Prévot Patrick

Politique, Député wallon

Mons 21/04/1983

Député wallon : 2014-2019

Dans la circonscription de Soignies, depuis le 21 mai 1995 et la première élection directe des députés wallons, les résultats révèlent une grande stabilité de la part des électeurs ; des quatre sièges attribués à la circonscription, deux reviennent au PS, un au PRL/MR et un au PSC/cdH, à l’exception du scrutin de 2009 où Écolo est venu créer la surprise au détriment des humanistes. Dans la lignée socialiste wallonne initiée par Léon Hurez, ce sont Colette Burgeon, J-J. Delhaye, Richard Gondry, Jean-Paul Van Crombruggen, Willy Taminiaux, Maurice Bodson, Marc de Saint-Moulin et autre Olga Zrihen qui siègent, depuis octobre 1980, à l’assemblée wallonne. En mai 2014, la députée sortante est la seule candidate de 2009 à figurer encore parmi les effectifs ; derrière elle, se présente un candidat qui n’a d’expérience électorale qu’au niveau local. En apparence, tout au moins. Car celui qui se présente à son premier scrutin régional wallon possède, depuis 2006, l’expérience de deux campagnes communales et surtout celle de secrétaire particulier d’Elio Di Rupo, tant le président du PS, que le Ministre-Président wallon, puis le Premier Ministre.

Militant socialiste dès ses 16 ans, fils d’indépendants, président du club de football de Casteau depuis les premières années du XXIe siècle, Patrick Prévot occupe la 23e place sur la liste du PS, à Soignies, lors des communales d’octobre 2006. Avec 364 vp, il réalise alors le 16e résultat et se retrouve 2e suppléant. Avec plus de 41% des suffrages, les socialistes emmenés par Marc de Saint-Moulin sont à nouveau proches de la majorité absolue (14 sièges sur 29) ; comme lors de la législature précédente, PS et MR (26%, 8 sièges) forment majorité et poursuivent leur collaboration. En cours de législature, la démission d’un mandataire ouvre les portes du Conseil communal à Patrick Prévot. En octobre 2012, 10e candidat et 7e score de la liste PS (553 vp), le compagnon de la sénatrice Fabienne Winckel est réélu au Conseil communal, dans une majorité qui ne change pas. En dépit d’une perte de 5% et de 3 sièges (11), le PS reconduit le pacte de majorité avec le même partenaire libéral (8 sièges) et Marc de Saint-Moulin reste bourgmestre. Occupant la 2e place (1.229 vp), Fabienne Winckel devient échevine et, en janvier 2017, Patrick Prévot devient le chef de groupe PS au Conseil communal.

Administrateur d’Idea (2008-2013), Patrick Prévot est alors surtout occupé par l’agenda politique d’Elio Di Rupo. Faut-il rappeler la présidence du gouvernement wallon jusqu’en 2007, les élections de juin 2007, le scrutin wallon et européen du 7 juin 2009, la longue crise politique de 2010-2011 qui conduit à la formation du gouvernement Di Rupo (décembre 2011), puis l’adoption des dispositions de la 6e réforme de l’État qui apporte à la Wallonie de nouvelles et importantes compétences ? 

Pour sa première participation au scrutin wallon (25 mai 2014), Patrick Prévot réunit 4.016 voix sur son nom, 4e score de la circonscription de Soignies, tous partis confondus. Avec 34,5%, le PS y retrouve deux représentants wallons, Olga Zrihen et Patrick Prévot. Dès juillet 2014, ils sont tous deux désignés par le PS sénateurs dans l’assemblée rénovée, en tant que représentant de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En novembre, Patrick Prévot est élu à la vice-présidence de la Fédération de Soignies du PS (2014-2019).

Sortant de l’ombre d’Elio Di Rupo en remettant sa démission de secrétaire politique particulier, Patrick Prévot se fait rapidement un nom à Namur, l’hebdomadaire Le Vif le classant en 2017 parmi les députés wallons les plus actifs en raison de ses très nombreuses interventions via des questions écrites et orales. Membre de la Commission Emploi-Formation, de la Commission Agriculture-Tourisme et du Comité d’avis pour l’égalité des chances hommes-femmes de 2014 à juillet 2017, membre de la Commission des poursuites (2015-) qu’il préside en 2017, le député wallon est évidemment attentif aux dossiers relatifs à la région du Centre (les carrières, les Laminoirs de Longtain, Durobor, l’avenir du canal du Centre, les lavoirs de Péronnes, etc.), ainsi qu’à la reconnaissance d’un statut pour le Cœur du Hainaut. Il dépose aussi deux textes en vue de mener la lutte contre le trafic des jeunes joueurs de football africains et en faveur de présence de toilettes dans l’espace public ; il soutient aussi la candidature de Spa au titre honorifique de (68e) ville wallonne. Auteur d’un rapport sur la réglementation de l’affichage publicitaire, il est également très actif au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, où il dépose notamment un décret pour imposer une meilleure représentation hommes-femmes dans les médias et défend un projet de statut pour les artistes. Vice-président de la Commission Culture-Enfance, il préside la Commission égalité des chances hommes-femmes (2014-2019).

