Socio-économique
1195
Commencement de l’exploitation de houillères

Aucune date précise ne peut être attribuée pour définir quand commence l’exploitation des mines de charbon en pays wallon. Différentes découvertes permettent d’affirmer que la roche noire affleurant au sol était déjà d’usage au moins à l’époque romaine, mais il n’y avait pas alors d’exploitation. Les forêts abondantes fournissaient un combustible bon marché et ne nécessitaient aucun investissement particulier. Néanmoins, après la (re)découverte des vertus du charbon, à la fin du XIIe siècle, les houillères se multiplient dans le pays de Liège, le Borinage, la vallée de la Sambre. Dans le dernier tiers du XIIIe siècle, l’existence de charbonnages est attestée à Frameries, Quaregnon, Wasmes, Boussu et Dour. À l’époque, on ne parle cependant pas de charbon, mais plutôt de houille, terme qui proviendrait, selon Jean Haust, d’un très ancien mot liégeois, « hoye » préexistant à sa découverte et signifiant « fragment, éclat, motte ». Le mot houille prendra sa place dans la langue française.

Et s’il faut malgré tout retenir une date, celle de 1195 correspond à la rédaction par le moine Renier de la chronique de l’abbaye de Saint-Jacques. Il écrit alors : « Cette année, de la terre noire propre à faire du feu fut trouvée dans beaucoup d’endroits » sur les hauteurs de Liège. On aurait pu citer un document de 1278 qui fait état de l’existence d’une cour spéciale de justice dite des Voirs-jurés dont les membres étaient nommés par les échevins parmi les houilleurs expérimentés. En 1318, un recueil établit le statut et les lois du métier des charbonnages.