Tzanetatos Nicolas
Politique, Député wallon
Charleroi 27/06/1981
Député wallon : *2014-2019 ; 2019-2024
À peine élu au Parlement wallon lors du scrutin du 25 mai 2014 et sa prestation de serment accomplie (14 juin), Cyprien Devilers annonce qu’il ne siègera pas à Namur et qu’il privilégie son mandat d’échevin à Charleroi ; député wallon empêché, il se conforme ainsi aux dispositions du décret spécial wallon sur le cumul des mandats et cède son siège à Namur à son suppléant, Nicolas Tzanetatos, qui prête serment le 17 juin. Premier suppléant (2.241 vp) sur la liste du MR dans la circonscription de Charleroi, cet avocat participe alors à son deuxième scrutin, après celui de 2012, aux communales à Charleroi ; occupant alors la 9e place, il y avait signé le 4e score libéral et décroché l’un des 9 sièges de son parti au Conseil communal.
Cette notoriété, Nicolas Tzanetatos la doit pour partie à son père, André Tzanetatos, tenancier d’une taverne sur la place de Jumet et président de l’Association des Commerçants de la localité. Conseiller communal libéral de Charleroi depuis deux législatures, Andreas Tzanetatos s’était retiré de la politique en 2012, pour se consacrer exclusivement à sa société, la SPRL Le Grand Restaurant. En 2013/14 et 2017, cette société enlèvera le marché du restaurant du CHU Marie Curie et celui du restaurant de l’hôpital Vésale à Montigny-le-Tilleul. Ce serait cependant oublier que, pour l’autre partie, licencié en Droit de l’Université catholique de Louvain (2005), Nicolas s’est rapidement fait un prénom en tant qu’avocat inscrit au Barreau de Charleroi ; il plaide à de nombreuses reprises en correctionnelle et, début 2012, c’est lui qui prononce le discours de rentrée du Jeune Barreau de Charleroi. En septembre 2013, il ouvre son propre Cabinet d’avocats sur la place de Charleroi. Par ailleurs, président de l’asbl Charleroi Nature, cet amateur de musique est aussi l’un des responsables de « TD on stage » destiné à valoriser les groupes musicaux de la région de Charleroi (2012). Enfin, sur le plan politique, dès 2010-2011, Nicolas Tzanetatos s’est occupé de la communication d’Olivier Chastel, alors ministre fédéral. Et c’est en tant que jeune qu’il reçoit une place en vue sur la liste communale emmenée par O. Chastel en 2012, choix qu’il valide par son résultat personnel (839 vp, 25e résultat tous partis confondus). Outre l’animation de son groupe politique, le jeune et nouveau conseiller communal prend en charge la présidence du Plan communal de développement de la nature (en 2016, cette structure publie un atlas des terrils de Charleroi).
Administrateur de l’IEH (2012-2013), Nicolas Tzanetatos représente son parti, à partir de juin 2013, au conseil d’administration de Brutélé, mais surtout il est nommé à la présidence du conseil d’administration de l’Intercommunale de Santé publique du Pays de Charleroi (ISPPC, 2013-2018). Le challenge est d’importance puisque, outre la nécessité de maintenir les équilibres financiers de cette importante intercommunale qui emploie 5.000 personnes, le jeune président se retrouve à la tête d’une quantité importante de chantiers, dans un domaine, le médico-social, entièrement nouveau pour lui : transfert et aménagement du nouvel hôpital civil Marie Curie à Lodelinsart ; réorganisation d’un Espace Santé dans le centre de Charleroi ; nouveau centre de revalidation sur le site de Montigny-le-Tilleul ; modernisation à l’hôpital Vésale, à Montignies ; extension de la crèche à Montigny-le-Tilleul et nouvelle crèche au CHU Marie Curie ; sans oublier les maisons de repos, avec une rénovation de Pierre Paulus à Châtelet, de la maison montagnarde, de L’Heureux Séjour à Courcelles et du Bel Abri à Farciennes ; voire l’accueil du Centre de proton-thérapie wallon. Dans le même temps, et alors que le dossier Publifin attire sur lui toute l’attention médiatique, une importante réorganisation interne est lancée, en 2017, au sein de l’ISPPC suite au dévoilement de plusieurs « gros problèmes de gouvernance » (fraude sociale, doubles jetons de présence, montages financiers, erreur dans le cadastre des intercommunales, etc.) ; il s’agit d’anticiper les principes d’un nouveau décret sur les intercommunales qui est en discussion au Parlement de Wallonie.
