Vrancken André

Politique, Député wallon

Awans 08/03/1952

Député wallon : *2018-2019

Au soir du scrutin wallon du 25 mai 2014, le PS liégeois envoie cinq de ses représentants au Parlement de Wallonie. Avec 32,27% des voix, il perd un siège et 6%, signant son moins bon résultat depuis les premières élections directes au Parlement de Wallonie, le 21 mai 1995. Dès le début de la législature 2014-2019, la désignation de Jean-Claude Marcourt et d’Isabelle Simonis aux gouvernements wallon et communautaire ouvre la porte du Saint-Gilles aux deux premiers suppléants, alors qu’André Vrancken, 3e suppléant, reste en attente. D’ailleurs, avec 2.945 vp, il a signé le 8e score des suppléants et le 19e des socialistes liégeois en 2014, et seul l’effet dévolutif des voix lui a assuré d’être 3e sur la liste des remplaçants potentiels d’un député wallon. Cette attente est longue, l’occasion de siéger au Parlement de Wallonie n’intervenant qu’au lendemain des élections communales d’octobre 2018 et de la mise en place des nouveaux Collèges communaux. Ce temps d’attente est aussi celui de rebondissements au sein du PS d’Awans, dont André Vrancken est encore le bourgmestre au soir du scrutin d’octobre 2012. En effet, André Vrancken n’a pas attendu 2014 pour entrer en politique, étant membre du Parti socialiste depuis 1982. 

Diplômé de l’ISIL, à Liège, cet ingénieur industriel spécialisé en agroalimentaire entame sa carrière professionnelle comme professeur de cours scientifiques et techniques dans l’enseignement secondaire supérieur de la ville de Liège (1976-2004), tout en complétant sa propre formation par une licence en biotechnologie à l’UCL, par un DES en gestion du développement à Université de Liège et par un DEA en relations internationales et intégration européenne dans la même université. Nommé directeur de l’Institut horticole de Liège – Centre Léonard Defrance (2004-2007), il devient le responsable du Centre régional d’enseignement horticole.

Candidat socialiste à Awans dans les années 1980, André Vrancken entre au Collège échevinal dès janvier 1989 : il sera échevin sans interruption jusqu’en décembre 2006, exerçant à la fois les Affaires culturelles et sportives, l’Environnement et l’écologie, l’état civil, les Finances et les Affaires économiques. Ses résultats personnels à chaque scrutin sont excellents. Ainsi, en 2006, avec 961 vp, le 3e candidat obtient 30% de voix en plus que les deux premiers de liste, dont le bourgmestre sortant José Capelle. Cette année-là, le PS récupère la majorité absolue (45,7%, + 6%) avec 10 sièges sur 19. En application du tout nouveau Code wallon de la démocratie locale, André Vrancken devient le nouveau bourgmestre d’Awans, une situation qui engendre quelques frictions en début de législature, deux clans s’opposant vertement au sein du Collège communal. Loin d’être un long fleuve tranquille, au sein de la famille socialiste d’Awans, comme du Conseil communal, la législature s’achève dans l’attente fiévreuse de la sanction des urnes. En octobre 2012, tête de liste, le bourgmestre sortant, dont la démission a été plusieurs fois réclamée, est plébiscité par les électeurs (1.125 vp), la deuxième socialiste, Sabine Demet (534 vp), arrivant loin derrière, tandis que José Capelle, qui poussait la liste, réalise 293 vp. Du côté du MR emmené par Pierre-Henri Lucas (919 vp), on enregistre une progression de 12% (7 sièges, +3), tandis que le PS, en reculant de 3%, perd à la fois un siège et sa majorité absolue.

