Stassen Jean-Philippe

Culture, Bande dessinée

Liège 14/03/1966


En recevant le Prix 1993 de la critique décerné dans le cadre du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, pour l’album Le bar du vieux Français, réalisé avec Denis Lapière, Jean-Philippe Stassen se voyait consacré par ses pairs alors qu’il n’avait pas atteint la trentaine. Le risque d’être l’auteur d’un seul album allait très vite s’estomper. Travaillant seul à la fois le scénario et le dessin, Jean-Philippe Stassen impose une griffe très particulière dans le monde du « Neuvième Art », loin des paillettes, en s’inspirant d’un vécu partagé entre Liège et l’Afrique. Deogratias (2000) s’est imposé comme un album culte en traitant du génocide rwandais.

Bourlinguant entre un premier récit dans L’Écho des Savanes et la véritable expérience de l’Afrique qu’il parcourt du Sénégal au Maroc, en passant par le Rwanda, le Burundi ou le Mali, Stassen partage son ressenti avec Denis Lapière et les deux jeunes « bédéistes » wallons signent Bahamas et Bullwhite avant d’être multi-récompensés pour Le Bar du Vieux Français (1992). Poursuivant seul à la fois au scénario et dans un style graphique très personnel, Stassen ne va cesser d’inscrire son œuvre dans un environnement contemporain, plongeant ses personnages dans des situations où il faut affronter la réalité concrète de l’existence. En 1998, contrairement à ce que laisserait paraître le titre de son album Louis le Portugais, l’action se déroule principalement à Liège ; il s’agit là de son premier scénario et de son premier titre chez Dupuis. Avec Thérèse, en 1999, il retourne en Afrique au travers de ses personnages. Profondément choqué par le génocide rwandais, Stassen témoigne de son engagement dans Déogratias puis Pawa, introduisant dans le genre de la bande dessinée le style « essai pamphlétaire ». En 2005, il s’établit au Rwanda pendant plusieurs mois, pour entrer dans le Cœur des ténèbres de Joseph Conrad.

Alternant son travail graphique entre ses propres scénarios et des adaptations littéraires très libres, il inscrit plusieurs titres chez Futuropolis et s’oriente de plus en plus vers la bande dessinée reportage, non pas à la manière de Tintin, loin de là, mais plutôt en tant que « reporter de guerre », en tant que témoin des événements qui affligent certaines régions d’Afrique ; ses documents/reportages paraissent dans le magazine trimestriel XXI.

 

Sources

 

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://evene.lefigaro.fr/celebre/biographie/jean-philippe-stassen-16070.php 
http://www.dupuis.com/servlet/jpecat?pgm=VIEW_AUTHOR&lang=FR&AUTEUR_ID=51
http://www.bandedessinee.cfwb.be/index.php?id=10361 (s.v. octobre 2014)

 


Oeuvres principales
 



Bahamas, 1988
Bullwhite, 1989
Le Bar du vieux Français, t. I et II, 1992, 1993
Louis le Portugais, 1998
Thérèse, 1999
Déogratias, 2000
Pawa : Chronique des monts de la Lune, 2002
Les Enfants, 2004
Nous avons tué le chien teigneux, (illustration du texte de Luís Bernardo Honwana), 2006
Cœur des ténèbres (édition illustrée et commentée du texte de Joseph Conrad, avec Sylvain Venayre), 2006
Les visiteurs de Gibraltar, 2008
L'étoile d'Arnold, 2010
L'Île au trésor (sur un scénario de l’historien Sylvain Venayre, très librement adapté du texte de Robert-Louis Stevenson), 2012
Les revenants, 2012
Belge Congo, 2013
L'école de l'art, 2014