Prévot Maxime
Politique, Député wallon, Ministre wallon
Mons 09/04/1978
Député wallon : 2009-2014 ; 2014* *2017-2019
16e Président du Parlement wallon : 06/2014-07/2014
Ministre wallon : 2014-2017*
Jeune licencié en Sciences politiques (public management) des Facultés de Namur puis de l’Université catholique de Louvain et diplômé en Droit et Gestion des nouvelles technologies de l’information, Maxime Prévot est recruté par Pricewaterhouse Coopers. Pendant trois ans, il travaille au sein de la cellule public governance, soit le conseil en performance des organisations publiques. Entre des missions pour la Commission européenne ou pour le ministère de l’Intérieur, il s’occupe aussi du plan wallon d’allocations des quotas de CO2 post-Kyoto.
Militant auprès des Jeunes PSC, il recueille pas mal de voix de préférence aux élections d’octobre 2000, à Namur, et quand se présente le renouvellement de la présidence du PSC local, il se porte candidat. Il a tout juste 23 ans et avec le soutien des Jeunes PSC, il remporte près de 30% des suffrages. Devenu conseiller CPAS de Namur (2002), auteur d’une polémique autour du Comité de gestion du CHR de Namur (décembre 2003), il réunit 3.998 voix de préférence sur son nom lors du scrutin régional du 13 juin 2004. Directeur politique (2004-2006), attaché au Cabinet de Joëlle Milquet, présidente du cdH, il entre au Conseil communal de Namur comme suppléant de Michel Goffinet, démissionnaire, en mars 2005. D’emblée, il s’y fait remarquer par ses nombreuses questions, insistantes, à l’adresse du bourgmestre, le socialiste Bernard Anselme. Tête de liste aux provinciales dans son canton et candidat aux communales d’octobre 2006, il entre au Conseil provincial de Namur, tout en contribuant surtout au changement d’alliance au sein du Collège de la ville de Namur. Alors que Jacques Étienne devient le premier bourgmestre non socialiste depuis la fusion des communes, Maxime Prévot (2.678 vp) devient échevin au sein d’une majorité inédite, cdH-MR-Écolo. Le jeune échevin se voit confier les Affaires sociales, le Logement et les Sports, matières qui lui permettent d’accroître encore sa visibilité dans une série de dossiers importants (le club de football, la patinoire, un nouveau hall des sports, les gens du voyage, mesures en faveur des SDF, la politique des kots, etc.).
Alors qu’il lance ses premiers dossiers municipaux, lui est confiée la responsabilité de mener la liste cdH au scrutin fédéral de juin 2007, dans la circonscription de Namur. Avec 18.244 vp, il décroche un mandat de député fédéral, son parti ne perdant qu’un pourcent par rapport à 2003, à l’époque de Richard Fournaux. Le 7 juin 2009, c’est encore au jeune Maxime Prévot qu’échoit la responsabilité d’emmener les troupes « orange » au scrutin régional wallon. Cette fois, ce sont 15.060 électeurs qui privilégient son nom dans la circonscription de Namur et permettent au cdH de conserver un siège au Parlement wallon, qu’occupe immédiatement Maxime Prévot, puisqu’il abandonne son mandat fédéral à Isabelle Tasiaux.
Négociateur de la formation des majorités Olivier (juin-juillet 2009), il devient le chef du groupe cdH au Parlement wallon et vice-président de son parti. À Namur, durant la législature 2009-2014 et le gouvernement PS-cdH-Ecolo présidé par Rudy Demotte, le député wallon est membre de la Commission Travaux publics-Agriculture-Ruralité-Patrimoine (2009-2014), de la Commission des Poursuites et de la Commission de Coopération entre les entités francophones. En 2013-2014, le député wallon est membre de la Commission spéciale relative à la mise en œuvre de la 6e réforme de l’État. Parmi les dossiers du chef d’un des groupes de la majorité, figurent alors le Plan Marshall 2.vert, les Fonds structurels, la simplification administrative, la réforme du Cwatupe en un nouveau CoDT, ainsi que des mesures de bonne gouvernance, dont l’adoption voulue par Ecolo du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons a été le point d’orgue. La visibilité de la Région sort aussi renforcée, Wallonie remplaçant l’expression Région wallonne et Namur étant confirmée dans son rôle de capitale politique.
