Matagne Julien

Politique, Député wallon

Gerpinnes 22/12/1984

Député wallon : 2019-2024

Située aux portes de Charleroi, l’entité actuelle de Gerpinnes est le résultat de sa fusion, en 1976, avec les communes d’AcozGougniesJoncretLoverval et Villers-Poterie. Comme elle était à la fois la plus grande en superficie et la plus peuplée, elle a conservé ce nom qui est généralement associé à la marche folklorique en l’honneur de sainte Rolende. Avec une population passant d’environ 9 à 13.000 habitants en cinquante ans, cette petite commune a déjà envoyé trois représentants au Parlement wallon depuis que celui-ci existe : le socialiste Gaston Hercot (entre 1974 et 1977), le PSC Fernand Antoine (entre 1985 et 1991), le PS Roland Marchal (entre 2004 et 2005). Tous les trois ont aussi siégé au Collège du « grand Gerpinnes ». Au soir des élections d’octobre 1976, le PSB et le PSC formaient la nouvelle majorité et Gaston Hercot héritait d’un échevinat (1977-1980). échevin lui aussi (1977-1981), Fernand Antoine assura l’intérim du bourgmestre malade (1981-1982), avant de devenir le bourgmestre en titre (1983-1988), puis d’être poussé dans l’opposition (1989-1994). Un des responsables de cette situation était Roland Marchal (échevin de 1989 à 1994), son parti ayant fait alliance avec les Intérêts communaux. Mais en 1994, PS et PSC s’entendent, Fernand Antoine accomplissant une demi-législature (1995-1998) comme bourgmestre, avant de céder le relai à Roland Marchal (1998-2000) qui garde ce mandat de 2001 à 2006, mais sans le PSC de Fernand Antoine repoussé sur les bancs de l’opposition. En octobre 2006, c’est l’architecte Philippe Busine (1.255 vp) qui emmène la liste cdH. Fraîchement arrivé en politique (il adhère au cdH en 2005), il réalise moins de voix de préférence que Roland Marchal (1.706), mais le cdH progresse (39,2%, + 2,4%) en gagnant deux sièges (10), alors que l’équipe PLUS de Marchal recule (34,21, -10,4%) en perdant deux sièges (8). Comme il l’avait déjà fait en 1982 à l’époque du PSC, le cdH se tourne vers les libéraux (4) pour former majorité. Six ans plus tard, en 2012, le cdH (44,95%) de Philippe Busine (1.841 vp) décroche la majorité absolue (12 sièges sur 23) avec une liste où apparaît pour la première fois, à la troisième place, le nom de Julien Matagne (644 vp, 6e score de sa liste et tous partis confondus). 

Pour sa première participation à une élection, non seulement Matagne est élu conseiller communal, mais il se voit confier un échevinat en cours de législature (il remplace Denis Gorez). à partir de 2015, il est en effet échevin en charge des Finances, de la Mobilité, Sécurité routière, Jeunesse, énergie et Nouvelles Technologies. Attiré vers la politique par Roland Marchal, un peu comme Philippe Busine, c’est finalement au sein de la famille cdH qu’il a décidé de s’engager.

Passionné par le monde de l’automobile, Julien Matagne y a consacré ses études – il est bachelier en expertise automobile, Bachelor Thermal Engines and Car Expertise de la Haute École Louvain en Hainaut (HELHa, 2007) – et en a fait sa profession. à peine diplômé, il entre comme journaliste au Moniteur automobile (juillet 2007) ; cela explique un peu aussi le choix de ses compétences scabinales à Gerpinnes… Passionné des marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse, il joue du fifre dans sa commune, mais aussi à Tarcienne et à Thuin à la Saint-Roch.

Quant à la politique, elle est aussi affaire de passion car, au soir du scrutin communal d’octobre 2018, l’échevin Matagne double son score personnel (1.309 vp) et se retrouve meilleur faiseur de voix, derrière le bourgmestre Philippe Busine (2.329 vp). La lutte politique a été rude ; en effet, pour affronter l’équipe du maïeur de Gerpinnes, MR, PS et écolo ont décidé de former un cartel, appelé Horizons. Et même si une tierce liste, Demain, parvient à emporter près de 7 précieux pourcents, c’est le face-à-face cdH-Horizons qui mobilise les électeurs de Gerpinnes. En progressant de 7,2%, le cdH renforce sa majorité absolue (52,15%, 13 sièges, +1), le cartel frôlant les 41% (10 sièges). Premier échevin, Julien Matagne hérite des mêmes compétences, hormis la Jeunesse, remplacée par la Communication et les Ressources humaines. 

