Poulin Christine

Politique, Député wallon

Fraire 02/07/1962

Députée wallonne : 2014-2019

Originaire de Fraire, village natal auquel elle est très attachée, Christine Poulin a fréquenté les écoles de Couvin et Walcourt, ainsi que l’Athénée de Philippeville, avant de se lancer dans des études de secrétariat-langues à l’Université du Travail de Charleroi ; maniant aussi aisément l’anglais, l’allemand que le néerlandais, la graduée part un an aux États-Unis et décroche un Financial management à Wright Patterson, Dayton (Ohio). En 1982, sa carrière professionnelle commence dans une société américaine installée à Bruxelles ; en 1984, elle est engagée par l’US Air force, en charge du budget de la base américaine de Florennes. Ensuite, d’autres entreprises du secteur privé s’attachent ses services : les ACEC, le service commercial de Riche, puis celui d’une société d’import-export de Charleroi. Parallèlement, elle est très investie dans le milieu associatif local : elle pratique le tennis de table, est comédienne dans une troupe de théâtre amateur, et participe activement aux manifestations du folklore de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Rien ne la prédestine à la politique quand, à la veille des élections communales d’octobre 2000, Marcel Leclercq la sollicite pour occuper une place sur les listes du parti socialiste à Walcourt.

Depuis la fusion des communes en 1976, les libéraux Robert Jandrain (1977-1985) et Franz Dietz (1985-2000) dirigent la ville, partageant la majorité avec les socialistes. En octobre 2000, l’échevin Leclercq espère accéder au maïorat. Avec réticence, Christine Poulin accepte de partager le projet de la liste WalXXI et de figurer à la 22e place. Les 327 voix qui se portent sur son nom lui permettent de réaliser le 6e score de sa liste et d’être l’une des 7 membres du PS siégeant au Conseil communal. Ce sera cependant dans l’opposition, car le Pacte de majorité est signé par les libéraux de l’Entente communale (25,5%, 7 s.) et les catholiques de Solidarité communale (28,8%, 8 s.) qui reçoivent le maïorat. Une nouvelle vie commence pour Christine Poulin.

Se passionnant pour la chose publique, elle suit des cours de Sciences administratives et de Finances à Namur et, en 2003, elle abandonne le secteur privé pour devenir attachée parlementaire de Maurice Bayenet, chef de groupe socialiste au Parlement wallon (2003-2009), puis collaboratrice parlementaire du groupe PS (2009-2014). Quant à son activité au Conseil communal, elle est remarquée à tel point que quand elle se présente à nouveau, en octobre 2006, en deuxième position derrière Marcel Leclercq, elle attire 1.115 voix de préférence sur son nom, soit davantage que les 635 de la bourgmestre sortante, Nicole Debois-Lebrun de la liste SC (21,5%, 6 s.). Un nouveau pacte de majorité est alors scellé entre le PS (29%, 8 sièges) et le MR-EC (23%, 6 s.), Marcel Leclercq (1.545 vp) devenant bourgmestre et Christine Poulin échevine, en charge des Finances, des Travaux publics, de l’Aménagement du Territoire, du Folklore et des Aînés. En février 2010, Marcel Leclerq tire sa révérence et permet à Christine Poulin d’achever la législature aux commandes de la mairie de Walcourt, cette ancienne cité fortifiée qui a appartenu aux comtes de Namur. La nouvelle bourgmestre garde les Finances. Lors du scrutin d’octobre 2012, elle fait un tabac (2.303 vp), poussant le PS à 32,5% et surtout à 10 sièges (+2) et comme le partenaire de majorité progresse lui aussi de près de 4%, gagnant aussi 2 sièges (8), avec un Philippe Bultot à 1.572 vp, le pacte de majorité est prolongé. Au milieu de la législature communale, l’arrivée de plusieurs dizaines de réfugiés aux centres Fedasil de Thy-le-Château et de Chastrès (entité de Walcourt) suscite de vives réactions dans la population : fortement critiquées, les autorités locales sont alors confrontées soudainement à des décisions venant du fédéral et à la virulence, parfois raciste, de certains de leurs administrés (fin 2015-début 2016) ; par la suite, elles devront rapidement faire face aux conséquences de la fermeture des deux centres. En octobre 2018, les deux partenaires de majorité confortent leurs positions : le MR-EC (30,4%, +3%) emmené par Philippe Bultot (1.525 vp) garde ses 8 sièges ; le PS (34%, +1,5%) de Christine Poulain (2.424 vp) conserve 10 sièges. Le Pacte de majorité est renouvelé pour la législature 2018-2024.

Membre du Conseil (2007-2010), puis du Collège (2010-) de police de la zone Flowal (2007-), Christine Poulin représente le PS au Conseil d’administration du Bureau économique de la province de Namur (BEP) et est membre de son comité de direction (2009-) ; elle est aussi administratrice de l’INASEP (2013-2014), de la Fondation rurale de Wallonie (2015-) et de l’Union des villes et communes de Wallonie (2019-).

