Witsel Thierry
Politique, Député wallon
Martinique 28/05/1968
Député wallon : 2019-2024 ; 2024-
Trois fois deuxième du championnat de Belgique en 1993, 1995 et 2006, le Standard de Liège est à la recherche de son lustre d’antan. Après avoir fusionné avec Seraing en 1996 et échappé in extremis à la faillite en 1998 grâce à l’intervention financière de Robert Louis-Dreyfus et de son bras droit, Lucien d’Onofrio, il remporte un neuvième titre de champion de Belgique en 2008, sous la férule de l’entraîneur Michel Preud’homme. Lors de la saison suivante, 2008-2009, l’équipe réédite sa performance sous la conduite de László Bölöni, à l’issue de deux tests matches face à Anderlecht. Dans cette équipe du Standard, quelques jeunes joueurs sont passés par son école de formation : Marouane Fellaini, Steven Defour et Axel Witsel. Si les deux premiers ont découvert sur le tard les couleurs du matricule 16, Axel Witsel, quant à lui, est un pur produit du club. Après avoir évolué à Visé, il a dix ans quand il signe au Standard (1999) ; en février 2007, il reçoit sa première titularisation en équipe première, avant de mener le Standard vers deux titres de champion, puis de réaliser une brillante carrière internationale (Benfica Lisbonne, Zénith Saint-Pétersbourg, Tianjin Quanjian, Borussia Dortmund, Atlético de Madrid, et les diables rouges). Cette carrière, le joueur la doit en grande partie à son père, Thierry, qui, dès 2000, a été désigné en tant que responsable de la formation des moins de 11 ans au Standard de Liège. En 2009, quand il reçoit le Soulier d’Or, Axel Witsel le dédie publiquement à son père.
C’est à l’âge de 8 ans que Thierry Witsel est arrivé à Liège (1976), avec sa maman, Délie Rolle Toussaint. Celui qui est né en Martinique est accueilli sur les hauteurs de Liège par son père adoptif. Il grandit dans le quartier de Sainte-Walburge, puis de Vottem, mais sa scolarité, seulement entamée à son arrivée en Belgique, est difficile. Avec la naissance de son fils, Axel, en 1989, Thierry Witsel multiplie les expériences professionnelles – serveur dans un restaurant, couvreur, plafonneur puis responsable d’équipe chez General Construction, une entreprise liégeoise active dans la construction – en passant parfois par l’aide du CPAS (1989-2004). Cherchant à se former, il décroche un CAP à Jonfosse, en horaire décalé. Il s’oriente alors vers l’enseignement spécialisé, où il est professeur de maçonnerie pendant quinze ans à l’école Saint-Vincent Ferrer à Liège (2004-2019). Ses activités professionnelles n’empêchent pas la pratique sportive ; footballeur, Thierry Witsel évolue dans plusieurs clubs de la région liégeoise et hesbignonne, et s’adonne aussi au futsal en D1, étant d’ailleurs repris en équipe nationale. Son engagement comme entraineur à l’Académie Louis Dreyfus s’inscrit dans le prolongement de ses multiples activités ; il y restera dix ans et plusieurs joueurs professionnels lui doivent leur carrière. Depuis 2016, Thierry Witsel est aussi le gérant de la société Wit & Selago Management, spécialisée notamment dans les centres de sport et de mise en forme, et intermédiaire entre sportifs.
C’est par l’entremise de Christie Morreale et de Jean-Claude Marcourt qu’il se lance en politique en 2019. Considéré par certains comme un gadget électoral du Parti socialiste, Thierry Witsel accepte la 7e place sur la liste emmenée par le duo Marcourt-Morreale et crée la surprise en réunissant près de 7.000 voix de préférence sur son nom (6.975). En signant ainsi le 3e meilleur résultat socialiste et le 6e tous partis confondus, il décroche le cinquième mandat attribué au PS dans la circonscription électorale de Liège et devient député wallon, le premier originaire des Antilles françaises.
Sans expérience politique, le député wallon découvre le fonctionnement d’une assemblée régionale à majorité PS-MR-écolo qui s’apprête à appliquer les grandes orientations de la Déclaration de politique régionale – accent mis sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, le contrôle des finances publiques, la transition climatique et l’ambitieux Plan de Relance du gouvernement dirigé par Elio Di Rupo – quand, successivement, la législature wallonne est frappée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, l’offensive militaire russe en Ukraine et la crise énergétique qui s’en suit. Membre de la Commission Budget-Infrastructures sportives (2019-2024), où il peut développer son expertise en matière de sport et de formation, le député wallon est notamment le rédacteur, avec Hervé Cornillie (MR) et Christophe Clersy (écolo), d’un rapport sur une meilleure utilisation des infrastructures sportives disponibles dans les écoles ; pointant le potentiel globalement inexploité des salles, terrains et piscines en dehors des heures de cours, les trois députés wallons plaident pour un accord entre la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour permettre aux athlètes et aux clubs d’occuper ces infrastructures en soirée ou durant les week-ends (septembre 2020). Suite au décès de Paul Furlan, Thierry Witsel est choisi par son parti comme vice-président de cette Commission pour la fin de la législature (mai 2023-2024). Soutenant une résolution en faveur d’une politique ambitieuse de végétalisation des bâtiments publics, il remplace aussi Mauro Lenzini au sein de la Commission Environnement-Nature-Bien-être animal (septembre 2021-2024).
Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Thierry Witsel est d’abord membre de la Commission Enseignement supérieur-Enseignement de promotion sociale-Recherche-Hôpitaux universitaires-Sports-Jeunesse-Aide à la jeunesse-Maisons de justice-Promotion de Bruxelles (2019-juillet 2023). Entre janvier et juillet 2023, il devient membre de la Commission Budget-Fonction publique-Égalité des chances-Tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement-Bâtiments scolaires, puis, à partir de septembre 2023, il devient membre de la Commission Relations internationales-Sports-Enseignement de Promotion sociale-Affaires générales-Règlement et Contrôle des communications des membres du Gouvernement (septembre 2023-2024).
En mars 2021, Thierry Witsel lance l’association « Stop Racism in Sport », avec le soutien d’Unia, des Territoires de la mémoire, de Panathlon Wallonie-Bruxelles et du think tank Sport et Citoyenneté. Son objectif est de « dénoncer le racisme dans le sport, de condamner toutes les violences verbales, physiques, les comportements individuels et collectifs visant à stigmatiser l’autre sur base de son origine ethnique et de ses préférences philosophiques, notamment.
Le 9 juin 2024, il occupe la 2e place sur la liste PS emmenée par Christie Morreale, dans la circonscription de Liège, sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de député wallon. Avec 8.470 vp, il signe le 2e résultat des effectifs PS et le 6e score tous partis confondus, un résultat qui lui permet de continuer à siéger au Parlement de Wallonie. Cependant, tout en restant la première force politique de la circonscription électorale (26,25%), le PS est en recul de 2,18% et réalise son moins bon résultat depuis la première élection directe des députés wallons, le 21 mai 1995. Victime du système de l’apparentement, il perd surtout deux sièges, n’en conservant que trois, alors qu’il en avait toujours obtenu au moins cinq depuis 1995.
Mandats politiques
Député wallon (2019-)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont La Libre, 14 octobre 2019 ; Le Soir, 20 mars 2021
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Cumuleo (-2023)
https://www.ps-pw.be/les-socialistes-wallons/thierry-witsel
https://www.facebook.com/thierrywitselbis
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