Sahli Mourad

Politique, Député wallon

Béjaia (Algérie) 15/06/1967

Député wallon : 2019-2024 ; 2024-

Dernier d’une famille de six enfants, Mourad Sahli est né en Algérie et c’est là qu’il mène toutes ses études, primaires, secondaires et supérieures, décrochant deux graduats (électronique industrielle et en génie civil constructions) à l’Université d’Oran. Ayant rencontré très jeune celle qui allait devenir son épouse, il se laisse convaincre de quitter l’Algérie au début des années 1990 pour habiter à Chapelle-lez-Herlaimont, localité où sa belle-famille est installée. Déjà passionné par la politique en Algérie – à Oran, il est membre-fondateur d’un syndicat étudiant, le Syndicat national des étudiants algériens autonome et démocratique (SNEAAD) –, ce Kabyle se mobilise contre les injustices et pour la reconnaissance de droits aux étudiants. Se familiarisant très tôt avec les institutions de la Belgique, il est fasciné par le débat politique et la liberté d’expression qu’il découvre dans son village hennuyer de Piéton. Dès 1992, il s’affilie à la section locale du PS, fait la rencontre de Patrick Moriau, bourgmestre de Chapelle-lez-Herlaimont (depuis le 1er janvier 1995) et s’engage d’emblée avec le député pour que les jeunes de la commune disposent d’un local de réunion. Commence alors un engagement politique fait de nombreux projets citoyens. Menant en cours du soir une licence en Sciences du Travail à l’ULB, orientation gestion de la formation et de la transition professionnelle, Mourad Sahli est engagé comme attaché de Cabinet (1996-1999), auprès de Bernard Anselme, alors ministre wallon des Affaires intérieures et de la Fonction publique. De 2000 à 2004, il travaille au sein de la cellule presse du ministre-Président wallon Jean-Claude Van Cauwenberghe.

En 2000, sur le conseil de Patrick Moriau, Mourad Sahli renonce à se présenter aux élections communales, mais il devient conseiller au CPAS de Chapelle-lez-Herlaimont. En mars 2004, suite au décès de l’échevin Claude Straunard, Mireille Brasseur le remplace au sein du Collège, en quittant la présidence du CPAS. C’est Mourad Sahli qui est désigné pour lui succéder : jusqu’au 11 juin 2019, moment où il prête serment au Parlement de Wallonie, il est le dynamique président du CPAS de Chapelle, développant de nombreux services et projets durant plus de quinze ans. Organisateur de réunions sur le plan local pour accueillir les primo-arrivants dans sa région, il lance un service « solidarité déménagement » qui permet le transport du mobilier récupéré au sein de la Maison de la solidarité (2005) ; il ouvre également une antenne à Piéton du restaurant social de Chapelle (2006). Quand il se présente pour la première fois aux élections communales, en octobre 2006, il occupe une lointaine 9e place qu’il fait oublier en réunissant 818 voix de préférence sur son nom, soit le meilleur score de la liste socialiste, derrière l’incontesté bourgmestre Patrick Moriau et ses 2.492 vp. Au soir du scrutin d’octobre 2006, le PS est pourtant en recul (62,2%, - 7,7%) conservant néanmoins 16 conseillers (-2) sur 23, les deux partis d’opposition – cdH et MR – gagnant chacun un siège. Confirmé à la présidence du CPAS, il peut continuer à y développer des projets comme l’ouverture d’une crèche, d’une résidence service, d’une cuisine pour collectivité, etc. 

Dans le même temps, Mourad Sahli sert de relais entre sa commune et les différents niveaux de pouvoir car, après les élections régionales de 2004 et les remaniements ministériels qui s’en sont suivis également au fédéral, Mourad Sahli a accompagné Christian Dupont quand celui-ci est nommé ministre fédéral, reprenant le portefeuille de Marie Arena, en l’occurrence la Fonction publique, l’Intégration sociale et la Politique des grandes villes et de l’Égalité des chances, au sein du gouvernement Verhofstadt II (19 juillet 2004-20 décembre 2007). Il reste conseiller au sein du Cabinet du ministre en affaires courantes (juillet-décembre 2007), puis quand Christian Dupont devient ministre des Pensions et de l’Intégration sociale dans le gouvernement Verhofstadt III (décembre 2007-20 mars 2008). Il accompagne ensuite Didier Donfut quand celui-ci devient ministre wallon de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances (8 janvier 2008-14 mai 2009). Au lendemain du scrutin wallon du 7 juin 2009, Mourad Sahli est nommé fonctionnaire au Service public de Wallonie, tour à tour conseiller puis attaché à la Direction de la Cohésion sociale. 

