Vierset Auguste

Culture, Journalisme, Littérature

Namur 12/12/1864, Knokke 04/10/1960

Professeur puis journaliste, également poète, chansonnier, essayiste et écrivain, Auguste Vierset laisse une œuvre abondante, en wallon et en français, ainsi que des études littéraires et des relations de voyage. Son parcours s’inscrit dans le mouvement littéraire que connaissent la Wallonie et Bruxelles dans le courant du dernier tiers du XIXe siècle. Dans la capitale, « le renouveau se prépare progressivement de 1870 à 1880, dans d’actives revues littéraires où l’on retrouve la présence agissante de Camille Lemonnier et la volonté de s’inscrire dans la ‘modernité’ ». Parmi ces revues, La Jeune Belgique joua un rôle prépondérant. Auguste Vierset y collabora dès les premières années.

Très tôt attiré par la dialectologie, il publie un Essai d’orthographe wallonne, en 1885, suivi, deux années plus tard, de Germain-wallon, une étude linguistique dans laquelle il relève les influences des parlers germains sur le wallon (surtout de Namur) ; vient ensuite Poètes wallons namurois (1888). Également poète d’inspiration parnassienne, séduit par « l’art pour l’art », Vierset écrit pour le théâtre, en vers, en prose, en wallon, en français ; ses pièces reçoivent un accueil chaleureux et sont souvent représentées. Dans ses romans comme dans ses pièces, l’auteur pratique une écriture simple, mais soignée et efficace.

Professeur aux écoles moyennes de Wavre et de Saint-Hubert jusqu’en 1892, Auguste Vierset se lance ensuite dans le journalisme, fréquentant les salles de presse de tendance libérale : il collabore à L’Express, puis devient secrétaire de rédaction à L’Indépendance belge et au Petit Bleu. Devenu directeur de celui-ci, en 1908, il intègre, en 1911, le Cabinet du bourgmestre Adolphe Max, puis de son successeur, une fonction qu’il ne cessera d’exercer qu’à sa retraite, en 1939.

Animateur, à Radio Bruxelles, de jeux radiophoniques, Auguste Vierset apporte sa contribution à plusieurs revues – Wallonia, L’Almanach wallon, La Défense wallonne, entre autres – et fait partie des collaborateurs wallons des premières années de La Jeune Belgique – avec notamment les frères Destrée, Fernand Séverin, Franz Mahutte ou encore Hector Chainaye. Engagé dans les milieux littéraires, Auguste Vierset est membre du Conseil d’administration de l’Association des Écrivains de Belgique et crée, en 1932, l’Association des Auteurs wallons du Brabant, qu’il préside, de 1936 à 1942. En 1929, le Prix Ernest Bouvier-Parvillez de l’Académie de Langue et de Littérature françaises lui est remis en hommage à sa longue activité littéraire.

Sources

François JACQUET-LADRIER (dir.), Dictionnaire biographique namurois, Wépion, Société royale Sambre-et-Meuse, 1999, p. 218
Jean-François POTELLE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1603
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 3, Duculot, Paris-Gembloux, 1988, p. 116-117 ; 171 ; 180-181 ; 378
Joseph HANSE, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 393
Céline RASE, Les ondes en uniforme : la propagande de Radio Bruxelles en Belgique occupée (1940-1944), Namur, PUN, 2011, p. 259
Björn-Olav DOZO, « Portrait statistique de l’écrivain journaliste en Belgique francophone entre 1918 et 1960 », dans Textyles, 39, 2010, en ligne sur http://textyles.revues.org/111 (s.v. février 2016).

Œuvres principales

Essai d’orthographe wallonne, essai (1885)
Germain-wallon, essai (1887)
Poètes wallons namurois, essai (1888)
Prima donna, théâtre, adaptation en dialecte liégeois d’une comédie en trois actes (1900)
Marguerite Van de Wiele, essai (1910)
Franz Mahuttei, essai (1911)
Le coffret, théâtre, comédie en un acte (1912)
Gustave Vanzype, étude (1914)
La gageure, théâtre, comédie en trois actes (1920)
La victoire de Pilou, récit (1922)
A la recherche de l’amour, roman (1926)
Lucette, théâtre, comédie en un acte (1931)
Mes souvenirs sur l’occupation allemande en Belgique, mémoires (1932)
De Venise à Gênes, carnet de voyages (1934)
L’opinion publique, théâtre, comédie en trois actes (1936)
La perle, théâtre, comédie en un acte (1925)
La fleur d’Aloès, roman (1929)
On mirauque, théâtre, comédie en un acte (1937)
L’île parfumée, essai (1937)
Trois écrivains belges : Louis Delattre, George Garnir, James Vandrunen, essai (1948)
Fleurs di Mesquène, théâtre, comédie en un acte (s. d.)