Warzée-Caverenne Valérie

Politique, Député wallon

Liège 11/06/1971

Députée wallonne : *2016-2018*

Originaire de Fexhe-le-Haut-Clocher, Valérie Warzée termine ses humanités à Flône (1989) et des études de régente en Mathématiques et Sciences économiques à Champion (1992), avant de s’établir dans la petite commune de Hamois, entité namuroise de 7.000 habitants, située aux portes de Ciney, entre Assesse et Somme-Leuze. Là, elle seconde son mari Benoit Caverenne dans l’exploitation agricole familiale, qui s’occupe notamment de l’engraissement de plusieurs dizaines de Blanc-Bleu (1992-1999). Elle ouvre aussi le gîte du Baty dans un bâtiment en pierre du pays qui remonte au XVIIe siècle, tout en créant la sprl Cawab avec son mari (2001). De 1999 à 2006, elle est employée de PME, en tant que responsable commerciale. Dans la perspective du scrutin communal d’octobre 2006, Valérie Warzée est approchée par la liste Ensemble du bourgmestre Luc Jadot. 

Fondée à la veille du scrutin d’octobre 1994, par le vicomte de Beaudignies et Luc Jadot, cette liste Ensemble, sans couleur politique dominante, a toujours obtenu des électeurs la majorité absolue. En octobre 2000, avec 51,6% des voix et 10 sièges sur 17, Luc Jadot est devenu le bourgmestre d’Hamois, l’opposition se dispersant sur trois listes. En octobre 2006, deux listes se risquent à affronter Ensemble où Valérie Warzée a accepté d’occuper la 17e place, l’avant-dernière. Pour sa première participation à une élection, elle se signale d’emblée par une forte popularité (636 vp, 7e résultat de la liste). Avec 66% des suffrages et 13 sièges sur 17, le maïeur (1.739 vp) dispose d’une solide majorité absolue qui est encore confortée en octobre 2012, puisque sa liste dépasse les 76%, en emportant 15 des 19 sièges. Occupant cette fois la dernière place, Valérie Warzée reçoit le soutien d’un habitant sur 7 (994 vp, 3e résultat). Entrée au Collège communal dès 2006 comme échevine en charge de l’Enseignement, de l’Agriculture, de la Mobilité et de la Petite enfance, elle reçoit, en 2012, les Finances, le Développement économique, l’Enseignement et la Petite Enfance. Administratrice d’une série d’asbl culturelles et sociales locales liées à son mandat, elle siège aussi au conseil d’administration de l’Union des Villes et des Communes de Wallonie (2007-) et au Conseil de l’Enseignement des Communes et des Provinces (2007-2018).

Happée par la politique, Valérie Warzée se prend au jeu et accepte de participer à la campagne des élections régionales du 7 juin 2009 dans le sillage de Willy Borsus : candidate d’ouverture (2e suppléante, 3.983 vp dans la circonscription de Dinant-Philippeville), elle attire vers le MR des électeurs issu du monde catholique et, aux élections fédérales anticipées du 23 juin 2010, elle est la première suppléante de Sabine Laruelle dans la circonscription provinciale de Namur, où elle réalise 6.833 vp. Si le MR se maintient en 2009, il perd par contre 8% au printemps 2010, moment où commence la plus longue crise politique belge : après 541 jours de négociations, le gouvernement Di Rupo ne voit le jour que le 6 décembre 2011, s’appuyant sur une majorité PS-SPa-MR-OpenVlD-cdH-CD&V. Dans cette équipe, Sabine Laruelle – après avoir été en affaires courantes – reste ministre en charge des PME, des Indépendants, de la Politique scientifique et de l’Agriculture, libérant ainsi son siège à la Chambre fédérale. Dès lors, Valérie Warzée-Caverenne fait partie des nouveaux députés fédéraux qui prêtent serment ; à Bruxelles, elle siège au sein de la Commission Santé publique et de la Commission Économie. Durant la courte période 2011-2014, elle figure ainsi parmi les parlementaires qui adoptent, parmi beaucoup d’autres textes législatifs, l’ensemble des dispositions de la 6e réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la réforme profonde du Sénat, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions et le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées.

Lors du triple scrutin du 25 mai 2014, Valérie Warzée reste première suppléante mais cette fois pour le Parlement wallon, sur la liste emmenée par François Bellot dans la circonscription de Dinant-Philippeville et poussée par Richard Fournaux. Depuis 1995 et la première élection directe des députés wallons, le PRL/MR a toujours obtenu un mandat dans cette circonscription où l’on assiste à une montée constante et progressive des bleus (26,3% en 1995 ; 27,5% en 1999 ; 29,3% en 2004 ; 29,5% en 2009). En 2014, le succès est historique, car le MR dépasse les 33,8% et décroche ainsi deux sièges. Mais à la joie du succès succède la déception quand se forme, durant l’été, une majorité PS-cdH à Namur, et quand, en octobre, lors de la formation du gouvernement de Charles Michel, aucun mandat ministériel n’est attribué aux libéraux namurois. Première suppléante (5.475 vp), Valérie Warzée est cependant sollicitée en avril 2016, quand la ministre fédérale Jacqueline Galant remet sa démission et que François Bellot est appelé pour la remplacer au portefeuille de la Mobilité dans le gouvernement de Charles Michel. Valérie Warzée remplace François Bellot au Parlement de Wallonie.