Administrateur de Brutélé (2007-2012), de l’Agence immobilière sociale communale (2008-2012) et de la Ruche chapelloise depuis 2007, le président du CPAS de Chapelle devient le président de la Conférence permanente des Présidents de CPAS de la Communauté urbaine du Centre (2010-2015). à quelques semaines des communales de 2012, quand Patrick Moriau, malade, annonce qu’il n’est pas candidat bourgmestre, le nom de Sahli, président de l’USC de Piéton (2002-2018), circule pour lui succéder. Finalement, c’est Karl De Vos (1.806 vp) qui est choisi pour emmener la liste du PS au scrutin communal. L’électeur confirme les dispositions internes du PS qui parvient à reprendre un siège à l’opposition (64%, + 1,8%). Occupant la 3e place sur la liste, Sahli (1.332 vp) réalise le 2e meilleur score, tous partis confondus, tandis que, dernier sur la liste, Patrick Moriau réunit 963 vp. Conservant la présidence du CPAS, Sahli endosse aussi des compétences scabinales, en prenant en charge les Sports, la Culture, le Folklore et le Secteur associatif, ce qui l’amène à s’occuper de très nombreux dossiers, dont la difficile rénovation de la piscine (fermée de 2014 à mai 2019) ou de la construction d’une infrastructure sportive moderne (Godarville). 

Homme de terrain, ayant l’avantage du contact facile avec la population, Mourad Sahli travaille aussi volontiers les réseaux sociaux, tout en multipliant les sorties sur le marché hebdomadaire et en recevant dans les permanences sociales. Membre du grand Conseil de la confrérie de l’Ordre des Tchats, créée, en 1994, à l’initiative de Patrick Moriau et Claude Straunard, il participe activement à ce folklore local qui prend la forme d’une cérémonie d’intronisation de personnalités, en prélude de la soumonce générale, quand les Tchats rejoignent les sociétés de gilles et de fantaisie, ainsi que l’école de tambour pour former un grand cortège qui se termine sur la place, avec un feu d’artifice. Il s’agit de mieux faire connaitre Chapelle-lez-Herlaimont extra muros. Membre du Conseil de la zone de Police de Mariemont (2013-), administrateur de l’Intercommunale pour la Collecte et la Destruction des Immondices (ICDI, puis TIBI, 2013-2019), dont il devient membre du comité de gestion (2014-2019), il préside par ailleurs les asbl Aide en milieu ouvert Culture ChaMaSe (2016-), ainsi que Sport et Délassement (2015-).

La popularité de Mourad Sahli n’échappe pas aux instances du Parti socialiste. à la demande de la tête de liste, il occupe la cinquième place sur la liste emmenée par Paul Magnette, au scrutin wallon du 25 mai 2014, dans la circonscription de Charleroi. Candidat « de la périphérie de Charleroi », il tente de relever le défi (3.714 vp), mais son résultat est insuffisant pour contester l’excellent résultat d’Anthony Dufrane (5.468 vp) qui, 9e candidat, s’empare du 5e siège PS carolo au Parlement de Wallonie.

Le scrutin communal d’octobre 2018 conforte, quant à lui, la majorité absolue du PS à Chapelle-lez-Herlaimont (66,3%, + 2,3%), ainsi que la hiérarchie interne d’un parti qui dispose toujours de 17 sièges sur 23. Karl de Vos (2.646 vp) et Mourad Sahli (2.013 vp) demeurent les deux hommes forts de la commune, les autres candidats étant très loin parfois d’atteindre le millier de voix. Privilégiant toujours la présidence du CPAS, Sahli s’occupe aussi, en tant qu’échevin, des Sports, de la Famille et de la Citoyenneté. Parallèlement, tête de liste dans le district de Fontaine-l’évêque (4.738 vp), il est élu conseiller provincial, en même temps que Laurence Meire, le PS conservant deux élus dans ce district, malgré un résultat en fort recul (28,2%, - 9,8%). Celui qui déploie ses activités entre le bassin de vie du Centre et celui de Charleroi va siéger peu de temps au Conseil provincial, car le scrutin wallon du 26 mai 2019 lui est favorable.

Entre l’élection de 2014 et celle de 2019, quelque chose a cependant changé dans cette partie du Hainaut. En effet, le 25 janvier 2018, les députés wallons ont adopté un décret spécial qui réforme les circonscriptions électorales wallonnes et, en l’occurrence, ils ont décidé de la fusion des circonscriptions de Charleroi et de Thuin, ensemble unique qui enverra désormais 10 représentants à Namur (-1). Lors du scrutin régional du 26 mai 2019, obtenir un siège à Namur est donc un nouveau défi. Occupant la troisième place sur la liste emmenée par Paul Furlan, Sahli réunit les voix de 5.522 électeurs sur son nom, soit le 4e score socialiste. En perdant près de 7%, le PS (33%) perd aussi un siège et c’est in extremis que Mourad Sahli prête serment à Namur. En vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats, le nouveau député wallon renonce à la présidence du CPAS de Chapelle. 

