La bande dessinée paraît occuper une place particulière en Wallonie. Le phénomène est surtout vrai pour le XXe siècle et quand on essaye de trouver ses racines au XIXe siècle, on tombe sur quelques éclairs fugaces. Ainsi, à Liège, un petit journal artistique, Caprice Revue (1888-1889) s’inspire du modèle parisien du Chat Noir et publie quasi systématiquement une sorte de bande dessinée à laquelle collaborent de jeunes artistes promis à une notoriété dans le domaine de l’affiche, de la peinture ou de la gravure (Auguste Donnay, Armand Rassenfosse, Emile Berchmans, François Maréchal ou encore Léon Dardenne). Le genre est novateur, sans cadre ni a priori. Les jeunes gens donnent libre cours à leur imagination créant ainsi un instant très éphémère et original, une sorte de… caprice artistique. On ne trouve pas de tentatives équivalentes ailleurs en Wallonie et l’on ne peut pas non plus affirmer que naît ainsi une école. Juste une comète.