Willame Luc
Socio-économique, Entreprise
Uccle 11/12/ 1940
Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain (1965), Luc Willame se rend en Californie où il fait un Master en Business Administration à l’Université de Berkeley. De retour au pays, il est engagé par la société Eternit, dont il devient le directeur financier. À l’entame des années 1980, il rencontre Philippe Bodson qui l’engage chez Glaverbel. Comme la sidérurgie, le secteur du verre reste alors toujours « une des cinq compétences nationales », et comme l’acier wallon, le verre wallon ne se porte pas bien. Convaincu par les perspectives d’avenir que lui décrit Ph. Bodson, Luc Willame entre, en 1982, comme directeur administratif et financier et devient membre du comité de direction.
Au milieu des années 1980, il participe à la redéfinition et à la mise en œuvre de la stratégie de développement de l’entreprise détenue alors à 100% par le groupe japonais Asahi Glass depuis 1981. Les Japonais se laissent convaincre d’ouvrir le capital à des partenaires belges (AG, Assubel, SRIW, SGB) et accèdent à la restructuration financière dirigée par L. Willame, et qui s’est concrétisée notamment par l’introduction des actions de Glaverbel à la Bourse de Bruxelles en avril 1987. En 1988, L. Willame participe encore au projet de construction d’une nouvelle usine de verre flotté au Québec (Glaverbec) et dans la prise de participation dans le verrier français Hirtz. Le verre wallon est ainsi remis sur les rails, au moment où le secteur économique est transféré vers le pouvoir régional wallon.
En septembre 1989, L. Willame succède à Philippe Bodson (nommé à la tête de Tractebel) en qualité d’administrateur délégué et directeur général. Président du groupe Glaverbel Belgique, il contribue au rassemblement des entreprises valables en Wallonie (Spintex, 1991) et, après une période difficile, emmène le groupe verrier à la conquête de l’Europe entre 1994 et 2001, surtout de l’est de l’Europe (Tchéquie, Russie, etc.) après la chute du mur. Modernisation, expansion, spécialisation sont les clés de la réussite de l’administrateur-délégué. Lorsqu’en 2002, les Japonais d’Asahi Glass reprennent la totalité de l’actionnariat suite à une OPA amicale (ils étaient redescendus à 55% dans les années 1990), Luc Willame prend d’autres fonctions dans le cadre du remodelage de l’entreprise (2002-avril 2005). Senior executive, vice-président d’Asahi Glass (le nouveau nom de Glaverbel), il est élu manager de l’année en 2002 pour son travail au sommet de la filière « verre plat » du groupe, nommée Flat Glass Company.
Administrateur de plusieurs sociétés, dont Bois Sauvage, administrateur de l’Union wallonne des Entreprises, membre de l’Office for Foreign Investors (OFI) jusqu’en 2002, L. Willame quitte le secteur du verre, atteint par la limite d’âge. Néanmoins, peu de temps après, il accepte de reprendre la présidence du holding public bruxellois Société de Développement pour la Région de Bruxelles-Capitale (SDRB) en 2005. En 2004, Luc Willame avait relevé un autre défi, porté par Stéphane Jourdain, à savoir soutenir et présider l’ambitieux projet d’un Cercle de Wallonie. Installé dans un parc majestueux sur les hauteurs de Namur, l’établissement offre un cadre exceptionnel pour faciliter le « relationnel » entre patrons wallons, tout en s’ouvrant sur les autres acteurs wallons. L. Willame préside le Cercle de 2004 à 2006. À partir de 2008, il prend la présidence du Cercle de Lorraine, concentrant désormais ses activités sur Bruxelles.
Luc Willame est le mari de Magdeleine Boonen, députée PSC-cdH du Parlement de Bruxelles-Capitale de 1999 à 2003.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Paul Delforge