Politique
27 août 1066
La charte de Huy

En Europe du Nord, la ville de Huy est la première à se voir octroyer une charte de franchises. Datant du 27 août 1066, elle est la plus ancienne connue à ce jour. Par cet acte écrit, le prince-évêque de Liège, Théoduin, reconnaît des libertés bourgeoises à la cité mosane.

Sceau de la ville de Huy – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Millénaire de la charte de Huy : « vue et sceau », timbre-poste belge émis le 27 août 1966 – Diffusion Institut Destrée © Sofam

L’événement est solennel ; il se déroule en présence de Godefroid le Barbu, duc de Lothier, du comte Albert de Namur, de son frère Henri de Durbuy et de quelques autres féodaux.

L’acte original a été détruit en 1409 ; le document ne nous est dès lors connu que sous forme de copies partielles, dues à trois chroniqueurs : Gilles d’Orval pour la plus ancienne (1250), Jean d’Outremeuse (1400) et Jean de Brusthem (1530-1540).

Les habitants de la ville de Huy disposent désormais de franchises (libertés) : le territoire de Huy devient un endroit privilégié où les bourgeois jouissent d’un statut particulier plus favorable qu’ailleurs. Des dispositions précises sont consignées liant le prince aux bourgeois en ce qui concerne la perception des impôts, l’exercice de la justice, le maintien de l’ordre, la procédure en matière civile, plus précisément commerciale, ainsi qu’en matière de défense militaire (les Hutois n’entreront en campagne que si les milices liégeoises sont également mobilisées ; ils ne sont pas tenus de prendre part aux expéditions du prince-évêque contre leur volonté).