Tillieux Eliane
Politique, Député wallon, Ministre wallon
Namur 25/04/1966
Députée wallonne : 2004-2009 ; 2009* ; 2014*
Ministre wallonne : 2009-2014 ; 2014-
Licenciée en Traduction de l’Institut supérieur de Traducteurs et Interprètes de Bruxelles (1989), diplômée du Cambridge Certificate of Proficiency in English – British Council – Bruxelles (1987), titulaire d’un Certificat en Comptabilité de l’Institut d’Enseignement Commercial de Namur (1992) et d’une Maîtrise en Management public à l’École de Commerce de Solvay – Université libre de Bruxelles (1993), Éliane Tillieux a entamé sa carrière professionnelle comme employée dans une société bancaire (1989), avant de devenir secrétaire de traduction (1990) et d’être finalement engagée à la Société wallonne de Distribution d’Eau, où elle est nommée directrice du Service Clientèle et de la Division commerciale (1990-2004).
Militante au sein du PS, Éliane Tillieux répond à l’appel lancé aux femmes, à la fin des années nonante, de s’engager davantage en politique. Élue conseillère provinciale de Namur (2000-2004), elle fait son entrée au Parlement wallon en juin 2004. Active dans diverses commissions tant au Parlement wallon qu’au Parlement de la Communauté française, elle intervient dans des dossiers relatifs aux hôpitaux, à l’enseignement et à l’emploi. Avec cinq autres députés PS, elle dépose au Parlement wallon une proposition de décret spécial instaurant une Constitution wallonne, texte qui n’est pas pris en considération (avril 2006).
En juin 2009, dans la circonscription de Namur, elle réalise le 5e score tous partis confondus, ce qui lui permet de conserver son mandat au Parlement wallon, du moins jusqu’au 16 juillet 2009, moment où elle se voit attribuer un portefeuille ministériel dans le nouveau gouvernement wallon conduit par Rudy Demotte. Éliane Tillieux devient ministre en charge de l’Action sociale, de la Santé et de l’Égalité des Chances. Cinquième femme titulaire d’une fonction ministérielle wallonne depuis Jacqueline Mayence, elle est la seule femme de l’exécutif Demotte.
Solidaire des gros dossiers portés par le gouvernement wallon (Plan Marshall 2.vert, décret décumul, Plan Marshall à l’horizon 2022, nouveau CoDT, etc.), elle fait aboutir deux dossiers importants, la création d’un parcours d’accueil pour les primo-arrivants en Wallonie et l’adoption d’un Plan global Égalité des chances. S’y ajoutent d’autres plans et mesures comme le « Plan grande dépendance », un nouveau décret sur les centres de planning familial, la création d’un millier de lits supplémentaires dans les maisons de repos, la création de la résidence-services sociale, la mise en place d’un réseau Santé wallon, l’adoption d’un plan de redéploiement des maisons médicales. De nombreux aspects sociaux font l’objet de politique différenciée (cyberdépendance, vaccination, suicide, stress, radon, plan grand froid, services d’aide aux prostituées, lutte contre le surendettement, etc.). D’importants budgets (30 millions €) sont dégagés pour financer des investissements dans les infrastructures d’accueil et d’hébergement pour personnes handicapées, tandis que de nouvelles places d’accueil sont créées.
Alors qu’elle découvrait le conseil communal en 2006 y étant élue depuis la 44e place sur la liste du PS, en signant le 6e meilleur score socialiste, Éliane Tillieux entend ramener le PS au pouvoir dans la capitale de la Wallonie. Succédant à Jean-Louis Close et à Bernard Anselme, elle représente le courant de rénovation et parvient à prendre le leadership du PS namurois. En octobre 2012, la bataille pour Namur se résume en un duel Maxime Prévot-Éliane Tillieux. Au jeu des voix de préférence, le premier sort vainqueur. Tandis que le PS reste stable et conserve ses 15 sièges, le cdh fait un bond de près de 6 %, gagne 3 sièges et devient le premier parti de Namur. En choisissant de signer le pacte de majorité avec les mêmes partenaires qu’en 2006, le cdH maintient le PS dans l’opposition ; il y est le seul parti et Éliane Tillieux est son chef de groupe au Conseil communal.
La campagne électorale pour le scrutin régional du 25 mai 2014 offre un double défi à Éliane Tillieux : Jean-Charles Luperto lui a été préféré comme tête de liste avec comme objectif de récupérer un 3e siège et il faut rivaliser avec Maxime Prévot. Au soir de l’élection, Éliane Tillieux fait la différence par rapport à J-Ch. Luperto, mais c’est le cdH qui happe un siège supplémentaire. Quand PS et cdH concluent les accords de majorité en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles (été 2014), Éliane Tillieux est confirmée dans ses fonctions ministérielles dans le gouvernement wallon présidé par Paul Magnette. Elle a en charge de l’Emploi et de la Formation, et reste la seule femme de l’exécutif wallon.
À la suite du changement de majorité au Gouvernement wallon en juillet 2017, elle retrouve son mandat de députée wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Lors des élections du 26 mai 2019, elle se présente comme tête de liste à Namur pour les élections fédérales et est élue députée fédérale avec un score personnel de 21.514 voix. En octobre 2020, elle est nommée Présidente de la Chambre des Représentants, mandat exercé pour la première fois par une femme.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 538
Mandats politiques
Conseillère provinciale de Namur (2000-2004)
Députée wallonne (2004-2009, 2009, 2014)
Conseillère communale de Namur (2006-)
Ministre wallonne (2009-2014, 2014-2017)
Députée fédérale (2019-)
Présidente de la Chambre des Représentants (2020-)
© Institut Destrée, Paul Delforge