C’est donc aussi là qu’il siège depuis l’été 2014. Alors dans l’opposition, le nouveau député wallon est un éphémère membre de la Commission Travaux publics-Action sociale-Santé, dont il est l’un des vice-présidents (2014-2015). Avec le transfert de nouvelles compétences venant du fédéral résultant de la 6e réforme de l’État, la Wallonie met alors en place l’Agence wallonne pour une vie de qualité (AViQ), dont le siège est à Charleroi et la mission concerne la Santé et l’Action sociale (personnes handicapées, allocations familiales, soins à domicile, maisons de repos, financement des hôpitaux, etc.). Mais en septembre 2015, suite au décès de Véronique Cornet, Nicolas Tzanetatos quitte cette Commission et se voit confier la présidence de la Commission Affaires générales-Relations internationales (2015-2019), en remplacement de Gilles Mouyard. Dans le même temps, il remplace J-P. Wahl à la présidence de la délicate sous-Commission de contrôle des licences d’armes, et il est encore membre de la Commission des Poursuites et de celle de la Coopération (2025-2019). Par ses nombreuses questions écrites et orales, le député anime l’opposition libérale au gouvernement de Paul Magnette.
Actif dans le débat relatif à la réforme du CoDT, il est l’auteur d’un rapport sur les aéroports wallons (automne 2015). Avec d’autres libéraux, il est le signataire d’une proposition de décret spécial sur l’interdiction de cumul dans le chef des députés wallons afin qu’il ne s’applique aux membres de Collège communal que dans les localités de plus de 50.000 habitants. Dans une proposition de résolution, il réclame l’extension aux Belges résidant à l’étranger du droit d’élire les députés wallons. En septembre 2016, il représente à Venise le Parlement de Wallonie à la réunion du Groupe de travail « Politique de Cohésion » de la Conférence des Assemblées législatives des Régions d’Europe (CALRE) et, en mai 2017, à la réunion de Pérouse sur les « Meilleures règlementations et évaluations des politiques ». Parmi les textes qu’il a déposés, une proposition vise à garantir un service minimum au TEC durant les conflits sociaux (adoptée le 25 septembre 2017), une autre en faveur de la numérisation des dossiers d’urbanisme, une autre encore en faveur de davantage d’apprentissage du numérique dans la formation continue, voire à rendre obligatoire une formation aux métiers en pénurie pour les demandeurs d’emploi peu qualifiés.
Dans le dossier du traité CETA, Nicolas Tzanetatos s’oppose à la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie marque son refus de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Le groupe MR à Namur a été le seul à manifester son opposition à une démarche qui conduit à une crise internationale inédite. Quinze jours plus tard, Nicolas Tzanetatos et son groupe politique joignent leurs voix au PS et au cdH pour adopter le texte du compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).
À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Nicolas Tzanetatos fait partie des 38 députés wallons MR et cdH qui votent, le 28 juillet, la motion de défiance constructive qui scelle le sort du gouvernement de Paul Magnette et soutient le gouvernement de Willy Borsus. Pressée de montrer le changement de politique opéré à Namur, la nouvelle majorité – dont Nicolas Tzanetatos – adopte une série de mesures significatives : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc.
Durant cette législature, c’est dans une majorité plus large qu’il adopte une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétences nouvellement transférées aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. Il adopte aussi la réforme des circonscriptions électorales wallonnes, dont une « nouvelle » circonscription électorale de Charleroi-Thuin, qui enverra désormais 10 représentants à Namur (-1) (décret spécial du 25 janvier 2018).
