Waroux Véronique

Politique, Député wallon

Tournai 08/04/1969

Députée wallonne : 2014-2019

Après des humanités à l’Athénée de Péruwelz, localité où elle a grandi, Véronique Waroux s’oriente vers la Faculté polytechnique de Mons, où elle décroche un diplôme d’ingénieure civile des Mines en 1993. Déjà, elle entend mettre son activité professionnelle au service de la protection de la nature et de la prospection, afin de prévenir les risques naturels. Elle entame sa carrière professionnelle en tant qu’ingénieure conseil en environnement au sein des bureaux d’études Gosselin et Drumel, Serco Engineering et Incitec. Se spécialisant en prévention et mobilité, elle s’installe en tant qu’ingénieure conseil indépendante, intégrant le bureau d’études Arcea dans les années 2000.

Invitée à rejoindre une toute nouvelle liste politique qui se met en place dans sa commune, elle relève le défi et rejoint Alternative citoyenne-AC, conduite par André Lamblin, en tant que femme et candidate d’ouverture. En octobre 2006, elle participe à ses toutes premières élections, à Péruwelz. Sans étiquette, si ce n’est celle de pouvoir porter une série de projets qui lui tiennent à cœur, elle totalise 307 voix sur son nom et devient conseillère communale. Avec 18% des voix et 5 sièges sur 24, la liste Alternative citoyenne-AC se retrouve en position de faiseur de roi, entre les socialistes de Daniel Westrade (39%, 11 sièges) et les Intérêts communaux de Jean-Pierre Cuignet (28%, 8 sièges). Le pacte de majorité signé entre PS et AC ouvre les portes du Collège à Véronique Waroux qui se retrouve donc d’emblée échevine en charge des Travaux, de l’Environnement, de l’Énergie, du Logement, de la Mobilité et de l’Urbanisme, héritant notamment de l’épineux dossier du site Delhaye qu’il faut dépolluer.

Alors que Péruwelz est en pleine mutation, l’échevine porte le projet de périmètre de remembrement urbain (PRU) relatif au parc Petit, celui du réaménagement du centre-ville et, par conséquent, la responsabilité de la future mobilité communale. Avec des aides régionales et des aides européennes, Peruwelz se transforme tout en préservant son patrimoine (lente restauration de la Basilique Bon-Secours, finalement classée au Patrimoine exceptionnel de Wallonie en 2016). Le chantier de la grand- place prend fin en septembre 2011. Mais des différends agitent le groupe AC en fin de législature, si bien que Vincent Palermo rejoint la liste MR où il réalise le plus grand nombre de voix de préférence. Avec 28% et 8 sièges, le MR s’allie alors avec le PS (39%, 11 sièges), laissant les listes délaissées dans l’opposition (IC 9,5% et 2 sièges ; AC 15% et 3 sièges). Lors de ce scrutin, Véronique Waroux était tête de liste (722 vp) et elle se retrouve désormais dans l’opposition, où elle se mobilise fortement pour dénoncer le projet de transfert de l’hôtel de ville (avec le CPAS) vers le site de la Herseautoise et pour défendre les lignes de son programme. Administratrice (2012-2018) et présidente de comité (2013-2014) au sein de l’Ipalle, elle devient administratrice de la Société wallonne du Crédit social (SWCS, 2013-2014), et de l’Union des villes et des communes (2013-2019).

Sans étiquette et sans plan de carrière politique, cette ingénieure conseil indépendante s’est laissée convaincre par le discours du cdH qu’elle a rallié en 2009. Considérée avec faveur comme « Madame Climat » ou « Madame Biodiversité » au sein de cette formation politique, elle participe au scrutin régional du 7 juin 2009, occupant la 6e place dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron (2.218 vp) ; lors du scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010, elle accepte de figurer à la 7e place des candidats cdH au Sénat, dans le collège français (15.700). Mais au lendemain de la 6e réforme de l’État qui apporte à la Wallonie de nouvelles et importantes compétences, celle qui est devenue membre du bureau politique du cdH aspire à défendre véritablement ses chances au scrutin régional wallon, lors du rendez-vous du 25 mai 2014. En deuxième position sur la liste cdH, juste derrière Alfred Gadenne (10.885 vp), elle bénéficie de l’effet dévolutif de la case de tête et du système de l’apparentement pour décrocher le droit de siéger à Namur. Avec 2.998 vp, elle réalise le 4e résultat des humanistes et le 19e tous partis confondus en Wallonie picarde, battue notamment par Vincent Palermo (4e sur la liste MR). Prêtant serment à Namur, la nouvelle députée wallonne est désignée par son parti pour représenter la Wallonie au Sénat (juillet 2014). Elle y rédigera notamment un rapport sur le climat, conformément à ses aspirations.