Ayant entamé une formation en Finances publiques à l’Université catholique de Louvain (2014-2015), elle prête serment à Namur le 28 avril 2016. Désormais échevine en titre, la députée wallonne devient membre de la Commission du Budget, de la Fonction publique et de l’énergie (où elle remplace G-L. Bouchez). Outre les dossiers sur l’énergie (réorganisation du marché régional du gaz et de l’électricité, meilleure gouvernance de la CWaPE), elle s’intéresse à la réforme du permis de conduire, à l’amélioration de la gouvernance au sein des intercommunales et, avec d’autres libéraux, elle est la signataire d’une proposition de décret spécial sur l’interdiction de cumul dans le chef des députés wallons afin qu’il ne s’applique aux membres de Collège communal que dans les localités de plus de 50.000 habitants. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle dépose une proposition de décret visant à imposer la date du 1er mai comme date limite au-delà de laquelle aucun décret ne peut modifier les conditions de la rentrée scolaire de septembre. à partir de 2016, il siège aussi comme administratrice de la Société publique d’administration des bâtiments scolaires de l’enseignement organisé par les pouvoirs publics de Namur.

Dans le dossier CETA, elle est absente au moment du vote de la résolution du 14 octobre 2016 où le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la mini-crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). 

À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Valérie Warzée-Caverenne fait partie des 38 députés wallons MR et cdH qui votent, le 28 juillet 2017, la motion de défiance constructive qui scelle le sort du gouvernement de Paul Magnette et donne sa majorité au gouvernement de Willy Borsus. Membre de la majorité, elle siège au sein de la Commission Action sociale-Santé-Fonction publique et du Comité Mémoire & Démocratie (2017-2018). Elle apporte son précieux soutien aux mesures phares adoptées par la nouvelle majorité : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc. Dans l’opposition comme dans la majorité, elle adopte le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) faisant de la Wallonie une région pionnière. 

Mais ses préoccupations ont repris la direction du terrain communal où se prépare le scrutin d’octobre 2018. La majorité sortante, désormais intitulée « Ensemble 2018 », n’est pas menacée par l’opposition incarnée par écolo ; l’intérêt du scrutin repose plutôt sur la rivalité/émulation entre la tête de liste, le Premier échevin Pierre-Henri Roland, et sa dauphine, la députée Valérie Warzée pour succéder au bourgmestre Luc Jadot qui n’est plus candidat. Cette compétition mobilise 74,7% des électeurs qui accordent ainsi 16 sièges à la liste Ensemble où P-H. Roland attire sur son nom 1.181 vp, tandis que Valérie Warzée en totalise 1.280. C’est par conséquent en tant que bourgmestre d’Hamois qu’elle rentre à l’hôtel de ville en décembre 2018, en ayant signifié qu’en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, elle doit renoncer à ses activités parlementaires wallonnes. Elle y est remplacée par Pierre Helson. La nouvelle bourgmestre s’emploie notamment à mettre en œuvre tous les chantiers inscrits au Plan communal de Développement rural 2016-2025, tout en maintenant le taux de l’IPP et du PRI à son niveau de l’an 2000. En 2024, elle aura la satisfaction de voir la Wallonie reconnaître officiellement le nouveau Parc naturel Cœur de Condroz, territoire de 53.000 hectares s’étendant sur les communes d’Assesse, Ciney, Gesves, Havelange, Ohey et de Hamois.

Administratrice de l’Intercommunale pure d’électricité, de gaz et de télécommunications (IDEFIN, 2020-) et de la Société wallonne des eaux (SWDE, 2021-), la présidente de la Fédération MR de l’arrondissement de Dinant-Philippeville (2021-) s’est présentée au scrutin fédéral du 26 mai 2019, en tant que 5e suppléante. Avec 5.276 vp, elle a réalisé le meilleur résultat des suppléants et le 4e des libéraux namurois. Candidate en deuxième place effective au scrutin wallon du 9 juin 2024 derrière Richard Fournaux, elle espère réaliser un taux de pénétration lui permettant de cumuler les fonctions communale et régionale.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Hamois (2006-)
Députée fédérale (12/2011-2014)
Échevine (2012-04/2016)
Députée wallonne (04/2016-12/2018)
Échevine empêchée (04/2016-2018)
Bourgmestre (2018-)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Libre, 8 juin 2012
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
http://www.warzee-caverenne.be/index.php/qui-suis-je (s.v. décembre 2017)
https://www.mr.be/notre-elue-de-la-semaine-valerie-warzee/ (s.v. avril 2024)

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)