Tête de liste dans cette circonscription lors du scrutin du 26 mai 2019, Nicolas Tzanetatos est chargé de faire aussi bien que le dernier résultat de Véronique Cornet : en 2014, elle avait conduit le MR à son meilleur résultat depuis l’élection directe du Parlement wallon, en 1995. Avec plus de 18%, le MR avait conquis trois sièges, en allant chercher les voix de plus de 40.000 électeurs. S’attendant à un combat solide avec le PS de Paul Furlan (23.000 vp) et ses 33,28%, le MR de Charleroi-Thuin se fait surprendre par le PTB de Germain Mugemangango (7.232 vp) et ses 17,85% et se retrouve 3e parti de la circonscription, avec 15,5% (un peu moins de 40.000 électeurs), le moins bon résultat depuis 1995, mais en conservant deux sièges. à titre personnel, Nicolas Tzanetatos (7.177 vp) réalise le 3e score, tous partis confondus. En octobre 2018, lors des élections communales à Charleroi, il occupait la 3e position sur la liste emmenée par Cyprien Devilers et, 4e score libéral (910 vp), il se retrouve conseiller communal dans l’opposition, le PS de Paul Magnette ayant choisi écolo et C+ pour signer le pacte de majorité. Dès lors, il devient le chef du groupe MR au Conseil communal, multipliant les questions à l’adresse du Collège. Administrateur de l’IGRETEC depuis 2018, il redevient administrateur de l’ISPPC en 2021.
Membre de la Commission de contrôle des dépenses électorales et des communications (2019-2024), le député wallon réélu retrouve jusqu’en juin 2022 la Commission Affaires générales-Relations internationales en tant que membre, et la présidence de la sous-Commission de contrôle des licences d’armes. Il siège encore au sein de la Commission des Poursuites, de la Commission Environnement-Nature-Bien-être animal et au Comité mixte Assemblée nationale du Québec-Parlement de Wallonie (2019-2024). En juin 2022, Nicolas Tzanetatos remplace J-P. Wahl à la Commission Budget-Infrastructures sportives. En septembre 2022, il est désigné à la présidence de la Commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, où il remplace Diana Nikolic. Après les affaires dites du greffier, il devient aussi membre de la Commission de la Comptabilité créée à l’automne 2022 pour renforcer le contrôle des budgets et comptes du Parlement de Wallonie (12/2022-2024).
à son initiative notamment, sont adoptées une résolution visant à l’harmonisation du tri sélectif, de ses pictogrammes et des formes et couleurs des poubelles et conteneurs, une autre visant à inclure l’écocide dans le droit pénal belge, une autre encore en faveur de la protection du droit des femmes en Iran. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il préside la Commission de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, de la Recherche, des Hôpitaux universitaires, des Sports, de la Jeunesse, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice et de la Promotion de Bruxelles (2019-2024).
à l’approche du triple scrutin du 9 juin 2024, les places sur les listes du MR sont chèrement négociées dans le Hainaut en général, la circonscription de Charleroi-Thuin en particulier. Alors que le ministre Dolimont est désigné tête de liste au scrutin wallon, suivi par Caroline Taquin, Nicolas Tzanetatos obtient la première suppléance.
Mandats politiques
Conseiller communal à Charleroi (2012-)
Député wallon (2014-)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Dernière Heure, 27 janvier 2011 ; Nouvelle Gazette, 23 août 2013 ; Le Soir, 30 août 2016 ; Le Soir, 3 septembre 2016 ; Le Soir, 29 mars 2017 ; La DH, 13 janvier 2018 ; https://trendstop.levif.be/fr/detail/538533607/tzanetatos-co-avocats.aspx
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://www.mr.be/notre-elu-de-la-semaine-nicolas-tzanetatos/ (s.v. avril 2024)
Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024) |
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