C’est vers l’Entente communale et ses 2 sièges, qui a pourtant perdu près de 10%, qu’André Vrancken se tourne pour signer le nouveau pacte de majorité (fin 2012). Il ne tiendra pas longtemps. à l’instigation de Sabine Demet (PS), le Collège vole en éclats et, pendant plusieurs semaines, Awans vit au rythme des motions de défiance, des recours, des majorités alternatives et autres contre-propositions, la tutelle de la Région wallonne étant appelée à la rescousse, l’écharpe maïorale passant d’une épaule à l’autre (été 2014) avant qu’enfin, en septembre, le MR P-H. Lucas prête serment comme bourgmestre d’une majorité PS-MR, son collège comprenant trois échevins PS et une autre MR. Réduit au rang de conseiller communal, André Vrancken est ensuite exclu du PS par la section locale (mars 2015). Finalement, exerçant difficilement la tutelle sur la section d’Awans, la Fédération liégeoise du PS parvient à pacifier les esprits socialistes awantois et à négocier place par place un « grand accord politique » à la veille des communales d’octobre 2018. Sur une liste où on ne retrouve que la moitié des candidats de 2012, le duo de liste est confié à Thibaud Smolders (12e et 6e score en 2012) et Isabelle Ramaekers (16e et plus mauvais score en 2012), tandis que Sabine Demet n’y figure plus et qu’André Vrancken pousse la liste. Avec 693 vp, ce dernier démontre qu’il est encore soutenu, puisque son résultat personnel est juste précédé par celui de Thibaud Smolders (919 vp), le PS d’Awans reculant encore de 5,6% (37%), sans conséquence en matière de sièges (9). Néanmoins, c’est la Liste du Bourgmestre P-H. Lucas (1.331 vp) où figure l’ancien PS Pascal Radoux (3e score, 294 vp) qui tire les marrons du feu (34,8%), avec 9 sièges (+2), tandis que Vers Demain (16%, 3 s.) de François Lejeune et Samuel de Toffol joue les outsiders. C’est avec ces derniers que le PS signe le pacte de majorité, dès la mi-octobre 2018. Dans le nouveau Collège communal présidé par Thibaud Smolders ne figure plus André Vrancken. Dès lors, quand Déborah Géradon, déjà suppléante d’Alain Onkelinx, quitte le Parlement de Wallonie pour devenir bourgmestre de Seraing, elle ouvre les portes du Parlement de Wallonie au troisième suppléant sur la liste PS au scrutin wallon de 2014, à savoir André Vrancken.

Quand il prête serment à Namur, le nouveau député wallon est conscient que la législature est quasiment achevée. Néanmoins, membre de la Commission Budget-énergie-Climat et de la Commission des Questions européennes, il entend contribuer à l’opposition que mène le PS à l’égard de la courte majorité MR-cdH en place depuis l’été 2017. Il aura juste le temps de cosigner une proposition de décret visant à institutionnaliser l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) comme agence de développement des circuits courts en Wallonie, et deux propositions de résolution, l’une visant à augmenter les subventions octroyées aux ménages à revenu modeste pour l’utilisation rationnelle et efficiente de l’énergie, l’autre à favoriser les circuits courts. On ne retrouvera pas le nom d’André Vrancken parmi les candidats socialistes à aucune des trois élections du 26 mai 2019.

Quant à la majorité communale à Awans, elle survit à une législature une fois encore agitée : en mars 2023, la majorité PS-Vers Demain a vacillé sur le budget 2023, suite à l’interpellation de deux conseillers PS, Luc Tosquin et André Vrancken. Administrateur de l’AIDE (2019-) et de la CILE (2007-) dont il a été membre du comité de direction (2007-2019), André Vrancken a effectué un voyage d’études au Congo (RDC) en février 2015 et obtenu un Master en Sciences de la population et du développement, à finalités approfondies, à l’ULiège, en septembre 2016, portant sur l’engagement citoyen communal en faveur de la coopération internationale.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Awans (1989-)
Echevin (1989-2006)
Bourgmestre (2006-09/2014)
Député wallon (12/2018-2019)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La DH, 11 juin 2018
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités de 2018 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
https://www.dailymotion.com/video/x4ti47b 

 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)