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Stiévenart Richard

Politique

Queurière (Pâturages) 02/06/1919, Mons 04/06/1994


N’ayant pu poursuivre ses études en raison de l’impécuniosité d’un ménage vivant des seules ressources d’un père mineur, Richard Stiévenart doit interrompre sa scolarité à 14 ans et commencer à travailler comme menuisier, activité qu’il apprécie. Il est pourtant rapidement tenté par l’action syndicale. Affilié au syndicat des mineurs quand survient la Seconde Guerre mondiale, il se retrouve actif dans la Résistance, au sein de l’Armée secrète. Réformé par l’Armée en 1939, il se distingue dans l’AS et, à la Libération, il s’engage comme volontaire, réussit les examens nécessaires, et devient sous-lieutenant. L’honneur lui est accordé de porter le drapeau national lors du défilé de la victoire à Paris.

Élu conseiller communal en 1946 à La Bouverie, il devient d’emblée échevin (1947), mais c’est du côté de la province du Hainaut qu’il va consacrer l’essentiel de son attention. Conseiller provincial élu en 1954, il devient là aussi tout de suite député permanent (1954-1981), tout en s’imposant comme le patron des socialistes borains, en tant que secrétaire de la Fédération boraine du PSB ; certains n’hésitaient pas à le surnommer « Taras Boulba », faisant allusion non seulement à la calvitie, mais surtout au caractère trempé du personnage.

À la fin des années 1960, précédant l’appel aux progressistes de Léo Collard (1er mai 1969), il tente une expérience originale sur Mons en essayant de se rapprocher de René Noël, sénateur-bourgmestre communiste de Cuesmes et de Josse Gilquin, porte-parole du Groupe politique des travailleurs chrétiens. L’union des travailleurs socialistes, communistes et chrétiens fera un petit bout de chemin, avant de s’essouffler (1973/4). Par ailleurs, président du Conseil d’administration de la Faculté polytechnique de Mons (1965-1992), il tente, dès 1971, de rassembler les forces universitaires montoises en un front commun (l’asbl L’Interuniversitaire hennuyère). Destinée à éviter les concurrences stériles entre la Faculté polytechnique de Mons, la Faculté Warocqué, la Fucam et l’Université de Mons, et à opposer un « front montois uni » dans les débats qui se tiennent loin de Mons, l’asbl perdra de son influence dans les années 1980 et, à partir de 1993/1994, Robert Urbain, successeur de Stiévenart à la présidence, lui donnera de nouveaux objectifs.

Attaché à la Belgique et au Borinage, Richard Stiévenart n’est guère convaincu par les formules proposées par les fédéralistes wallons et concentre ses forces sur le Borinage qu’il tente d’aider à l’heure où les fermetures de charbonnages s’accumulent. Le niveau local, voire intercommunal, lui paraît le plus adéquat. Dans les années 1960, il œuvre à la naissance de l’Interboraine qui deviendra l’Intercommunale de Développement économique et d’Aménagement du Centre et du Borinage (Idea), et contribue à la création du premier parc industriel du pays de Ghlin-Baudour. Dans le débat important relatif au tracé des liaisons autoroutières entre Bruxelles et Paris, d’une part, et l’autoroute de Wallonie, d’autre part, il n’hésite pas à prôner la suppression du canal Mons-Condé, pour privilégier le transport par route. Préoccupé par la question du logement, du logement social en particulier, il est à l’origine de l’intercommunale Sorelobo, la Société régionale de Logement du Borinage (1er janvier 1956) qu’il préside jusqu’en 1977.

Ayant laissé son siège de député permanent à Claude Durieux en 1981, il continue à exercer la présidence du conseil provincial du Hainaut (1977-1985) avant de céder le relais à Richard Carlier. Il reste à la tête de l’Idea jusqu’en 1988, ainsi qu’à la présidence de l’asbl des Amis des Aveugles, qu’il exerce depuis 1966. Son nom est attaché au Lycée technique de Hornu, et à un amphithéâtre de la Faculté polytechnique de Mons.
 

Mandats politiques

Conseiller communal de La Bouverie (1946-1954)
Échevin (1947-1954)
Conseiller provincial (1954-1985)
Député permanent (1954-1981)

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Polytech-N, n°9, juillet 1994
http://portail.umons.ac.be/FR/universite/facultes/fpms/enseignement/master/Documents/Historiquesiteweb.pdf (s.v. avril 2015)
Willy STAQUET, Un fleuron intellectuel du Hainaut: la Faculté Polytechnique de Mons, 1990