Golenvaux Fernand

Politique

Bouge 05/11/1866, Namur 21/12/1931


Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain, stagiaire auprès de Joseph Saintraint, avocat inscrit au Barreau de Namur, Fernand Golenvaux s’engage en politique dans les rangs du parti catholique, de tendance sociale comme on le disait à l’époque ; élu au Conseil provincial de Namur en 1894, il participe surtout à la brillante victoire des catholiques emmenés par Ernest Mélot aux communales de 1895. Ayant contribué à écraser les libéraux, Golenvaux est élu conseiller communal et devient d’emblée échevin en charge des Travaux. Industriel, président de la fédération des mutualités chrétiennes de Namur, il perd son portefeuille scabinal en 1900, les libéraux ayant repris la majorité au sein du Collège bien qu’il soit présidé par le catholique Ernest Mélot. En 1905, il prend part aux travaux du Congrès wallon qui se déroule à Liège dans le cadre de la grande Exposition. En décembre 1906, il retrouve la majorité et une place au Collège présidé par Joseph Saintraint ; il peut concrétiser les projets qu’il avait échafaudés dix ans plus tôt : un grand parc public sur la citadelle, ouvertures de voies d’accès vers la ville (ferrés et routiers), création de boulevards et développement de nouveaux quartiers. Bien que battu en 1911, Golenvaux reste échevin. En janvier 1914, il est appelé à remplacer le député Louis Petit décédé et les événements internationaux interrompent les initiatives de Fernand Golenvaux qui va se retrouver propulsé au-devant de la scène davantage qu’il ne le souhaitait.

Devenu bourgmestre de Namur en janvier 1912, le libéral Arthur Procès est en effet emporté loin de la ville au moment où les Allemands menacent de la détruire. Premier échevin, Golenvaux prend ses responsabilités, négocie avec les officiers ennemis et parvient à éviter le pire. Il double ses négociateurs qui exigent une contribution de guerre de 50 millions, en les amenant à abaisser leur exigence à 32 millions, pour finalement n’en payer qu’un seul. Alors que Procès est démis de ses fonctions le 27 août 1914, les autorités occupantes chargent le premier échevin des prérogatives maïorales ; acceptant la charge contre la libération de 200 prisonniers, F. Golenvaux ne se met pas au service de l’occupant, loin de là. Ses attributions aux Travaux publics lui permettent de détourner la main-d’œuvre dont les Allemands ont besoin et il constitue un réseau d’espionnage. Ses activités patriotiques sont d’ailleurs découvertes en 1916 et il est condamné à mort ; sa peine est toutefois commuée en un emprisonnement à perpétuité en Allemagne. Il retrouvera Namur, fin novembre 1918.

Réinvesti dans ses fonctions en janvier 1917, Arthur Procès n’est pas reconduit aux élections de 1921, et c’est Joseph Saintraint qui redevient le bourgmestre de 1921 à 1924, F. Golenvaux ne lui succédant qu’à partir du 25 mai 1924 jusqu’à son décès en 1931. Échevin des Travaux, en charge de la reconstruction, il poursuit ses projets, luttant notamment contre les taudis et en faveur de l’embellissement de sa cité. Peu avant sa disparition, il avait fait adopter la construction d’un pont sur la Sambre, à hauteur du confluent.

En raison de l’occupation allemande, Fernand Golenvaux est resté député jusqu’à la fin de la guerre sans que la Chambre se réunisse. Lors des toutes premières élections au suffrage universel masculin (1919), il est confirmé dans ce mandat et réélu jusqu’en 1929. À cette date, c’est en tant que coopté qu’il va siéger au Sénat. En 1930, il avait reçu le Prix Blondeau.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Françoise JACQUET-LADRIER, Dictionnaire biographique namurois, Namur, Le Guetteur wallon, n° spécial 3-4, 1999, p. 108
André DULIÈRE, dans Biographie nationale, t. XXXIV, col. 423-424
Philippe BRAGARD, Jacques CHAINIAUX (dir.), Namur face aux « grosses Bertha ». Le siège de la position fortifiée en août 1914, Namur, Les Amis de la Citadelle, 2006