© Le Parlement de Wallonie

Simonet Marie-Dominique

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Chaudfontaine 18/11/1959

Députée wallonne : 2009* *2013-2014 ; 2014-2019
Ministre wallonne : 2004-2009

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1983), avocate au barreau de Liège (1983-1989), Marie-Dominique Simonet entre au ministère des Finances en 1989, avant de prendre la direction du Port autonome de Liège. Engagée comme juriste en 1990, elle y devient la directrice du Service économique (1993), puis la directrice générale, quand elle succède à Robert Planchar (1er mars 1996) à la tête du 3e port fluvial européen. Sous sa direction, le PAL maintient ses objectifs de développement et d’investissements, progresse annuellement dans le trafic de marchandises, et améliore sa position au niveau européen derrière l’inabordable Duisbourg, et devant Paris depuis l’année 2000.

En juillet 2004, M-D. Simonet quitte brusquement ses fonctions de « Madame Port autonome de Liège » pour devenir ministre de la Recherche, des Technologies nouvelles et des Relations extérieures au sein du gouvernement wallon présidé par Jean-Claude Van Cauwenberghe. Elle y représente le cdH. Vice-présidente du gouvernement de la Communauté française présidé par Marie Arena, elle est également en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Relations internationales. Elle est aussi la huitième extra-parlementaire à devenir ministre dans un gouvernement wallon depuis 1980. Autre particularité, Marie-Dominique Simonet n’est pas affiliée au cdH quand elle est désignée par Joëlle Milquet dans un gouvernement de la Communauté française qui compte, à ses débuts, quatre femmes et deux hommes. En raison de ses fonctions ministérielles, elle démissionne de sa charge de consule honoraire du Royaume-Uni, à Liège.

C’est à Esneux que M-D. Simonet se présente pour la première fois devant les électeurs en octobre 2006. Tête de liste cdH, elle affronte la libérale Laura Iker et les socialistes Jenny Lévêque et Christie Morreale. Malgré une progression d’un siège et en pourcent, le cdH est envoyé dans l’opposition, où la nouvelle élue siège comme conseillère communale. Six ans plus tard, en dépit de la notoriété ministérielle de celle qui pousse la liste, le cdH est en recul, perd un siège et reste dans l’opposition face à la coalition MR-PS. Elle ne se représente pas en octobre 2018.

Deuxième sur la liste du cdH aux élections fédérales du 10 juin 2007, Marie-Dominique Simonet s’assure pourtant une notoriété certaine dans la circonscription de Liège qui s’étend à la province (21.482 vp, 5e score tous partis confondus) : elle est élue députée fédérale, sans siéger puisqu’elle continue d’exercer ses fonctions ministérielles dans les entités fédérées. Il en va de même le 7 juin 2009, quand elle gagne son mandat pour le Parlement wallon (14.282 vp) : mais en juillet, elle devient la seule ministre chargée de tout l’Enseignement obligatoire dans le gouvernement de la Communauté française présidé par Rudy Demotte.

Héritant du fameux décret « inscription » dont elle aménage les dispositions, la ministre inscrit sa démarche dans la lignée du décret Missions, pratiquant une politique des petits pas reposant sur la confiance accordée aux acteurs de terrain. Ainsi, elle favorise une série de projets-pilotes destinés à apporter progressivement des améliorations au fonctionnement des niveaux d’enseignement ; les évaluations permettent de savoir si l’idée mérite d’être étendue, adaptée ou abandonnée. En 2012, elle lance le projet « Décolâge » pour lutter contre le redoublement dès les « petites » classes. En septembre 2013, la certification par unité (CPU) devient d’application généralisée dans l’enseignement qualifiant, alors que se poursuit le projet-pilote « expairs ». Quant aux frais scolaires, des dispositions sont prises pour les rendre plus « transparents » dans le secondaire (septembre 2013) et le primaire (septembre 2015). D’autres projets sont réalisés ou en cours (création de la carte « prof », réforme des « cours philosophiques », extension du CEB, développement d’écoles numériques, mesures visant à identifier les surdoués, ouverture des postes d’enseignant aux « étrangers », réforme des titres et fonctions, etc.) quand des problèmes de santé forcent Marie-Dominique Simonet à renoncer à ses fonctions ministérielles début juillet 2013 ; c’est Marie-Martine Schyns qui la remplace, tandis qu’elle retrouve son mandat de parlementaire.