Membre de la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Transports (2014-juillet 2017), la députée wallonne est appelée à y aborder les questions du bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions suite à la 6e réforme de l’état. Elle contribue par conséquent activement à la mise en place du Conseil du Bien-être animal (CWBEA, 22 janvier 2015), puis à l’examen des différents textes sur la question de l’abattage rituel (notamment propositions Defraigne et Arens), aux consultations écrites, ainsi qu’aux auditions (dont le représentant de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) et celui du Consistoire central israélite de Belgique (CCIB), à leur demande insistante). Les échanges sont vifs, mais les députés wallons sont décidés. Offrant une alternative aux cultes concernés, ainsi qu’une période transitoire, une nouvelle proposition de décret est accueillie unanimement en Commission ; ce texte qui porte la signature de Ch. Defraigne, J. Arens, Ed. Stoffels, et Véronique Waroux est plébiscité par l’assemblée plénière (66 sur 69 des députés présents, 17 mai 2017). Les dispositions du décret se retrouveront intégralement dans le Code wallon du bien-être animal, texte lui aussi adopté à la quasi-unanimité du Parlement de Wallonie (3 octobre 2018) : ce Code reconnaît l’animal comme un être sensible et définit la manière d’assurer davantage la protection et le bien-être des animaux, en considérant leurs besoins physiologiques et éthologiques, ainsi que leurs rôles au sein de la société et de l’environnement. Dans ce dossier, Véronique Waroux apporte sa contribution à une législation qui fait de la Wallonie une région pionnière en matière de protection animale.

Défendant les dossiers de la Wallonie picarde (Pont des Trous, mobilité, patrimoine, énergie, etc.), la députée wallonne n’hésite pas à questionner l’ensemble des ministres et est porteuse de plusieurs propositions de résolution et de décret. Avec d’autres députés, elle travaille activement à l’interdiction des OGM et du glyphosate en Wallonie, à lutter contre les perturbateurs endocriniens, à l’instauration d’une consigne sur les canettes, à la réforme du CoDT, à lutter contre les nuisances générées aux commerces par les travaux publics, etc. Les activités et la politique stratégique d’Ideta sont aussi dans le collimateur d’une députée opiniâtre et au franc parler, qui dénonce aussi le projet d’une fusion Ideta-IEG (2016-2017). Avec Véronique Salvi, elle dépose une résolution visant à responsabiliser les auteurs de grèves sauvages, avec Mathilde Vandorpe un texte favorable à la reconnaissance formelle par la Belgique de l’état de Palestine, et un autre, plus collectif, en faveur du Docteur Denis Mukwege et de sa lutte contre les violences sexuelles dans l’Est de la RDC.

Dans le dossier CETA, elle ne cache pas être favorable à l’adoption du Traité, mais c’est par discipline de parti qu’elle vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 où le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, elle figure aussi parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). Mais depuis les votes dans ce dossier, un ressort s’est cassé entre la députée et le chef de groupe cdH au Parlement de Wallonie. L’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen invitant à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes est un autre sujet de discorde pour Véronique Waroux. Certes, elle participe au vote historique du 28 juillet 2017 par lequel 38 députés wallons du cdH et du MR valident la motion de défiance constructive qui scelle le sort du gouvernement de Paul Magnette et installe le gouvernement de Willy Borsus. Mais à l’incertitude qui plane durant tout l’été 2017 et au résultat de sondages qui créditent le cdH de mauvais résultats s’ajoutent, chez Véronique Waroux, une méfiance et une distance de plus en plus grande à l’égard de la nouvelle politique wallonne qui est menée et qui, à ses yeux, ne tient pas suffisamment compte de l’urgence climatique et environnementale. Avec d’autres mandataires cdH, elle invite sa formation politique à davantage de débats internes sur les dossiers traités au Parlement de Wallonie, ainsi qu’à une communication meilleure et plus équilibrée.

Membre de la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Travaux publics (septembre 2017-2019), la députée réclame que soit définie une vraie politique du climat. La fin de la législature est tendue entre la députée et son groupe politique qui a besoin de la voix de tous ses députés pour soutenir les réformes du gouvernement MR-cdH de Willy Borsus. Non sans manifester des réticences dans certains dossiers, elle vote par conséquent une série de mesures destinées à montrer le changement de cap politique imprimé à Namur : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc. Mais fondamentalement déçue par la lenteur de la décision politique, par la perte de temps qu’engendrent les petits jeux particratiques et par le peu de résultats tangibles et concrets obtenus, elle annonce, dès octobre 2017, après Vanessa Matz, Véronique Salvi et Isabelle Poncelet, qu’elle ne sera plus candidate cdH ni en 2018 ni en 2019. Désabusée de la politique, elle ne partagera pas davantage le projet des Engagés, s’éloignant définitivement de la politique. 

Facilitatrice de projets (2019-2020), ingénieure Conseil en Développement durable et en Transition climatique chez Planète A-Consulting (2020-), Véronique Waroux retrouve aussi une activité professionnelle à Mons, au sein du Service public de Wallonie, DG Agriculture-Ressources naturelles-Environnement, en tant que spécialiste en gestion de l’environnement, attachée qualifiée à la Direction des Permis et Autorisations (2021-).

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Péruwelz (2006-2018)
Échevine (2006-2012)
Députée wallonne (2014-2019)
Sénatrice représentant la Fédération Wallonie-Bruxelles (2014-2019)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont Le Soir, 7 octobre 2017 ; La Libre, 5 octobre 2017, 20 mars 2018, 7 août 2023
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
http://www.veroniquewaroux.info/qui-suis-je/ (s.v. décembre 2017)
https://be.linkedin.com/in/v%C3%A9ronique-waroux (s.v. avril 2024)

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)