Parallèlement, Christine Poulin teste sa popularité au scrutin régional du 7 juin 2009 dans la circonscription de Dinant-Philippeville (4e place, 5.106 vp) et au scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010 dans la circonscription provinciale de Namur (4e place, 8.910 vp). Dès lors, elle aborde le scrutin wallon du 25 mai 2014 avec certaines ambitions : la deuxième place lui a été confiée, juste derrière Pierre-Yves Dermagne. Au lendemain d’une 6e réforme de l’État qui apporte à la Wallonie de nouvelles et importantes compétences, le défi est de taille dans la circonscription de Dinant-Philippeville, puisqu’il s’agit de faire oublier les Jean-Marc Delizée, Jean-Claude Maene et autre Maurice Bayenet et d’affronter les ténors du MR (Bellot, Fournaux) et du cdH (Bastin). En maintenant le PS à son résultat de 2009 (26% contre 27), le duo Dermagne (7.158 vp)-Poulin (6.451 vp) crée la surprise en enlevant deux sièges, grâce – il est vrai – au système de l’apparentement si particulier dans le Namurois. Conformément au décret spécial wallon du 9 décembre 2010 sur le cumul, Christine Poulin est autorisée à conserver son mandat de bourgmestre tout en étant députée wallonne, en raison de son excellent taux de pénétration au scrutin régional.

Membre de la Commission Économie-Innovation et de la Commission Budget-Fonction publique (2014-juillet 2017), la députée wallonne de la majorité siège aussi dans la Commission de coopération avec la Communauté germanophone (2014-2019). Membre de la Commission Agriculture-Tourisme-Patrimoine (2016-2017), elle remplace P-Y. Dermagne pendant quelques semaines à la Commission Pouvoirs locaux-Logement-Infrastructures sportives en 2017. Elle s’attèle surtout à poser des questions aux ministres sur les dossiers relatifs à la mobilité (notamment le contournement de Couvin et le rôle de la Wallonie dans la politique du rail), à l’environnement (en particulier l’interdiction du glyphosate), au télétravail, aux nouvelles technologies et au numérique. Co-auteure d’une proposition de décret pour la mise à disposition, par les communes, d’un lieu public permettant d’organiser des cérémonies non confessionnelles, elle se mobilise pour le maintien du Thalys sur la dorsale wallonne (2014) et en faveur d’un meilleur soutien social aux agriculteurs. Sa proposition de résolution visant à renforcer la lutte contre le dumping social dans le cadre de l’exécution des marchés publics passés dans les administrations wallonnes est adoptée en 2016. Dans le dossier CETA, elle vote avec ses partenaires du PS et du cdH contre l’accord entre l’UE et le Canada (résolution du 14 octobre 2016) ; après la mini-crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Du 16 février au 3 juillet 2017, Christine Poulin est l’une des représentantes du PS au sein de la Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner la transparence et le fonctionnement du groupe Publifin (ex-Tecteo). Au cours de 29 réunions, entouré de quatre experts, les 15 membres de la Commission présidée par Olga Zrihen entendent, au moins une fois, 52 témoins différents, parfois à huis clos, le plus souvent en séance publique, avec retransmission télévisuelle. Adopté à l’unanimité des membres de la Commission, le rapport de plus de 60 pages qui comprend au fil des chapitres toute une série de recommandations est approuvé à l’unanimité en séance plénière du Parlement de Wallonie (12 juillet).

Opposée au décumul intégral dans les zones rurales, la députée wallonne travaille par ailleurs sur un texte visant à créer un fonds de garantie unique pour le versement des garanties locatives des baux privés. Le texte est arrivé quasiment au terme de son long parcours parlementaire quand une motion de défiance constructive, adoptée par les députés MR et cdH met un terme au gouvernement présidé par Paul Magnette et, par conséquent, à l’initiative décrétale de Ch. Poulin (été 2017). Quand elle se retrouve dans l’opposition, à Namur, elle est l’une des vice-présidentes de la Commission Pouvoirs locaux-Logement-Infrastructures sportives (2017-2019). Durant cette législature, elle adopte notamment une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. Par contre, dans d’autres domaines comme la création d’un fonds de garantie locative, la prévention des nuisances sonores, la transparence et la lutte contre les conflits d’intérêt, les diverses propositions de décret que co-dépose la députée socialiste en fin de législature sont rejetées ou ne sont pas prises en compte par la majorité MR-cdH.

Sollicitant le renouvellement de son mandat wallon, lors des élections du 26 mai 2019, elle occupe à nouveau la deuxième place derrière Pierre-Yves Dermagne. En reculant à 23,4%, le PS perd surtout son deuxième siège dans la circonscription de Dinant-Philippeville, Christine Poulin réalisant 5.799 vp, 5e score tous partis confondus. Cette fois, l’apparentement profite aux socialistes de « Namur Nord » et Christine Poulin retrouve ses seules préoccupations communales. Le 9 juin 2024, elle occupe la deuxième place sur la liste PS emmenée par Eddy Fontaine au scrutin wallon et en octobre, elle est tête de liste, sollicitant le renouvellement de son mandat de bourgmestre.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Walcourt (2001-)
échevine (2006-2010)
Bourgmestre (02/2010-)
Députée wallonne (2014-2019)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont L’Avenir, 6 janvier 2010
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
http://christinepoulin.be/au-parlement-de-wallonie/
http://users.skynet.be/fraire/entite.htm
http://christinepoulin.be/portrait/ (s.v. décembre 2017)

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)