique pour le représenter aux États-Unis, Henri W. Mali est le premier consul de Belgique aux États-Unis (1831) ; désigné aussi commissaire du gouvernement auprès de la Société de navigation à vapeur entre Anvers et les États-Unis, il est promu consul général en 1855. Jusqu’en 1949, les Mali seront consuls de Belgique à New York.

À la fin des années 1830, Charles Mali (Verviers 1818, Brooklyn 10/07/1899) rejoint son frère Henri W. aux États-Unis et soutient les activités de la société spécialisée et réputée pour tous ses produits de billard haut de gamme. Installé à Brooklyn, président de la Société belge de bienfaisance de New York de 1881 à 1898, membre de la Chambre de Commerce de New York, il est le consul général de Belgique à New York, de mai 1867 à juillet 1899.
Quant à Jules Mali, le troisième frère, revenu à Verviers après un séjour outre-Atlantique qui a duré cinq ans, il fait carrière dans sa ville natale, où il joue un rôle important. Ce sera son fils, Pierre qui partira aux États-Unis pour reprendre la direction de la société de ses oncles.

Jeune ingénieur diplômé de l’Université de Liège (1878), Pierre part en effet pour les Amériques où il accomplit sa carrière. Il y épousera Frances Johnston, la fille du premier président du Metropolitan Museum of Art. Importateur et commerçant, directeur de la « Henry W.T. Mali &. Co », il sera tour à tour vice-consul (1889), consul en remplacement de Charles (1900), et consul général de Belgique à New York (1914-1926). Les deux fils de Pierre, John Taylor Johnston Mali (1893-) et Henry Julian Mali (1899-), prendront sa succession, en tant qu’importateur exclusif des tissus de la société Simonis : la société Mali est le plus ancien fournisseur de matériels de billard haute gamme en Amérique et aussi la plus ancienne entreprise familiale établie à New York City.

Sources

L’Indépendance belge, La Meuse 1840-1914, dont 26 octobre 1855 ; La Meuse, 16 mai 1882 ; Gazette van Moline, 1er novembre 1917
Remember, Nos Anciens. Biographies verviétoises 1800-1900, parues dans le journal verviétois L’Information de 1901 à 1905, Michel BEDEUR (préf.), Verviers, éd. Vieux Temps, 2009, coll. Renaissance, p. 79-80
Théo WÜCHER, Oraison funèbre prononcée le 12 juillet 1899 à l’occasion des obsèques de Charles Mali, New York, Weiss, 1899
Anne VAN NECK, Les débuts de la machine à vapeur dans l’industrie belge, 1800-1850, Bruxelles, Académie, 1979, coll. Histoire quantitative et développement de la Belgique au XIXe siècle, p. 121