Pécriaux Sophie

Politique, Député wallon

Binche 18/02/1967

Députée wallonne : 2009-2014 ; 2014-2019 ; 2019-2024 ; 2024-

Licenciée en Travail social de l’Université libre de Bruxelles, Sophie Pécriaux est plongée dès son plus jeune âge dans la politique. Fille du bourgmestre Nestor Pécriaux, elle partage sa fibre socialiste. Militante dès l’âge de 16 ans, elle figure en neuvième position sur la liste du PS aux européennes de 1994 et rassemble déjà sur son nom 12.633 voix de préférence. Deuxième suppléante aux premières élections régionales du 21 mai 1995 où les députés wallons sont élus directement, elle réalise un bon résultat sans être élue et se voit confier la présidence du congrès de rentrée du PS (juillet 1996). Active au sein de la Fédération de Thudinie, elle y dispose d’une popularité telle que, lors de la préparation du scrutin régional du 13 juin 1999, le poll interne du PS attribue près de 1.000 voix à la jeune candidate, 3e devant Paul Furlan (900 vp), mais derrière André Navez (1.700 vp.) et Willy Burgeon (1.200 vp). Ce dernier comme Sophie Préciaux dénoncent des irrégularités, et une guerre des chefs s’ouvre au sein de la Fédération PS ; en raison des difficultés que rencontre aussi son paternel qui va créer une liste socialiste dissidente sur le plan local, Sophie Pécriaux se place en réserve du parti et s’établit à Manage. Lors du scrutin wallon de 1999 où elle est finalement troisième candidate, elle réalise à nouveau un bon score (4.161 vp), sans être élue. Elle doit attendre les élections communales d’octobre 2000 pour décrocher son premier mandat politique : elle est élue conseillère communale à Manage. Six ans plus tard, avec 1.016 vp, elle contribue à renforcer la majorité absolue du PS et fait une entrée remarquée dans le Collège communal présidé par Pascal Hoyaux, en tant qu’échevine en charge de la Formation, de la Famille, de la Petite enfance et des Cultes.

Elle franchit une deuxième étape au printemps 2003. Le 18 mai 2003, elle occupe la 18e place des candidats PS à la Chambre et elle parvient à décrocher son premier mandat parlementaire en réalisant 8.368 voix de préférence, le PS dépassant les 44% dans le Hainaut et enlevant 10 des 19 sièges. Jeune présidente de la Fédération des Mutualités socialistes du Centre et de Soignies, elle siège alors à la Chambre fédérale. Alors que sa relation avec le VLD Rik Daems occupe la une de certains médias, elle se focalise sur ses dossiers politiques. Occupant la 3e place des suppléants le 10 juin 2007, elle réalise un score identique au précédent (8.380 vp) et doit attendre décembre 2007 pour retrouver la Chambre fédérale : elle remplace alors Christian Dupont, désigné ministre des Pensions et de l’Intégration sociale dans le gouvernement Verhofstadt III, puis ministre de l’Éducation dans le gouvernement francophone (20 mars 2008-11 juillet 2009).

Le 7 juin 2009, elle opte pour le scrutin wallon. Deuxième effective dans le sillage de Paul Magnette, elle est élue au Parlement wallon dans la circonscription de Charleroi (6.955 vp, 4e score du PS), où son parti dépasse alors les 40% et décroche 5 sièges. Choisissant de siéger à Namur, la députée fédérale cède son siège à la Chambre à Philippe Blanchard. Au sein du Parlement wallon, la nouvelle élue devient d’emblée vice-présidente du Bureau de l’assemblée législative (juillet 2009-mai 2014). Elle est membre de la Commission de la Santé et vice-présidente du Comité d’avis pour l’Égalité des chances entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, elle est administratrice de Solidaris (2002-2018), administratrice (2004-2007) et membre du comité de direction (2005-2007) de l’Intercommunale d’électricité du Hainaut (IEH).

En décembre 2011, du fait de son déménagement à Seneffe, Sophie Pécriaux abandonne son mandat d’échevine à Manage, et prend directement contact avec l’USC de sa nouvelle commune. Deuxième sur la liste socialiste au scrutin communal d’octobre 2012, elle réalise le 3e score du PS et retrouve un siège de conseillère communale. Le retrait de Philippe Busquin de la vie politique locale a cependant semé la discorde dans les rangs de ses prétendants à la succession. Cette guerre des clans au sein du PS affaiblit un parti qui détenait jusqu’alors la majorité absolue ; le PS de Philippe Bouchez perd 25% et sa majorité absolue, tandis que la liste AC de Gaëtan de Laever ne prend « que » 16% ; cette division profite au MR en progression de 16% : sa tête de liste, Bénédicte Poll devient bourgmestre en s’alliant avec l’Alternative communale (AC), ce qui renvoie le PS dans l’opposition, une première pour Sophie Pécriaux, comme pour son parti au niveau local, puisqu’il détenait la mairie de Seneffe depuis 1988. Le scrutin d’octobre 2018 ne sera pas plus profitable au PS, en recul de 8,5%, qui perd encore 3 élus. En dernière place, Sophie Pécriaux réalise le 2e résultat socialiste, tandis que la liste de la bourgmestre renforce sa majorité absolue. C’est cependant à Namur, au Parlement de Wallonie, que Sophie Pécriaux trace son chemin politique.

