Stiernet Hubert

Culture, Littérature

Waremme 05/07/1863, Laeken 31/12/1938 (ou 01/01/1939)


Pour l’auteur de Haute Plaine et du Roman du tonnelier, les années 1920 sont celles de la gloire : un volume anthologique lui est consacré par l’Association des Écrivains belges (1923) ; il est élu à l’Académie de langue et de littérature françaises, l’Académie Destrée (1925) ; il est reçu officiellement par les autorités communales de Waremme (1927) ; il est fêté par les Amis de l’Art wallon (1930) et le prix de la Société d’Encouragement à l’Art wallon lui est décerné en 1930.

Aîné d’une famille de sept enfants, dont le père est tailleur de vêtements, Hubert Stiernet a accompli ses études primaires et secondaires à Waremme, avant d’entrer à l’École normale de Huy (1879) et d’achever sa formation à Gand, où les cours sont donnés en français et où il décroche son diplôme de régent littéraire (1884). D’abord précepteur, il entame sa carrière d’enseignant à Renaix (1886), avant d’être désigné à Laeken, à l’École moyenne, comme professeur de français. Il s’installe alors à Bruxelles et, en 1907, il est nommé directeur de l’École moyenne de Schaerbeek, fonction qu’il exerce jusqu’en 1924, hormis les années d’occupation allemande au cours desquelles son hostilité à la politique de flamandisation de l’enseignement lui vaut d’être révoqué.

L’écrivain, quant à lui, s’est manifesté dès la fin des années 1880, par une production variée : romans, contes pour enfants, poète, il fleurte avec le romantisme, s’essaye au fantastique, publie dans la revue symboliste La Wallonie, mais surtout, ce qu’il lui réussit le mieux, il raconte, dans un genre réaliste, les aventures de personnages que lui inspire la rue du Pont, la rue de sa maison natale. À l’occasion de ses nombreux déplacements professionnels qui le ramènent à Waremme, Stiernet a fait la connaissance de l’écrivain Hubert Krains ; ce dernier favorisera le chemin littéraire de son homologue hesbignon. Comme Krains, Stiernet mettra en scène « les gens de chez lui » qu’il décrira d’autant mieux qu’il en sera éloigné. Ses multiples voisins, on les retrouve dans les six nouvelles Haute Plaine (1911), dans Le récit du berger et Le roman du tonnelier (1921 et 1922), ainsi que dans son dernier opus, Par-dessus les clochers (1931). Quant au Roman du tonnelier – une histoire d’amour triste –, il est généralement considéré comme l’œuvre majeure d’un Stiernet. Celui qui signe encore des Contes à la nichée (1909) est rangé parmi les écrivains régionalistes wallons en raison de l’importance qu’il accorda au folklore waremmien, à ses habitants et à sa manière « d’idéaliser sa Hesbaye ».

 

Sources


Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 401
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 422 ; t. IV, p. 238
La Vie wallonne, 1980, n°369, n° spécial « millénaire », p. 359-376
Maurice JOACHIM, Hubert Stiernet, dans Nouvelle Biographie nationale, t. IV, p. 372-374
Lionel JONKERS, 1914-2014. Cent ans de mayorat à Waremme, s.l., s.d. [2014] p. 125
http://www.arllfb.be/composition/membres/stiernet.html (s.v. novembre 2014)