Au sein d’un cdH carolorégien qui cherche désespérément des faiseurs de voix comme pouvaient le faire des Philippe Maystadt, Anne-Marie Corbisier, Philippe Charlier, Antoine Tanzili, voire Philippe Busine, et surtout Véronique Salvi, le choix de Julien Matagne comme tête de liste au scrutin wallon du 26 mai 2019 dans la nouvelle circonscription de Charleroi-Thuin est un pari réussi. Alors que la circonscription de Thuin n’a jamais envoyé un seul élu PSC-cdH depuis 1995 et que le PSC-cdH de la circonscription de Charleroi a toujours eu un représentant (parfois 2 en 1995 et 1999) avec au moins 9,5% des voix (16% en 1995), Julien Matagne parvient à conquérir un siège au Parlement de Wallonie avec 7,51% d’électeurs cdH et 4.337 vp, soit le 11e score tous partis confondus. En vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, celui qui est alors qualifié « d’étoile montante du cdH carolo » renonce à son mandat d’échevin (remplacé par Denis Gorez) et devient chef de groupe au Conseil communal de Gerpinnes, localité qui envoie ainsi un quatrième parlementaire au Parlement wallon dans son histoire. Il renonce aussi à son métier de journaliste automobile, mais le nouveau député wallon entend apporter son expertise dans un domaine qui touche tant à la mobilité, qu’à l’énergie, à la nature et aux facteurs sociaux.

Membre de la Commission Environnement-Nature-Bien-être animal, de la Commission des Vérifications des pouvoirs et de la Commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes (2019-2024), il se conforme à la décision de son président de parti de ne participer à aucune majorité, tant les résultats globaux du cdH ont été catastrophiques, le 26 mai 2019 ; il participe d’ailleurs à la refondation du cdH et à sa transformation en mouvement Les Engagés. 

A Namur, de 2019 à 2024, les 10 députés wallons du groupe cdH dirigé par François Desquesnes (onze quand J-L. Crucke les rejoint en 2023) organisent leurs travaux et leurs interventions de manière dynamique et collective, pour exister en tant que principale force d’opposition aux côtés des 10 députés du PTB. Actifs dans chaque Commission, ils sont régulièrement six ou sept à signer des propositions de décret dans toutes les matières régionales : démocratie locale et transparence de l’autorité publique, mobilité douce, mesures urgentes et pratiques durant la pandémie de la Covid-19, mesures d’aide aux sinistrés des inondations, lutte contre le gaspillage et les déchets, protection contre le bruit, statut des transporteurs de voyageurs par route, 5G, véhicules électriques, mesures contre l’intoxication au monoxyde de carbone, meilleure sensibilisation à l’endométriose, APE, soutien au coworking, etc. Porteur de plusieurs propositions de résolution, notamment en matières internationales, Julien Matagne veille à ce que soient respectés à la fois des critères environnementaux, sociaux et sanitaires, ainsi que la démocratie, les libertés et les droits humains. Il réclame des mesures pour poursuivre les crimes de génocide et les atteintes au patrimoine mémoriel. 

Se mobilisant dans de nombreux dossiers carolos (sauvegarde du HF4 de Carsid, prolongement de la RN54 et tronçon manquant de la RN54 Charleroi-Maubeuge, le sort de la N5, l’extension du métro carolo, parc Legoland sur le site de Caterpillar), le député wallon expert en automobile intervient activement dans plusieurs dossiers : l’encadrement de la mobilité des trottinettes, la taxe kilométrique, la réforme de la sécurité routière en Wallonie et la répression des excès de vitesse, la réforme de la taxe de mise en circulation, le contournement nord de la ville de Wavre, le dossier de la réforme du secteur des taxis wallons, etc., marquant sa différence avec la majorité PS-MR-écolo, hormis dans le décret « trottinette » qui encadre juridiquement la micro-mobilité des flottes en libre-service en Wallonie (été 2021), dont il est l’un des cosignataires.

Le 9 juin 2024, Les Engagés jouent la carte Jean-Jacques Cloquet comme tête de liste au scrutin wallon ; dès lors, Julien Matagne ne se représente plus au Parlement de Wallonie ; il est désormais premier suppléant sur la liste fédérale (5.619 vp), où il compte sur la désignation de Jean-Luc Crucke comme ministre pour retrouver un siège parlementaire, qui serait compatible avec une fonction dans le futur Collège de Gerpinnes, qui doit être renouvelé en octobre 2024, Philippe Busine ne sollicitant pas la reconduction de son mandat de bourgmestre.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Gerpinnes (2012-)
Échevin (2015-06/2019)
Député wallon (2019-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont La DH, 25 octobre 2018, 6 mars 2019, 1er juin 2019, 21 mars 2022, 9 octobre 2023 ; Le Soir, 18 octobre 2006
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://be.linkedin.com/in/julien-matagne-4120527
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Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)