Vernes Henri
Culture, Littérature
Ath 16/10/1918
Les débuts de la vie d’écrivain de Charles-Henri Dewismes dépassent le meilleur scénario de Bob Morane. En juillet 1953, Edmund Hillary est le premier homme à vaincre l’Everest et le directeur littéraire de la jeune maison d’édition Marabout cherche un journaliste pour décrire rapidement l’exploit du Néo-Zélandais. En peu de temps, le journaliste Dewismes achève Les conquérants de l’Everest, qui devient le dixième numéro de la collection Marabout Jeunesse, sous la signature d’Henri Vernes. Ce pseudonyme va devenir celui de l’auteur vedette de Marabout. Depuis La vallée infernale, remontant aussi à 1953, ce sont près de 200 aventures de Bob Morane qui voient le jour ; rejoint par Bill Balantine, le baroudeur de génie va résoudre toutes les énigmes et vaincre tous les obstacles, même si l’Ombre jaune (alias Monsieur Ming) paraît constamment renaître de ses cendres.
Cette référence continuelle à l’Asie n’est pas sans évoquer la jeunesse de Ch. Dewisme qui interrompt ses études en 1937 et part pour la Chine. Journaliste indépendant en 1944, il travaille pour une agence de presse américaine, écrit des articles et des feuilletons, ainsi qu’un roman noir étonnant (La belle nuit pour un homme mort, 1947), et continue de voyager. Ce dépaysement permanent se retrouve dans Bob Morane. Baladé aux quatre coins du monde, le lecteur est même porté au-delà de notre galaxie, grâce à la féconde imagination d’un Henri Vernes qui trouve encore le temps d’écrire des romans sans la présence de son héros fétiche. Il use alors d’autres pseudonymes, comme Jacques Colombo, Robert Davids, Duchess Holiday, C. Reynes, Jacques Seyr, Lew Shannon, Ray Stevens, ainsi que sous son vrai nom.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de presse
Paul Delforge