Le Baron Jean Stéphenne est né en 1949 dans une famille d’agriculteurs de Furfooz, près de Dinant. En 1972, il obtient, à l’université de Gembloux, son diplôme d’ingénieur agronome avec spécialisation chimie et bio-industrie. C’est en 1974 qu’il rejoint SmithKline-Rit (futur GSK Biologicals) à Rixensart en qualité d’ingénieur de développement en production. Cette année marquera le début d’une longue et brillante carrière au sein de l’entreprise au développement de laquelle il contribuera de façon déterminante.
En 1980, il termine avec succès sa formation en management à l’UCL. Comme chercheur, on lui doit notamment la mise au point du vaccin industrielle contre l’hépatite B, un des fleurons de la multinationale. Grimpant rapidement les échelons de la hiérarchie, il devient Directeur de la recherche, du développement et de la production des vaccins en 1984 avant d’occuper, en 1991, la fonction de Vice President & General Manager de GSK Biologicals.
A chaque fusion (Smithkline et Beecham puis SmithKline Beecham et Glaxo Wellcome), Jean Stéphenne s’est battu pour défendre le maintien de l’activité vaccins au sein du groupe et pour obtenir de nouveaux investissements, garantie contre un risque de délocalisation des activités. Il a réussi à construire un modèle intégré où, dans un même pays (3 sites), on mène à la fois la recherche, les études cliniques, la production et le marketing mondial. Sous sa direction, GSK Biologicals s’impose comme une des plus belles réussites entrepreneuriales wallonnes.
Une entreprise à la pointe de la recherche, numéro un mondial dans son secteur : les vaccins. Vaccins tant prophylactiques que thérapeutiques (cancer) avec pas moins de 11 premières mondiales. Durant cette période, ont été développés les vaccins hépatite, polio… et des études cliniques très avancées pour le vaccin malaria. GSK Biologicals recrute constamment y compris en période de crise. La société qui comptait 50 personnes lorsque Jean Stéphenne l’a rejointe, est aujourd’hui un des plus grands employeurs privés de Wallonie avec 3 sites (Wavre, Rixensart, Gembloux) et emploie 12.000 personnes de par le monde dont plus de 7500 en Wallonie.
Parallèlement à sa carrière, Jean Stéphenne s’investit à l’extérieur avec le souci constant de l’amélioration de l’image du pays, de l’évolution économique de la région et de l’accroissement de l’emploi. C’est ainsi qu’il fonde en 1992 l’E.V.M. (European Vaccines Manufacturing) qu’il présidera de 1992 à 1995. L’EVM travaille en collaboration étroite avec les institutions européennes dans le but d’améliorer les politiques de santé publique.
En 1996, il est élu manager de l’année, dans la foulée, l’année suivante, il accède à la présidence de l’Union Wallonne des Entreprises. Présidence qu’il assurera durant trois ans. C’est au cours de cette présidence de l’UWE qu’il jouera un rôle majeur dans l’effort de redéploiement économique wallon. En 2000, en reconnaissance de son engagement dans la recherche et le développement et de la réussite industrielle qu’il a portée, le Roi Albert II anoblit Jean Stéphenne et l’élève au rang de baron. Sa ténacité à poursuivre toujours les mêmes objectifs lui vaut d’être régulièrement salué et récompensé.
En 2004, il figure dans le top 25 des « Stars of European business » publié par Business Week et en 2005 l’Insead lui décerne son « Innovator Prize ». Il participe activement à l’élaboration du plan Marshall pour la Wallonie et, dans ce cadre, prend en 2006, la présidence de Biowin, le pôle de compétitivité des sciences du vivant expliquant ainsi son engagement : « L’affirmation d’un pays à deux vitesses m’avait choqué. Je voulais réagir, montrer ce que nous faisions en Wallonie mais aussi y initier une révolution culturelle et une évolution ». C’est également en 2006 qu’il sera fait Docteur Honoris Causa de l’université de Gembloux et 2007 lui verra attribuer le « Best Innovator Award ».
En 2009, Jean Stéphenne devient membre du CET GSK Group. L’innovation et la formation sont parmi les sujets qui lui tiennent le plus à cœur et pour lesquels il ne ménage pas ses efforts. Il a, en septembre 2011, été désigné président de la Fondation Louvain qui favorise les projets de l’UCL en octroyant un soutien financier qui a déjà permis la création de nombreux prix, bourses d’études et chaires. Les chaires de « Médecine générale pour l’étude de la personne âgée » , la chaire « Strategic Sourcing and procurement et la chaire « Education grant in health economics » sont déjà le fruit d’une étroite collaboration entre GSK Biologicals et l’UCL.
Il fait également partie du Comité de Direction de diverses sociétés dont Nanocyl dans laquelle il a décidé d’investir car il reste convaincu que l’innovation est un facteur de croissance en Belgique et en Europe et que l’industrie doit continuer à représenter une part importante de l’économie européenne. A ce jour Nanocyl a décliné 6 inventions en 51 brevets et ne cesse de croître. En 2011 également, la région qu’il défend avec tant d’ardeur depuis si longtemps l’a mis à l’honneur en lui décernant la médaille de Commandeur du Mérite Wallon.