Membre de la Commission de vérification des pouvoirs, de la Commission Affaires générales-Relations internationales, de la Commission Emploi-Action sociale-Santé (2019-2024) et de la Commission chargée des Questions européennes (2019-2022), le député wallon siège dans une majorité PS-MR-écolo qui va connaître une législature marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, l’offensive militaire russe contre l’Ukraine et la crise énergétique qui s’en suit, alors que la Déclaration de politique régionale entendait mettre l’accent sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, le contrôle des finances publiques, la transition climatique et l’ambitieux Plan de Relance du gouvernement dirigé par Elio Di Rupo.

Tout en travaillant activement à assurer le financement régional pour des projets qui concernent sa commune, notamment, le député Sahli est amené à prendre diverses mesures pour encadrer la lutte contre la pandémie. Ainsi, avec ses collègues Sabine Roberty (PS), Véronique Durenne (MR), Anne Laffut (MR), Laurent Heyvaert et Stéphane Hazée (écolo), il fait adopter un décret qui organise la communication entre la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ, le Centre régional de crise et les pouvoirs locaux, et permet la mise en place d’équipes mobiles, chargées de prendre des mesures en cas de détection de foyer de contamination (mi-octobre 2020). Par ailleurs, il fait partie des députés wallons porteurs d’une série de textes levant les obligations sur le port du masque et sur l’usage du Covid Safe Ticket (printemps 2022), ainsi que sur l’isolement automatique après un dépistage positif (mai 2023). D’octobre 2023 à février 2024, le député wallon consacre plusieurs journées dominicales pour suivre les travaux de la première Commission délibérative citoyenne (30 citoyens tirés au sort et 10 députés) qui se conclut par une quarantaine de recommandations destinées à approfondir la participation citoyenne.

Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Mourad Sahli est membre de la Commission Budget-Fonction publique-Égalité des chances-Tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement-Bâtiments scolaires, avant d’en prendre la présidence en janvier 2023.

Sur le plan local, à peine désigné à la présidence du Centre culturel d’Herlaimont (mars 2021), Mourad Shali affronte les critiques de l’ancien président, le socialiste Bruno Scala (3e score en 2018, 929 vp), qui met en cause l’ancienne gestion financière du Centre culturel. En mai 2022, l’exclusion de l’échevin Scala du Collège communal suscite quelques tensions dans la majorité absolue communale. En mars 2023, Sahli est élu à la présidence de l’USC de Chapelle-lez-Herlaimont.

Le 9 juin 2024, il occupe la 3e place sur la liste PS emmenée par Thomas Dermine, dans la circonscription de Charleroi-Thuin, sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de député wallon. Avec 5.872 vp, 7e résultat tous partis confondus, il réalise le 4e score d’une liste socialiste qui décroche trois sièges à Namur. L’effet dévolutif de la case de tête permet à Sahli de continuer à y siéger. En vue du scrutin communal d’octobre 2024, il occupe la 3e place sur la liste emmenée par Karl De Vos.

 

Mandats politiques

Conseiller CPAS à Chapelle-lez-Herlaimont (2001-03/2004)
Président du CPAS (03/2004-06/2019)
Conseiller communal à Chapelle-lez-Herlaimont
Échevin (2012-06/2019)
Conseiller provincial (2018-06/2019)
Député wallon (2019-)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 16 mars 2004, 19 septembre 2012 ; La DH, 3 juin 2019, 13 mars 2023
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2020_2021/RAPPORT/RA2019-2020_PS_SAHLI.pdf
Cumuleo (-2023)
https://www.mouradsahli.be/activites-parlementaires/ 
https://www.telesambre.be/replay/emission/sans-langue-de-bois/sans-langue-de-bois-mourad-sahli/62225 
https://www.rtbf.be/article/parlement-wallon-des-citoyens-travaillent-avec-des-parlementaires-en-commission-deliberative-11312691?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTAAAR0VF3dzGd_vSejppQVDIAobgv8CbpSmQ2n5wkbHLpY6HQV04ZrYYwOwqZ4_aem_ZmFrZWR1bW15MTZieXRlcw 
https://nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2023_2024/RAPPORT/1605_1.pdf 

 

 

 

 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)