Cani Patrice

Officier (2015)

Né le 26 décembre 1977 à Montignies-sur-Sambre (Charleroi), Patrice Cani a obtenu les grades de diététicien en 1998, de maître en sciences biomédicales (nutrition humaine) en 2000, de maître en sciences de la santé et de docteur en sciences biomédicales (physiologie, métabolisme et nutrition) en 2005 pour l’étude du rôle des bactéries intestinales sur le contrôle du poids et de l’appétit. Après un séjour postdoctoral à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) au sein de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires de Toulouse, il développe une équipe de recherche étudiant les mécanismes d’interaction entre les bactéries intestinales et les organes et leurs implications dans le développement de l’obésité et des maladies associées. Il dirige aujourd’hui une équipe dans le groupe de recherche « Métabolisme et Nutrition » au sein du Louvain Drug Research Institute de l’UCL. Depuis 2010, il est également professeur invité à l’Imperial College London.

Lauréat d’un ERC-Starting Grant (European Research Council, 2013), le professeur  Cani est, depuis 2013, investigateur du Welbio - Walloon Excellence in Lifesciences and Biotechnology -, institut virtuel créé par le Gouvernement wallon. 

En 2015, il a reçu le prestigieux Grant for Medical Research du Fonds InBev-Baillet Latour ainsi que le prix de la Fondation St-Luc « Banque Transatlantique Belgium ». Il est auteur ou co-auteur de plus de 150 publications scientifiques parues dans des revues internationales.

Les travaux du Professeur Cani et de son équipe de recherche ont identifié de nouvelles pistes expliquant en partie l’origine de certaines maladies associées le plus souvent au surpoids, comme le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Depuis quinze ans, ces travaux ont pour objectif de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans le dialogue existant entre les bactéries intestinales et nos propres cellules. 

Au cours de sa thèse de doctorat, Patrice Cani a découvert que modifier la composition de la flore intestinale (appelée aujourd’hui microbiote intestinal) à l’aide de certains prébiotiques (glucides non digérés de type fibres alimentaires) pouvait diminuer l’appétit, diminuer l’accumulation de graisse et le poids corporel et ce, grâce à une interaction entre l’intestin et le cerveau. Ces interactions très complexes entre les bactéries présentes dans l’intestin et le métabolisme l’ont amené à découvrir que l’inflammation associée à l’obésité et au diabète de type 2 pourrait en partie trouver son origine au niveau de l’intestin.

Plus récemment, différents mécanismes et de nouvelles cibles thérapeutiques ont été identifiés par Patrice Cani et son équipe, et ont fait l’objet de publications dans des revues scientifiques de renommée mondiale. Certains de ces travaux, menés à bien au niveau de la recherche fondamentale ont fait ou feront l’objet d’un développement et d’une validation thérapeutiques chez l’homme. 

Pour ce parcours impressionnant et le rayonnement international qu’il apporte à la Wallonie, le professeur Cani a été élevé au rang d’officier du Mérite wallon, le 17 septembre 2015.

Patrice Cani avec Paul Magnette et Maxime Prévot

Je remercie le Gouvernement wallon de cette distinction prestigieuse que j’accueille avec une profonde humilité. J’exprime toute ma gratitude à mon équipe à l’Université catholique de Louvain, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui, au fil des années, m’ont aidé à concrétiser mes projets scientifiques. Merci au FNRS et au Welbio qui encore aujourd’hui ont l’espoir et le courage de soutenir la recherche fondamentale, l’essence même de nos connaissances actuelles et du progrès que nous vivons en sciences biomédicales. Je souhaite de tout cœur que cette récompense soit un moteur pour les chercheurs d’aujourd’hui et de demain. Enfin, je fais le vœu que nos politiques tant au régional qu’au fédéral prennent pleine conscience de l’urgence et de la nécessité de poursuivre le combat aux côtés des chercheurs pour une Wallonie prospère. Car je suis convaincu qu’elle possède le terreau et les ferments pour de grandes réussites scientifiques au profit de la population.