Après avoir vaincu la maladie, elle revient sur l’avant-scène politique. Lors du scrutin régional du 25 mai 2014, elle réalise le 3e meilleur score tous partis confondus, derrière Jean-Claude Marcourt et Christine Defraigne, dans la circonscription de Liège (17.564 vp). Elle retrouve le Parlement wallon et celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles. À Namur, elle est présidente de la Commission de Vérification des Pouvoirs jusqu’en mai 2016, membre et vice-présidente de la Commission Économie-Innovation (2014-2017), et membre de la Commission des questions européennes (2014-2019). Outre ses interventions et la signature de quelques textes de résolution ou de décret, la députée wallonne est attentive aux dossiers « liégeois », spécialement celui du projet de tram et au développement de l’aéroport. 

Membre de la Commission d’avis chargée des Questions européennes (2014-2019), créée pour la première fois au sein du Parlement wallon, elle contribue à cette volonté d’impliquer davantage les députés wallons dans l’analyse préalable des futurs traités, plutôt que de les subir au moment où ils arrivent pour être ratifiés. Elle se retrouve ainsi à analyser les enjeux des traités de libre-échange négociés par la Commission européenne (TTIP, CETA, ACS), la Commission se réunissant plus d’une trentaine de fois et auditionnant une vingtaine d’experts de très haut niveau (2014-2016). Invitée à analyser le texte du Ceta, la députée fournit un important travail qui laisse apparaître qu’à côté de certains aspects positifs, d’autres rendent le traité inacceptable sans de véritables changements. Le 14 octobre 2016, elle dépose avec Olga Zrihen et Hélène Ryckmans la résolution qui marque le refus du Parlement de Wallonie de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Adopté par 47 oui (PS-cdH-Ecolo-PTB-indép.) contre 16 non (MR), ce texte va faire du bruit. Le ministre-président wallon, Paul Magnette, est chargé de faire valoir le point de vue majoritaire wallon auprès des autorités européennes. Après quinze jours de crise internationale inédite et de rudes négociations, le Parlement de Wallonie adopte la motion en faveur du CETA (58 oui, 5 non), dès lors que l’Europe prend en considération ses doléances de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). Une solution qui convient parfaitement à Marie-Dominique Simonet.

Au printemps 2017, à l’heure du scandale Nethys/Publifin, elle démissionne de la présidence de Liège Airport, où elle avait été élue en mai 2016, afin que plus de clarté soit introduite dans la gouvernance en Wallonie. Soutenant l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen, qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Marie-Dominique Simonet fait partie des 38 députés cdH et MR qui votent, le 28 juillet, la motion de défiance constructive qui scelle le sort du gouvernement Magnette et donne naissance au gouvernement Borsus. Membre puis vice-présidente de la Commission économie-Emploi-Formation (2017-2019), elle cosigne plusieurs propositions de décret qui concernent la démocratie locale, la lutte contre les perturbateurs endocriniens, l’égalité des femmes, la numérisation des services publics, la mise en place de Plans locaux d’action climatique, l’encouragement de l’économie circulaire, voire la suppression des suppléants pour les élections au Parlement de Wallonie. Elle se montre aussi favorable à l’instauration de la consultation populaire au niveau régional. En matière de bien-être animal, compétences nouvellement transférées aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État, elle adopte le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017), ainsi que le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) faisant de la Wallonie une région pionnière. En remplacement de Dimitri Fourny, elle devient la cheffe de file cdH au Parlement de Wallonie en mars 2019, pendant les dernières semaines de la législature. Avec le départ concomitant de la députée MR Patricia Potigny vers la liste Destexhe, le gouvernement MR-cdH de Willy Borsus n’a plus de majorité au Parlement de Wallonie (37 sur 75) et le travail de la cheffe de groupe est intense pour parvenir à faire néanmoins voter certains dossiers, en obtenant le soutien du PS et d’écolo.

Lors du triple scrutin du 26 mai 2019, Marie-Dominique Simonet pousse les suppléants de la liste cdH aux Européennes, par solidarité avec son parti, tout en ne souhaitant plus exercer le moindre mandat. Dans le collège électoral francophone, elle attire sur son nom les voix de 23.548 électeurs (2e score du cdH) pour ce qui constitue sa dernière campagne électorale.

 

Mandats politiques

Ministre wallonne (2004-2009)
Conseillère communale à Esneux (2006-2018)
Députée fédérale (2007)
Députée wallonne (2009)
Ministre communautaire (2009-2013)
Députée wallonne (2013-2014, 2014-2019)
Cheffe du groupe cdH (03/2019-05/2019)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 516-518
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont La Libre, 20 avril 2019 
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2004 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)