Mobilisé par tous ces dossiers « namurois », Maxime Prévot se remet néanmoins en campagne, en juin 2010, suite à la chute anticipée du gouvernement Leterme. Candidat au fédéral et tête de liste, il grimpe cette fois à 20.226 vp, mais le cdH continue à reculer légèrement dans le Namurois. Ne désirant pas siéger à Bruxelles, il laisse son siège à Christophe Bastin. En 2011, il représente son parti au sein de la Commission Wallonie-Bruxelles. Pressenti pour remplacer le ministre Lutgen, c’est en fait Jacques Étienne qui crée la surprise en annonçant son retrait du maïorat namurois (février 2012) : il laisse ainsi la place à Maxime Prévot, quelques mois avant le scrutin d’octobre 2012. La stratégie est porteuse. Au soir de l’élection, le cdH progresse de près de 6% et devient le premier parti de la capitale de la Wallonie. Avec 13.549 vp (près du double de son prédécesseur six ans plus tôt), Prévot est plébiscité : il reconduit l’alliance cdH-MR-Écolo et conforte sa fonction de bourgmestre de Namur. Président de l’asbl NEW (Namur-Europe-Wallonie), président de l’asbl CDA, administrateur du BEP, du Festival musical de Namur ou encore du GAU Namur, le maïeur et chef de groupe cdH au Parlement wallon joue clairement la carte de Namur capitale de la Wallonie.
L’impact est manifeste lors du scrutin régional du 25 mai 2014. Tête de liste cdH pour la circonscription de Namur – la seule dans laquelle le cdH se maintient par rapport au scrutin de 2009 et gagne même 2,7 % –, Maxime Prévot sort grand vainqueur de l’élection : son score personnel est historique (21.912 vp) ; pour la première fois depuis 1995, le cdH enlève deux députés wallons dans la partie nord de la province de Namur ; historique aussi, le cdH namurois a été choisi par près de 40.000 électeurs ; enfin et surtout, les attributions qui sont désormais les siennes propulsent Maxime Prévot à l’avant-plan de la scène politique : en exerçant la présidence du Parlement wallon durant les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement wallon (juin à juillet 2014), il est le premier membre de son parti à exercer cette fonction. Par ailleurs, il est lui-même parmi les négociateurs du nouvel accord de majorité ; celui-ci est arrêté dès le début de l’été. Dans l’exécutif PS-cdH présidé par Paul Magnette, Maxime Prévot fait une entrée remarquée en tant que n°2 du gouvernement wallon et chef de file du cdH. Vice-président du gouvernement wallon, le ministre est en charge des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine. Fort du solide pacte de majorité établi en octobre 2012, il se dit bourgmestre en titre de Namur et c’est la Première échevine MR, Anne Barzin qui devient « échevine déléguée aux affaires mayorales », Maxime Prévot exerçant la présidence du Conseil communal. Son siège de député wallon est quant à lui repris par Clotilde Leal Lopez.
En charge du Patrimoine, le ministre contribue à l’augmentation de son budget, conclut une dizaine de nouveaux accords-cadres pour restaurer des éléments exceptionnels, met en chantier un Code wallon du Patrimoine simplifié, lance l’Alliance Patrimoine-Emploi, ainsi que la transformation de l’Institut du Patrimoine wallon, avec la création de l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP, au 1er janvier 2018). En matière de Travaux publics, le ministre définit 253 chantiers prioritaires et lance l’ambitieux Plan infrastructures 2016-2019, avec son lot d’aménagements de ronds-points, de sécurisation de carrefours, de réparations de grands axes routiers, d’élargissements des derniers tronçons à deux bandes de l’Autoroute de Wallonie, ou de développement de voies hydrauliques. Plusieurs projets sont spécifiques à la Capitale wallonne : notamment la construction d’une passerelle cyclo-piétonne par-dessus la Meuse, vers un espace Grognon totalement réaménagé, devant le Parlement de Wallonie. Dans les matières sociales et de Santé, le ministre et sa cheffe de Cabinet, Alda Gréoli, s’attèlent à intégrer rapidement les compétences transférées du fédéral vers la Wallonie suite à la 6e réforme de l’État. Le dossier le plus symbolique est sans conteste celui des allocations familiales, dont les critères de la nouvelle politique sont fixés pour plusieurs années. Outre la coordination de l’assurance complémentaire en soins de santé et la politique médico-sociale (maisons de repos, maintien à domicile et innovations sociales) et associative des mutualités (mouvements des jeunes, des personnes handicapées et des aînés), le ministre met en place l’Agence pour une Vie de Qualité (AViQ) et prépare les dispositions pratiques d’une future assurance autonomie que la majorité PS-cdH compte instaurer en Wallonie. En septembre 2015, a été imposé le caractère obligatoire du parcours d'intégration.
