Sobry Rachel

Politique, Député wallon

Chimay 09/05/1993

Députée wallonne : 2019-2024

Le 11 juin 2019, au moment de la prestation de serment des nouveaux élus au Parlement de Wallonie, Rachel Sobry est la benjamine de l’assemblée. Sans grande expérience politique, elle a gravi les échelons quatre à quatre : en octobre 2018, elle se présentait pour la première fois aux élections provinciales dans le district de Thuin ; elle occupait la deuxième place sur la liste du MR conduite par Emmanuel Wiard et elle réalisait le plus grand nombre de voix de préférence (2.925 vp), juste devant la tête de liste (2.885) et la quatrième candidate, Laurence Roulin-Durieux (2.900) ; en dépit de la concurrence entre les trois libéraux, la liste perdait 3,6% et un siège, par rapport à 2012, et c’est Rachel Sobry qui s’installait au Conseil provincial du Hainaut ; dans le même temps, elle se présentait aussi pour la première fois aux élections communales à Momignies, sur une liste de cartel MR-PS conduite par Eddy Bayard ; ici aussi les électeurs décidaient eux-mêmes de l’ordre des candidats, attribuant leur préférence au dernier de la liste, Albert Depret (937), avant de retenir le nom d’Eddy Bayard (841) et celui de sa dauphine Véronique Deshorme-Riez, puis d’accorder à la candidate occupant la 14e place, en l’occurrence Rachel Sobry, le 4e score de la liste (567). Avec 9 sièges, le cartel sauvait in extremis sa majorité absolue (48,73%), mais enregistrait un net recul par rapport aux 60,7% de 2012 (12 sièges). Dans le nouveau Collège communal présidé par Albert Depret qui entamait ainsi son sixième mandat, la benjamine devenait d’emblée échevine. à peine installée, commençait une nouvelle campagne électorale, un triple scrutin se déroulant le 26 mai 2019 où Rachel Sobry était aussi candidate.

Dans l’opération de rajeunissement des cadres du MR hennuyer, la jeune femme est désignée par sa fédération à la deuxième place, derrière Nicolas Tzanetatos, sur la liste du MR présentée dans la circonscription électorale de Charleroi-Thuin, au scrutin wallon. Au cours de la législature wallonne précédente, les députés ont adopté un décret spécial réformant les circonscriptions électorales wallonnes (25 janvier 2018). En l’occurrence, a été décidée la fusion des circonscriptions de Charleroi et de Thuin, ensemble unique qui n’envoie désormais plus que 10 représentants à Namur (-1). Depuis la première élection directe au Parlement wallon (21 mai 1995), le PRL devenu MR a toujours obtenu un siège, sauf en 2004, en réalisant plus de 20% des suffrages dans la circonscription de Thuin, Yves Binon, en 2009 et 2014, étant un grand faiseur de voix ; dans celle de Charleroi, les libéraux tournent autour des 16% et ont toujours eu au moins un représentant depuis 1995, trois même en 2014 grâce à leur cheffe de file Véronique Cornet. La donne est toute différente en 2019 et le MR rajeuni part dans l’inconnu avec un quatuor Tzanetatos-Sobry-Dolimont-Goossens qui n’a jamais affronté les électeurs en candidat effectif pour le Parlement de Wallonie. 

Au soir du scrutin wallon, le bilan est mitigé. S’attendant à un combat solide avec le PS de Paul Furlan (23.000 vp) et ses 33,28%, le MR se fait surprendre par le PTB de Germain Mugemangango (7.232 vp) et ses 17,85% et se retrouve 3e parti de la circonscription, avec 15,5%, le moins bon résultat depuis 1995. Avec 3.860 vp, Rachel Sobry réalise le 3e résultat des candidats effectifs MR, derrière Nicolas Tzanetatos (7.177) et Adrien Dolimont (5.630), mais l’effet dévolutif de la case de tête lui attribue le siège au Parlement de Wallonie. En vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats, elle choisit de devenir députée wallonne et renonce à son échevinat à Momignies (elle n’est pas remplacée immédiatement, ses compétences étant provisoirement redistribuées), ainsi qu’à son mandat de conseillère provinciale. Deux ans avant qu’elle ne prête serment au Parlement de Wallonie, le 11 juin 2019, Rachel Sobry était encore aux études. 

Après un bachelier en Sciences politiques à l’Université Saint-Louis, elle avait suivi un master en Administration publique à l’UCLouvain. Le hasard d’une conférence de Denis Ducarme à Chimay lui fait rencontrer celui qui devient son mentor en politique. L’étudiante effectue alors un stage auprès du chef de groupe MR à la Chambre, puis devient l’une des collaboratrices (janvier 2018-juin 2019) au sein de la cellule Politique générale de Denis Ducarme, alors ministre fédéral en charge des Classes moyennes, de l’Agriculture et de l’Intégration sociale. Lors de l’élection à la présidence du MR (automne 2019), elle apporte sans surprise son soutien à Denis Ducarme, de même qu’elle manifeste clairement sa solidarité à l’égard de Valérie de Bue quand le nouveau président du MR envisage son retrait du gouvernement wallon (octobre 2020).

