Maniquet François
Officier (2014)
Né à Namur le 3 décembre 1965, François Maniquet effectue ses études aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur, en sciences économiques. Il rédige son mémoire de maîtrise en 1988, sous la supervision du Professeur Jean Philippe Platteau, sur le thème des théories de l’exploitation. Pendant les deux années qui suivent, il met en suspens son travail de recherche pour accomplir un service civil à l’Université de Paix, une organisation de formation à la prévention et la gestion des conflits fondée par Dominique Pire, lauréat du Prix Nobel de la Paix en 1958. François Maniquet est toujours actuellement membre du Conseil d’Administration de cette institution.
De retour aux Facultés de Namur, il commence sa thèse de doctorat sous la supervision du Professeur Louis Gevers, sur le thème de la justice économique et de sa mise en œuvre, thème qui sera le sien tout au long de sa carrière. Lors d’un congrès scientifique en 1992, il rencontre Marc Fleurbaey, alors doctorant de l’EHESS de Paris, et commence avec lui une collaboration scientifique qui est toujours bien active aujourd’hui. Tous deux s’intéressent aux théories économiques de la justice et joignent leurs efforts pour étudier comment il convient de définir la justice dans des situations où certaines inégalités (par exemple celles qui émanent du libre choix des acteurs économiques) ne sont pas nécessairement injustes.
Après avoir défendu sa thèse en mai 1994, François Maniquet effectue plusieurs séjours post-doctoraux aux Etats-Unis (Duke University et University of Rochester) et en Espagne (Universidad Autonoma de Barcelona). De retour en Belgique, il devient Chercheur qualifié au F.N.R.S. en 1997. C’est à cette période qu’il commence à travailler avec le Professeur Yves Sprumont, économiste belge de l’Université de Montréal. C’est aussi à cette période qu’il commence à réfléchir avec Marc Fleurbaey surtout mais aussi, pour certains aspects, avec Yves Sprumont à une nouvelle méthode d’évaluation des politiques publiques qui combinerait les apports traditionnels de l’économie du bien-être et les théories philosophiques de l’égalité des ressources.
En 2001, il repart pour un an aux Etats-Unis, où il est membre du fameux Institute for Avanced Study de Princeton. Il y côtoie de nombreux chercheurs de disciplines diverses et commence une collaboration avec le Professeur Massimo Morelli, membre des départements d’économie et de sciences politiques de la Columbia University, sur le thème de la comparaison des systèmes électoraux. Il revient ensuite en Belgique, et enseigne, en outre, à la London School of Economics and Political Science, et à l’Ecole Polytechnique à Paris. En 2004, il reçoit le prix de la « Society for Social Choice and Welfare » qui récompense le meilleur économiste du bien-être de moins de quarante ans. Il reçoit aussi cette année-là le prix Koç du meilleur article paru dans la Review of Economic Design. En 2005, il quitte son poste F.N.R.S. et les Facultés de Namur pour un poste de professeur à l’U.C.L., au CORE (Center for Operations Research and Econometrics), dont il est toujours membre actuellement. Il y occupe le poste de Directeur de Recherche entre 2011 et 2014.
En 2008, il devient également part-time professor au Department of Economics de la University of Warwick au Royaume-Uni. Il gardera ce poste jusqu’en août 2014. A l’automne 2009, il a séjourné un semestre à l’école de Business de la Northwestern University à Chicago. En 2010, il a occupé la Chaire Francqui au titre belge aux F.U.S.L. à Buxelles. Outre diverses activités dans des comités de rédaction de revues scientifiques internationales, il est éditeur de la revue Economics and Philosophy, de 2010 à 2014.
En 2010, François Maniquet reçoit le Prix Francqui, souvent appelé le « Prix Nobel belge ». Cette prestigieuse distinction est décernée chaque année à un scientifique belge de moins de 50 ans, et le Prix récompense tous les trois ans un chercheur travaillant en sciences de la nature, sciences de la vie ou sciences de l’homme. La même année, François Maniquet se voit aussi décerné par le Conseil Européen de la Recherche un « ERC advanced grant » pour financer pendant cinq ans ses recherches en économie de la pauvreté.
Parallèlement à sa carrière académique, François Maniquet poursuit une carrière de comédien, au cours de laquelle il a joué dans neuf films, dont deux longs métrages : J’aurais voulu être un danseur, de Alain Berliner, et Jacques a vu, du réalisateur namurois Xavier Diskeuve. Pour son rôle de Jacques dans le court métrage Mon cousin Jacques, de Xavier Diskeuve, il a reçu le prix Jean Carmet du meilleur espoir masculin dans un court-métrage au festival de Moulins en 2004.
François Maniquet a été élevé au rang d’officier du Mérite wallon, le 18 septembre 2014.