Dans le dossier CETA, le député wallon vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, il figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Quand éclate l’affaire « Publifin », Patrick Prévot est désigné par son parti pour siéger au sein de la Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner la transparence et le fonctionnement de l’intercommunale liégeoise (16 février – 3 juillet 2017). En tant que vice-président, il est ainsi le chef de file du PS tout au long des débats et travaux de cette Commission, dont il est l’un des animateurs avec une indépendance d’esprit qui est saluée. Et ce n’est la procédure d’assignation en justice lancée par les avocats de Nethys à son encontre, comme contre Olga Zrihen, Jean-Luc Crucke, Dimitri Fourny et Stéphane Hazée (mai) qui l’empêche de poser des questions dérangeantes (Nethys se désistera en septembre). Au terme de 29 réunions et de l’audition de 52 témoins, celui qui est le benjamin de la commission contribue à la rédaction d’un rapport final de plus de 60 pages qui comprend au fil des chapitres toute une série de recommandations. Ce texte est approuvé en séance plénière du Parlement de Wallonie par 69 des 70 députés présents (12 juillet 2017).

Soucieux de faire la distinction entre des pratiques de gouvernance inacceptables et un engagement politique sincère, Patrick Prévot a très vite tiré des leçons politiques de l’affaire « Publifin » et il est l’une des personnalités les plus en pointe d’un large mouvement, rassemblant plus de 80 mandataires et syndicalistes socialistes de Wallonie et Bruxelles, qui se constitue alors pour peser sur le fonctionnement interne du Parti socialiste : http://grouponsnousetdemain.be/ (juin 2017). Mais l’embarras provoqué par la répétition des affaires touchant des mandataires socialistes a déjà poussé le président du cdH à poser un acte décisif. L’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes suscite une grosse colère de Patrick Prévot lors de la séance plénière du Parlement de Wallonie. Le 28 juillet, cependant, force est de constater qu’une majorité MR-cdH se dégage pour adopter une motion de défiance constructive, renversant le gouvernement de Paul Magnette et installant le gouvernement de Willy Borsus. Dans l’opposition désormais, Patrick Prévot reste membre de la Commission Agriculture-Tourisme-Patrimoine et de la Commission pour l’égalité des chances hommes-femmes (juillet 2017-2019). Il représente aussi le Parlement de Wallonie à l’Assemblée interparlementaire Bénélux.

Et si sur des dossiers importants (réforme des APE, réforme des provinces, etc.), il se montre intransigeant à l’égard de la courte majorité en place, il accepte par contre de voter certaines nouvelles dispositions. Ainsi, en matière de bien-être animal, compétence transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État, il avait déjà voté le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) ; il vote aussi le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) faisant de la Wallonie une région pionnière. La réforme des circonscriptions électorales wallonnes reçoit aussi son aval, en particulier la redéfinition d’une nouvelle et plus grande circonscription électorale du Centre/Soignies-La Louvière, où seront désormais élus cinq représentants à Namur (décret spécial wallon du 25 janvier 2018).

Lors du triple scrutin du 26 mai 2019, Patrick Prévot ne se présente cependant pas dans cette circonscription, quittant le niveau régional, pour le niveau fédéral. Occupant la 4e place sur la liste emmenée par Elio Di Rupo, il signe le 5e résultat socialiste (13.615 vp), le 10e tous partis confondus et décroche l’un des 8 mandats de député fédéral attribués au PS dans le Hainaut. Par ailleurs, il continue de siéger au Conseil communal de Soignies : lors du scrutin d’octobre 2018, la liste emmenée par Fabienne Winckel (3.361 vp) a reçu le soutien de près de 41% des électeurs (13 sièges, +2). Le PS a maintenu le pacte de majorité avec le MR en recul (22%, 6 s.). Dernier de liste, Patrick Prévot (1.247 vp) réalise le 4e score, presqu’à égalité avec le maire sortant, Marc de Saint-Moulin (6e candidat), et il reste conseiller communal.

Administrateur de l’asbl Communauté urbaine du Centre (2009-), vice-président (2013), puis président (2014-) de l’asbl Le Quinquet, association multidisciplinaire abritant une entreprise de formation par le travail (EFT), un centre d’expression et de créativité (CEC), une école de devoirs et un service de taxi social, Patrick Prévot est membre du conseil de la zone de police de la Haute Senne (2019-). Lors du scrutin du 9 juin 2024, il reste 5e candidat PS à la Chambre fédérale dans le Hainaut.

 
Mandats politiques

Conseiller communal à Soignies (2008-)
Député wallon (2014-2019)
Sénateur représentant la Fédération Wallonie-Bruxelles (2014-2019)
Député fédéral (2019-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont Le Soir, 21 septembre 2012, 14 juin 2014, 17 août 2016, 4 février 2017, 16 mars 2017, 17 juin 2017 ;
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)