Parti sous des auspices favorables, le gouvernement de Paul Magnette voit progressivement des nuages s’accumuler au-dessus de sa tête. Certains dossiers de la majorité, ainsi qu’une série d’affaires dans lesquelles des élus socialistes sont régulièrement impliqués – l’affaire Nethys étant la plus emblématique – altèrent les relations entre le PS et le cdH. Et le 19 juin 2017, Benoit Lutgen annonce son intention de retirer la prise, provoquant un changement de majorité à l’élysette. C’est une première dans l’histoire de la Wallonie. Au gouvernement Magnette succède alors le gouvernement MR-cdH de Willy Borsus, au sein duquel Maxime Prévot n’occupe plus aucune fonction. Dès l’été 2017, il reprend en effet son siège au Parlement de Wallonie, ainsi que sa fonction de bourgmestre de Namur. Ce cumul est permis par le décret spécial wallon de 2010, en raison du haut taux de pénétration enregistré par Maxime Prévôt au scrutin régional de mai 2014.
Lors des élections communales d’octobre 2018, le cdH emmené par Maxime Prévot (12.825 vp) consolide sa place de n°1 à Namur (16 s.), le PS accusant un très fort recul (9 s. -6), étant même rattrapé par Ecolo (9 s. +3). Une coalition cdH-Ecolo et MR (6 s. -4) est rapidement reconduite, avec Maxime Prévot à sa tête. Mais déjà un nouveau défi lui est proposé. Le 15 janvier 2019, en effet, Benoit Lutgen annonce quitter la présidence du cdH. Dix jours plus tard, face à quatre autres candidats, Maxime Prévot émerge nettement (85%) lors de l’élection interne de son parti (congrès de Louvain-la-Neuve, 26 janvier 2019). La préparation du triple scrutin – européen, fédéral, régional du 26 mai 2019 – requiert alors toute son attention. Néanmoins, il ne peut négliger ses activités parlementaires à Namur, où sa présence permanente est requise en raison de la très courte majorité dont disposent MR et cdH (38 sur 75), du moins jusqu’à la mi-mars, moment du départ de la MR Potigny vers les Listes Destexhe.
Membre de la sous-Commission de contrôle des licences d’armes (07/2017-02/2019), Maxime Prévot vote l’ensemble des textes défendus par la nouvelle majorité : suppression de la « Redevance Télévision », modification de la grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc. La réforme des provinces, celle des APE et l’assurance autonomie devront attendre. Par contre, c’est avec la quasi-unanimité de l’assemblée wallonne (67 sur 69), que sont adoptés le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), faisant de la Wallonie une région pionnière en protection animale, ainsi que la réforme des circonscriptions électorales wallonnes (décret spécial du 25 janvier 2018).
Le 26 mai 2019, Maxime Prévot se porte candidat à la Chambre fédérale. Tête de liste dans le Namurois, il signe un résultat personnel exceptionnel, attirant sur son nom trois électeurs cdH sur cinq (31.757 vp) et conduisant sa liste à son meilleur résultat depuis 2003. L’euphorie namuroise du cdH n’est cependant pas partagée à l’échelle de la Wallonie et de Bruxelles. Loin des 12 députés fédéraux PSC de 1995, le président d’un cdH réduit à cinq députés annonce très vite que son parti ne participera à aucune coalition gouvernementale (été 2019). Au Parlement de Wallonie, le groupe cdH est réduit à dix élus. Entamant un lent et long processus de rénovation et de refonte de l’ancien PSC-cdH, le député-bourgmestre Maxime Prévot lance en janvier 2020 un ambitieux exercice participatif – Il fera beau demain – qui aboutit à l’émergence du mouvement Les Engagés (congrès de mars et mai 2022), à la présidence duquel il est choisi en juin 2022, à l’issue d’une élection interne (81,7%). La quadruple échéance électorale de 2024 est un rendez-vous décisif pour des Engagés qui ont ouvert leurs futures listes, à l’automne 2023, à une série de personnalités issues de la société civile. à titre personnel, Maxime Prévot emmène la liste des Engagés à la Chambre fédérale, à Namur, le 9 juin 2024.
Mandats politiques
Conseiller communal de Namur (2005-)
Conseiller provincial (2006-2009)
Échevin (2006-02/2012)
Député fédéral (2007-06/2009)
Député wallon (2009-2014, 2014)
Chef de groupe cdH au Parlement wallon (2009-2014)
Bourgmestre de Namur (02/2012-07/2014)
Président du Parlement wallon (06/2014-07/2014)
Ministre, vice-président du gouvernement wallon (2014-07/2017)
Bourgmestre en titre (2014-07/2017)
Député wallon (07/2017-2019)
Bourgmestre de Namur (07/2017-)
Député fédéral (2019-)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Libre, 26 janvier 2019
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2009 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024) |
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© Institut Jules Destrée, Paul Delforge