Quittant l’ombre d’un Cabinet pour la lumière de l’action politique, la députée wallonne est attentive aux dossiers qui concernent Charleroi et Thuin ; observant les indices de l’arrivée potentielle d’un parc d’attraction Legoland à Charleroi, elle se mobilise notamment en faveur de la réalisation du chaînon manquant de la RN54, déplorant qu’à la demande d’écolo, la Déclaration de politique régionale bloque ce dossier en attente depuis les années 1980. Soutenue par une majorité PS-MR-écolo, cette DPR met aussi l’accent sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, le contrôle des finances publiques, la transition climatique et l’ambitieux Plan de Relance du gouvernement dirigé par Elio Di Rupo, mais la législature wallonne est surtout marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, l’offensive russe en Ukraine et la crise énergétique qui s’en suit.

Membre de la Commission Fonction publique-Tourisme-Patrimoine, de la Commission chargée des Questions européennes et de la Commission Emploi-Action sociale-Santé (2019-2024), la nouvelle députée wallonne est rapidement amenée à porter et à adopter plusieurs textes destinés à définir les mesures pour faire face à la crise sanitaire (2020-2023). à l’été 2020, Rachel Sobry est aussi choisie par son parti comme membre de la « Commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie » dans ses différents aspects : sanitaires, économiques, financiers et sociaux. Cette Commission spéciale se réunit de juillet à novembre 2020. Elle fait encore partie des députés wallons porteurs des textes levant les obligations sur le port du masque et sur l’usage du Covid Safe Ticket (printemps 2022), ainsi que sur la fin de l’isolement automatique après un dépistage positif (mai 2023). La députée est encore l’une des co-auteures d’une proposition de résolution visant une meilleure sensibilisation à l’endométriose.

Par ailleurs, avec ses collègues Jean-Claude Marcourt (PS), Gwenaëlle Grovonius (PS), Yves Evrard (MR), Jean-Philippe Florent (écolo) et Hélène Ryckmans (écolo), Rachel Sobry fait adopter une proposition de résolution relative à la contribution du Parlement de Wallonie au programme de travail de la Commission européenne pour l’année 2023 dans le cadre du projet « Contribution des débats politiques au sein des parlements régionaux » du Comité européen des régions (4 mai 2022). En matière de bien-être animal, elle milite pour la préservation de l’anonymat lors de l’appel au 1718, numéro gratuit qui récolte les dénonciations de situation de maltraitance animale.

A la suite de l’affaire dite du greffier (automne 2022), l’ensemble du bureau du Parlement de Wallonie finit par démissionner, en même temps que son président. En décembre 2022, le MR confie à Rachel Sobry l’une des quatre fonctions de secrétaire du « nouveau » bureau élargi présidé par André Frédéric, afin d’y renforcer le contrôle des budgets et comptes de l’assemblée wallonne, mais aussi son fonctionnement administratif.

Au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rachel Sobry est d’abord membre de la Commission Budget-Fonction publique-Égalité des chances-Tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement-Bâtiments scolaires jusqu’en septembre 2020. Ensuite, elle devient membre de la Commission Enseignement supérieur-Enseignement de promotion sociale-Recherche scientifique-Hôpitaux universitaires-Aide à la jeunesse-Maisons de justice-Promotion de Bruxelles et, à partir de septembre 2023, de la Commission qui porte désormais sur l’Enseignement supérieur, la Recherche scientifique, les Hôpitaux universitaires, l’Aide à la jeunesse, les Maisons de justice, la Jeunesse et la Promotion de Bruxelles. Parmi ses interventions à Bruxelles, la députée témoigne de son opposition à l’utilisation du point médian dans l’écriture inclusive, souhaitant l’interdire dans les écoles. Dans la dernière ligne droite de la législature, elle défend en vain, contre l’avis du PS et d’écolo sur le non-financement des étudiants, le maintien intégral du texte Décret Paysage tel qu’il avait été adopté initialement.

A l’approche du triple scrutin du 9 juin 2024, les places sur les listes du MR sont chèrement négociées dans le Hainaut en général, dans la circonscription de Charleroi-Thuin en particulier. Alors que le ministre Dolimont est désigné tête de liste au scrutin wallon, suivi par Caroline Taquin, les deux députés wallons sortants, Nicolas Tzanetatos et Rachel Sobry doivent se contenter de la première et de la deuxième suppléances. Avec 4.588 vp, elle réalise le 2e résultat des suppléants et le 5e de sa liste, le 13e tous partis confondus. 

Par ailleurs, à l’automne 2022, en déménageant à Thuin, la conseillère communale de Momignies a renoncé à son mandat municipal, pour mieux préparer le scrutin communal d’octobre 2024 dans la ville aux jardins suspendus, où elle cherche à élargir la tache bleue dans le croissant vert, au sud de Charleroi.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Momignies (2018-10/2022)
Échevine (2018-06/2019)
Conseillère provinciale de Hainaut (2018-06/2019)
Députée wallonne (2019-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 8 février 2024, 3 novembre 2019, 9 février 2024 ; La DH, 6 juin 2019, 20 juin 2020, 5 octobre 2021, 21 juin 2023
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Cumuleo (-2023)
https://www.rachelsobry.be/ 
https://www.rachelsobry.be/mes-questions-et-interpellations/ 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)