Warnier Ruddy

Politique, Député wallon

Liège 09/01/1988

Député wallon : 2014-2019

Au lendemain de la crise financière de 2008-2009, le PTB+ présente des listes dans toutes les circonscriptions de Wallonie ; les résultats varient alors entre 2 et un demi-pourcent. Lors du scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010, un frémissement se fait sentir dans la circonscription provinciale liégeoise où le PTB+ emmené par Raoul Hedebouw atteint les 3%, tandis qu’ailleurs, en Wallonie, on enregistre un doublement des résultats de 2007. Lors des communales d’octobre 2012, le PTB+ présente 298 candidats dans 13 communes de Wallonie et obtient 15 élus (contre 4 en 2006). Dépassant les 14% à Seraing et à Herstal, il y décroche 5 et 4 sièges ; avec les 2 conseillers communaux de la ville de Liège et celui de Flémalle, ils sont 12 en province de Liège, tandis que Mons, Charleroi et La Louvière en comptent chacune un. À Anthisnes, une liste de cinq candidats, emmenée par Ruddy Warnier (60 vp), capitalise 5% des suffrages sans obtenir d’élu.

Ayant grandi dans la commune d’Anthisnes où il fréquente l’école primaire, le jeune Warnier étudie ensuite à Ouffet, puis à Huy où il achève ses humanités techniques. Étudiant boursier, guère gâté par la vie, il n’achève pas la formation de kiné qu’il avait entamée à l’Université de Liège. Cherchant un emploi dans le médico-social, et à se former en aide médicale d’urgence, il se tourne finalement vers l’Ifapme qui lui fournit les bases du métier de chauffagiste et lui permet d’effectuer un stage auprès d’un professionnel. Il se lance alors comme indépendant, en tant qu’ouvrier chauffagiste dans le secteur de la construction, les incidents de sa vie l’amenant à réfléchir sur le fonctionnement de la société.

Séduit par le programme du nouveau PTB quand il croise la route du Comac, à l’Université, Ruddy Warnier s’éloigne du PS où l’amenait la tradition familiale pour prendre la carte du PTB en 2010. Fréquentant l’université marxiste, sensible au caractère unitariste du PTB+, il instille son dynamisme dans l’ensemble de la circonscription de Huy-Waremme, et prépare le scrutin du 25 mai 2014 en présentant le PTB-GO ! comme l’alternative de la gauche. Il part ainsi à l’assaut de citadelles socialistes et libérales qui se partagent traditionnellement les 4 sièges dévolus à la circonscription, avec parfois comme en 1999 et 2009, la présence d’Écolo. Depuis les premières élections directes au Parlement wallon, le 21 mai 1995, on constate qu’un tournant a été pris, en 2004, quand les libéraux ont décroché deux mandats, à l’instar du PS ; depuis lors, le MR conserve ses deux sièges tandis que le PS ne parvient pas à récupérer « son » deuxième fauteuil. Après Écolo en 2009, c’est en effet le PTB-Go ! de Ruddy Warnier qui va bénéficier du système de l’apparentement « liégeois » et représenter les électeurs au Parlement wallon. La surprise est totale car, avec 1.413 vp, l’ouvrier de 26 ans réalise un résultat personnel inférieur à celui de tous les candidats des listes MR, PS, cdH, voire en partie Écolo, tandis que sa liste atteint à peine les 6,5%. En prêtant serment à Namur, il retrouve Frédéric Gillot, le seul autre député PTB-Go ! élu en Wallonie. Benjamin de l’assemblée, Warnier est, comme le veut la tradition, secrétaire du bureau lors de la première séance plénière.

Avec deux élus, PTB+Go ! est en nombre insuffisant pour constituer un groupe à Namur, mais utile pour bloquer la constitution de certaines majorités, pour empêcher le vote de certains décrets et pour faire entendre la voix de la gauche radicale dans ou dehors de l’assemblée. Ne faisant partie d’aucune Commission, le député wallon éprouve des difficultés à exercer son mandat, se montrant fort discret durant toute la législature. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Ruddy Warnier s’intéresse en particulier à la question du coût des études supérieures. à Namur, il dépose une proposition de décret visant à encadrer les loyers sur le marché privé. Dans le dossier CETA, il dépose une résolution contre ce projet en 2014. Quand l’ensemble du Parlement de Wallonie se saisit de la question, il vote la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la mini-crise internationale qui s’en est suivi, considérant que la Wallonie aurait dû pousser plus loin son avantage, il manifeste son opposition au projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Le 17 mai 2017, il est l’un des trois députés wallons (dont Frédéric Gillot) qui s’abstiennent au moment du vote de l’important décret wallon rendant obligatoire l’étourdissement des animaux avant leur abattage, décret porté Josy Arens, Christine Defraigne, Edmund Stoffels et Stéphanie Waroux. Quelques semaines plus tard, il adopte la même attitude, lors de la présentation au vote du Code wallon du bien-être animal (3 octobre 2018). Avec son collègue Gillot, il est le seul à s’abstenir.

Après avoir ouvert les portes du Parlement de Wallonie au PTB, il n’est pas candidat au triple scrutin de 2019, n’ayant pas davantage participé au scrutin communal de 2018.

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Libre, 11 octobre 2014
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2022)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://medor.coop/magazines/medor-8-autumn-2017/depute-xxs/?full=1

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)