Monfils Philippe
Politique, Député wallon
Liège 4/01/1939
Député wallon : 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; 1995*
Docteur en Droit de l’Université de Liège (1962), assistant du professeur François Perin en Droit administratif (1962-1968), Philippe Monfils devient l’un des collaborateurs de Cabinet du ministre de la Culture française, le PSC Albert Parisis (1968-1972). Quand se mettent en place les services de la toute récente Communauté culturelle française de Belgique, il est employé par le Conseil culturel comme juriste (1972). Deux ans plus tard, quand François Perin devient ministre des Réformes institutionnelles (1974-1976), Philippe Monfils le rejoint comme chef de Cabinet. À ce poste, au sein d’une petite équipe de juristes, il travaille à l’écriture du texte de la régionalisation provisoire. Après la démission du ministre Perin, il devient chef de Cabinet de Jean Gol, Secrétaire d’État à l’Économie régionale wallonne (décembre 1976-avril 1977).
Dans le même temps, membre du Rassemblement wallon, trésorier du comité Liège-ville du parti, Ph. Monfils est le responsable de la Commission des Problèmes institutionnels et juridiques du bureau d’études du RW (1975). Il participe aussi à la formation du PRLW (décembre 1976). Élu conseiller communal de la ville de Liège sur les listes du Rassemblement wallon en octobre 1976, Ph. Monfils démissionne au profit de son premier suppléant, Michel Foret. D’avril 1977 à décembre 1981, il siège comme conseiller provincial de Liège, élu sur une liste du PRLW. Conseiller juridique de la Médiathèque de la Communauté française de Belgique (1977-1980), il redevient chef de Cabinet en 1980 auprès du Secrétaire d’État à la Communauté française, Albert Demuyter, puis auprès de Jean Gol président du Parti réformateur libéral. Plaidant fermement en faveur de la fusion des institutions francophones sur le modèle flamand, Ph. Monfils est membre du bureau politique du PRL(w) depuis le printemps 1978.
Élu à la Chambre des représentants en novembre 1981 dans l’arrondissement de Liège, Philippe Monfils est d’emblée chargé de mettre en place l’institution qui lui tient à cœur. Ministre en charge des Affaires sociales, de la Formation et du Tourisme dans le tout premier exécutif de la Communauté française (22 décembre 1981-9 décembre 1985), il se retrouve ensuite à la présidence du gouvernement communautaire (12 décembre 1985-2 février 1988), en charge de la Culture et de l’Audiovisuel. Son nom est notamment attaché au décret qui ouvre le paysage francophone à la concurrence et à la publicité. Ayant inscrit la fusion comme objectif prioritaire à son programme électoral de 1985, le PRL est associé à un PSC qui subordonne la fusion à la création de la Région bruxelloise. Aucune majorité n’est trouvée pour réaliser cet objectif avant le scrutin anticipé de décembre 1987. L’occasion est passée dans la mesure où les majorités PS-PSC vont privilégier le fait régional lors des réformes de 1988-1989 et 1992-1993.
Député de 1981 à 1985, Philippe Monfils est passé au Sénat à partir de 1985. Il y siégera jusqu’en 1995, en même temps qu’il est membre du Conseil de la Communauté française et du Parlement wallon. Dans l’opposition à partir de 1988, chef de groupe PRL au Conseil de la Communauté française (1989-1995), il se montre très critique à l’égard des diverses réformes institutionnelles et, épluchant chaque budget, dénonce les effets de la loi spéciale de financement. Au sein de son parti, ce spécialiste des questions institutionnelles promeut l’idée du « désenclavement » de Bruxelles et de la nation francophone.
Tête de liste du PRL aux toutes premières élections régionales du 21 mai 1995 dans l’arrondissement de Liège, Ph. Monfils figure parmi les 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon. Il est également choisi comme l’un des dix sénateurs de communauté francophones et, à ce titre, est appelé à siéger à nouveau au Sénat (11 juillet-25 octobre 1995), et à démissionner de son mandat de conseiller communal de Liège. Chef de groupe PRL-FDF à la Communauté française et au Sénat où il est rapidement à l’ouvrage avant les vacances parlementaires, Ph. Monfils abandonne tous ses mandats en septembre, en raison du brutal décès de Jean Gol ; suppléant de son ami depuis les élections européennes de juin 1994, Ph. Monfils le remplace au Parlement européen (1995-1999).
Membre de la Commission de la Culture, de la Jeunesse, de l’Éducation et des Médias et membre suppléant à la Commission des Libertés publiques et des Affaires intérieures, il reste attentif à la politique belge à laquelle il revient en juin 1999. Sénateur, il préside le groupe PRL-FDF-MCC jusqu’en juin 2003 et est associé par le Parlement wallon aux débats de l’assemblée et de ses commissions n’ayant pas de connotation budgétaire (15 mars 2000-9 avril 2003). Jusqu’en 2010, Ph. Monfils va peser sur plusieurs dossiers majeurs, liés à l’économie (Francorchamps), à l’audiovisuel (tax shelters), et surtout à l’éthique et à la bioéthique (euthanasie, clonage, mariage homosexuel, adoption, etc.), tout en restant un intervenant majeur dans les discussions institutionnelles (Corée, Groupe Wallonie-Bruxelles, etc.).
Conseiller communal de Liège (2001-2006), il retrouve la Chambre fédérale en juin 2003. Nommé ministre d’État (2004), membre de l’Assemblée du Conseil de l’Europe depuis 1988, membre du Comité d’avis fédéral chargé des Questions européennes, il bénéficie du désistement de Louis Michel, en juin 2007, pour retrouver le Sénat où il achève son parcours parlementaire (2010).
Mandats politiques
Conseiller provincial de Liège (1977-1981)
Député (1981-1985)
Ministre de l’Exécutif communautaire (1981-1985)
Conseiller communal de Liège (1983-1995)
Ministre-président de l’Exécutif communautaire (1985-1987)
Sénateur (1985-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1981-1995)
Député wallon (1995)
Sénateur de communauté francophone (1995)
Député européen (1995-1999)
Sénateur (1999-2003)
Conseiller communal (2001-2006)
Député fédéral (2003-2007)
Ministre d’État (2004)
Sénateur (2007-2010)
Sources
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 446-449
Paul Delforge