Collin Françoise

Braine-le-Comte 08/04/1928, Saint-Sauveur 01/09/2012

Docteur en Philosophie, féministe, poète et romancière, Françoise Collin a développé des activités dans divers domaines.

Après avoir rédigé deux romans parus aux Éditions du Seuil, Le jour fabuleux et Rose qui peut, en 1961 et 1963, elle publie chez Gallimard le premier livre consacré au philosophe et romancier français Maurice Blanchot, Maurice Blanchot et la question de l’écriture (1973). 

Elle commence sa carrière académique aux facultés universitaires Saint-Louis de Bruxelles ainsi qu’à l’Institut supérieur de Formation sociale et, à partir de 1981, enseigne à Paris au Collège international de Philosophie et à l’Université américaine. Titulaire de la Chaire Suzanne Tassier à l’Université libre de Bruxelles en 1988 et de la Chaire Franqui à l’Université de Liège en 2007, elle donne également de nombreux cours et conférences à l’étranger, en Europe (en Espagne, en Italie), mais aussi au Québec, en Argentine ou encore au Brésil, et publie de nombreux articles sur les thématiques féministes et de genre. 

En 1973, elle fonde, à Bruxelles, avec Jacqueline Aubenas et Hedwige Peemans-Poullet, la première revue féministe belge de langue française, Les Cahiers du Grif, groupe de recherches et d’informations féministes, dont le premier bulletin sort le 11 novembre. Françoise Collin constitue rapidement autour d’elle une équipe de femmes, parmi lesquelles la Wallonne Jeanne Vercheval, qui collabore au périodique de façon régulière (une vingtaine) ou plus épisodique (des collaboratrices belges ou étrangères, invitées le temps d’un Cahier). En 1982, avec Hedwige Peemans-Poullet, Françoise Collin fonde l’Université des Femmes à Bruxelles. 

Fortement influencée par la philosophe allemande Hannah Arendt, elle contribue à introduire son œuvre en France, en éditant plusieurs de ses livres dans la collection Littérales, qu’elle dirige. En 1985, elle co-organise le premier colloque consacré à Arendt, Ontologie et politique. 

En 1989, lors d’un colloque européen organisé par le GRIF, nait sous son impulsion l’idée de créer un réseau de coordination des études féministes ; le réseau Sophia voit le jour l’année suivante, en 1990. 
Restée à l’écart des institutions philosophiques, active jusqu’aux derniers instants, François Collin contribue encore à la fondation de la Revue des femmes-philosophes de l’Unesco dont le premier numéro paraît en novembre 2011.

Sources

Cahiers du Genre 2/2012, n° 53, p. 189-192, http://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2012-2-page-189.htm 
SOPHIA, http://www.sophia.be/index.php/fr/news_items/view/49
SOPHIA, Transmission(s) féministe(s), n° 1 : Penser/Agir la différence des sexes. Avec et autour de Françoise Collin, s.l., s.d., p. 58. http://www.sophia.be/app/webroot/files/Collin%20-%20biographies%20-%20biografieën.pdf
http://www.amazone.be/spip.php?article1883 (s.v. décembre 2014)

Œuvres principales

Le jour fabuleux (1961), roman
Rose qui peut (1963), roman
Maurice Blanchot et la question de l’écriture (1973)
Le sexe des sciences : les femmes en plus (1990)
Le différend des sexes (1998)
L’homme est-il devenu superflu ? Hannah Arendt (1999)
Les femmes de Platon à Derrida : anthologie critique (2000)
Repenser le politique : l’apport du féminisme américain (2005)

Marie Dewez