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Puissant Edmond

Socio-économique, Entreprise

Charleroi 13/07/1813, Charleroi 23/01/1870

Originaire du pays de Liège, la famille des Puissant – initialement nommé Pouchant – a fait souche dans l’Entre-Sambre-et-Meuse à la fin du XVIIe siècle. Spécialisés dans le travail du fer, les « puissants Pouchant » disposent de plusieurs forges, hauts fourneaux, makas, fenderies disposés à proximité de forêt et de rivière fournissant l’énergie et d’exploitation de minerais ; verriers, ils sont aussi patrons de houillères. Après les Desandrouin, les Puissant forment l’une des grandes familles bourgeoises du pays de Charleroi à l’entame du XIXe siècle.

Du mariage entre Ferdinand Puissant et Adelaïde Licot de Nismes, est né Edmond, l’héritier principal de l’œuvre paternelle. Avec son frère cadet, Jules, Edmond Puissant réunit tous leurs avoirs, en 1838, et s’associent à Thomas Bonehill pour fonder la « SA des Laminoirs, Hauts Fourneaux, Forges, Fonderies et Usines de la Providence ». Il y a désormais du côté de Charleroi une contribution à la révolution industrielle wallonne comparable à ce que John Cockerill a réussi à réaliser du côté de Liège. Progressivement, en effet, se développe sur la Sambre « un complexe sidérurgique intégré, comprenant des hauts fourneaux, des fours à puddler, des laminoirs, des fonderies, des ateliers de construction et des points de vente » (Delaet).

Toujours avec Bonehill, trois ans plus tard, Edmond Puissant avance les capitaux pour construire un second haut-fourneau, à l’autre bout de la Sambre, côté français cette fois. Au sud de Maubeuge, soit à une cinquantaine de kilomètres de Charleroi, le haut-fourneau de la Providence élevé à Hautmont est destiné à fabriquer les rails pour le réseau ferroviaire français. Investisseur, Edmond Puissant prend encore des participations dans les secteurs des charbonnages, de la verrerie, de la fabrication métallique, ou de construction de routes. Un pied en Wallonie, un pied en France, il est partenaire dans plusieurs sociétés destinées à la fabrication de l’acier par le procédé Chenot.

En plus de ses activités dans le monde des affaires, Edmond Puissant interviendra dans la vie publique de Charleroi. Élu conseiller communal en 1848, ce défenseur du programme libéral est d’emblée désigné comme échevin au sein du collège échevinal. Il exerce ce mandat jusqu’en 1870.

 

Sources

Jean-Louis DELAET, dans Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 519-521
Jean-François POTELLE (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Histoire. Économies. Sociétés, t. II, p. 35
Adriaan LINTERS, industria. Architecture industrielle en Belgique, Liège, Mardaga, 1986, p. 31
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 375

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Charleroi (1848-1870)
Échevin (1848-1870)