Tessa Francis

Culture, Poésie

Rossano Veneto (Italie) 17/10/1935

Écrivain-éditeur, poète et romancier, Francis Tessa s’attache, à côté de ses activités d’écriture, à mener des actions en faveur de la création et de la diffusion de la poésie, au départ d’Amay, « sa » ville, celle où il a développé une asbl, l’actuelle Maison de la Poésie, ainsi qu’une maison d’édition, L’Arbre à paroles.

Fils d’immigrés italiens, Francesco Tessarola fait des études gréco-latines en Vénétie, avant de gagner la Wallonie, à dix-sept ans, où est installée sa famille, depuis 1946. Il aurait voulu aller à l’université et devenir avocat, mais ses parents, de son propre aveu, à cause de leur sensation de n’être pas « chez eux », ont toujours tenu leurs enfants « dans une sorte de modestie » et incité à apprendre un (vrai) métier. Employé et gérant de stand de foires dans un premier temps, c’est comme gestionnaire d'imprimerie qu’il fait carrière, jusqu’en 1990, année où il décide de se consacrer pleinement à ses deux passions : la poésie et l’édition. Á cette époque, il a déjà une belle expérience dans ces matières.

En poésie, il a fait une rencontre déterminante, en 1962, avec le poète Francis Chenot. De leur association et avec une poignée d’amis – René Gerbault, Rio di Maria, entre autres –, naît toute une série d’initiatives dans des domaines liés à la littérature, notamment la création du Centre Jeunesses poétiques d’Amay (1964), qu’ils animent, la mise en place de la Fondation Georges Linze et de la revue Vérités (1966), l’organisation de colloques et d’expositions, les présentations, le travail d’édition (dans la revue Vérités devenue L’Arbre à paroles, avec des collections particulières) de grands poètes wallons, mais aussi bruxellois, français et québécois, d’animation et de diffusion de la poésie, etc.

En 1974, sont créées simultanément la galerie d’art Vérités et la Maison de la poésie d’Amay, que dirigent « les deux Francis » jusqu’en 2007, et l’engagement de David Giannoni comme nouveau directeur. Le travail réalisé par les deux amis en faveur de la création et de la diffusion de la poésie est largement reconnu au niveau international.
Prix Félix Denayer 1989 de l’Académie de Langue et de Littérature françaises, pour Dans le tremblement du souffle, Francis Tessa s’essaie également au roman : en 1996, Les enfants Polenta  raconte ses souvenirs d’enfance, dans les ‘Casette’, quartier pauvre d’une commune vénète, l’exode de sa famille vers des terres plus clémentes, les rapports entre les Italiens belges et leur pays d’origine, ainsi que les désillusions auxquels ils doivent faire face.
Francis Tessa – à l’instar d’autres auteurs tels Girolamo Santocono ou Nicole Malinconi – démontre, si besoin en est, à quel point « l’apport italien [aux lettres wallonnes] est loin d’être négligeable ».

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 20 juin 1996
Sandrine DAPSENS, « A la démocratie par la poésie. », dans Revue Projet, 2, n° 291, 2006, p. 44-46
Annamarie LASERRA (dir.), Album Belgique, Bruxelles, 2010, p. 207
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
https://www.servicedulivre.be/Auteur/tessa-francis
https://maisondelapoesie.be/poetes-list/tessa-francis/
https://www.maisondelapoesie.com/a-propos/

Œuvres principales

Les chemins de Golconde, poésie (1965)
Un radeau dans le ciel, poésie (1966)
Diacre de douleur, poésie (1966)
Amour démesuré, poésie (1967)
Sidérarque aux mains de sable, poésie (1967)
Stalag Zéro, poésie (1968)
Oméga, rituel pour quatre voix et chœur, poésie (1968)
Et flambe ma brûlure, poésie (1969)
Éphémérides de la parole, poésie (1970)
À parler de la nuit, poésie (1971)
Estuaire du silence, poésie (1973)
Et mon matin aux lèvres, poésie (1973)
Étamine des cils, poésie (1974)
Dix-sept poèmes du regard, poésie (1979)
Dans le gris de Meuse (textes et gravures), poésie (1981)
Infiniment le lieu, poésie (1982)
Territoire des signes, recueil d’œuvres antérieures, 1975-1985, poésie (1987)
Les traverses, poésie (1988)
Dans le tremblement du souffle, poésie (1989)
Images et mots d’Amay, poésie (1989)
Georges Leplat, Trente années de peinture, poésie (1990)
Collignon, prénom Robert, biographie (1994)
Lieux et autres miroirs, poésie (1994)
Véronique Boseret, poésie (1994) 
Les enfants Polenta, roman (1996)
L’incendiée, l’approchant, poésie (1999)
Georges Leplat, Quarante ans de peinture, poésie (2000) 
Venise, poésie (2001)
Quelques lieux pour paroles, poésie (2002)
Demeure du deuil, poésie (2003)