Politique
28 décembre 1187
Octroi de la Charte de Tournai par Philippe-Auguste

Retrouvant une nouvelle vie économique sous les Carolingiens, Tournai est placée sous la juridiction d’un comte (VIIIe-IXe siècles) ; ce fonctionnaire n’aura de cesse de s’affirmer face au pouvoir de l’évêque tandis qu’à l’extérieur, comtes de Flandre, empereurs germaniques et rois de France ne cesseront de convoiter la cité scaldienne qui, entre 1150 et 1350, se jouera subtilement des uns et des autres pour s’affranchir de toute autorité, hormis celle du roi de France, son seul suzerain. En décembre 1187, Philippe-Auguste accorde en effet une charte à la ville, au moment où il la rattache à sa couronne : ainsi, le roi de France soustrait la ville à l’autorité des comtes de Flandre et place le siège de l’évêché de Tournai (dont relève la plus grande partie de la Flandre) également sous sa suzeraineté. Les prévôts communaux deviennent alors omnipotents. De Tournai, Henri Pirenne dira y voir « une sorte de république municipale, jouissant d’une autonomie et d’une indépendance presque égales à celles des villes libres de l’Empire ». Contrairement à la « ville royale », le Tournaisis reste sous la suzeraineté des comtes de Flandre.