A nouveau dauphine de Paul Magnette lors du scrutin wallon du 25 mai 2014, elle réalise le deuxième meilleur résultat PS dans la circonscription de Charleroi (5.868 vp) et le 4e tous partis confondus, obtenant ainsi la prolongation de son mandat. Aux côtés du président André Antoine cette fois, elle est à nouveau vice-présidente du bureau de l’assemblée wallonne (2014-2017) et, à ce titre, en charge de bon nombre de ses aspects organisationnels. Membre de la Commission Travaux publics-Action sociale-Santé (2014-2019) et de la Commission pour l’Égalité des chances entre les hommes et les femmes (2015-2019), la députée wallonne inscrit la lutte contre les discriminations, la lutte contre les violences conjugales, l’aide aux aînés et aux handicapés au cœur de ses préoccupations. Pendant quelques mois, de mars 2017 à janvier 2018, elle accède à la présidence de la Commission pour l’Égalité des chances hommes-femmes. Vice-présidente de la Commission des Affaires générales et des Relations internationales, membre de la commission mixte Assemblée nationale du Québec-Parlement de Wallonie (2014-2019), elle vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord CETA entre l’UE et le Canada ; après la mini-crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui approuvent le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). Durant cette législature, elle adopte aussi une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. 

Après le 28 juillet 2017, jour où les 38 députés MR et cdH font tomber le gouvernement de Paul Magnette et apportent leur confiance au gouvernement wallon de Willy Borsus, Sophie Pécriaux se retrouve dans l’opposition. Jusqu’à la fin de la législature, elle devient alors secrétaire du bureau du Parlement de Wallonie, travaillant à la fixation de la procédure d’examen des réclamations contre l’élection du Parlement wallon et à la réforme d’une série d’autres points du règlement d’ordre intérieur de l’assemblée. Elle fait notamment adopter un décret imposant l’alternance des genres des candidats aux élections pour le Parlement de Wallonie (décembre 2018). Quant à la réforme des circonscriptions électorales wallonnes – elles passent de 13 à 11 en raison d’un arrêt de la Cour constitutionnelle de novembre 2015 destiné à rééquilibrer la répartition des sièges –, elle concerne directement la députée wallonne qui vote le décret spécial du 25 janvier 2018 qui définit la « nouvelle » circonscription électorale du Centre/Soignies La Louvière, composée de dix communes dont Seneffe, où seront désormais élus cinq représentants à Namur. 

Lors du scrutin régional du 26 mai 2019, c’est dans cette nouvelle circonscription que Sophie Pécriaux se présente, en deuxième position, derrière Laurent Devin. Avec 7.836 vp, deuxième score tous partis confondus, derrière sa tête de liste, elle contribue à l’envoi de trois représentants du PS (36,14%) à Namur. Membre de la Commission Environnement-Nature-Bien-être animal (2019-2024), membre du Comité mixte Assemblée nationale du Québec-Parlement de Wallonie (2019-2024), elle est à nouveau secrétaire du Bureau du Parlement de Wallonie, présidé par Jean-Claude Marcourt. Parmi les dossiers de la députée wallonne qui est aussi experte auprès de Solidaris prennent place ses préoccupations pour une meilleure sensibilisation et recherche dans la prise en charge de l’endométriose, et la réduction de l’éclairage nocturne non résidentiel. Avec d’autres collègues, elle dépose aussi une proposition de résolution pour que l’écocide soit reconnu au niveau international. Du côté de Bruxelles, depuis juin 2023, elle est vice-présidente de la Commission Enfance-Santé-Culture-Médias-Droits des Femmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles (2019-2024). Quand éclate l’affaire dite du greffier, les membres du bureau du Parlement de Wallonie sont l’objet d’attaques de plus en plus nombreuses. Malgré l’adoption d’un texte mettant en place une commission permanente destinée à renforcer le contrôle sur les budgets et les comptes du Parlement de Wallonie (novembre 2022), la pression politico-médiatique s’accentue et l’annonce de la démission du président, J-C. Marcourt, entraîne celle de la totalité du Bureau, dont celle de la secrétaire, Sophie Pécriaux.

Le 9 juin 2024, elle occupe la 2e place sur la liste du PS emmenée par Laurent Devin, dans la circonscription de Soignies-La Louvière, sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de députée wallonne. Avec 6.300 vp, la dauphine de Laurent Devin réalise le 3e meilleur score personnel, tous partis confondus, et retrouve le Parlement de Wallonie. En recul de 7,2%, le PS perd cependant un siège, tout en restant la première force politique de la circonscription.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Manage (2001-2011)
Députée fédérale (2003-2007)
Échevine (2006-2011)
Députée fédérale (12/2007-06/2009)
Députée wallonne (2009-)
Conseillère communale à Seneffe (2012-)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024) 
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2009 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)