Depuis le mal saint-Martin, le parti démocratique liégeois prend conscience de son poids politique et aspire à davantage que quelques concessions. Le 18 juin 1316, la Paix de Fexhe, octroyée par le prince-évêque Adolphe de La Marck, est la première constitution politique scellée par tous les représentants de la « Nation liégeoise ». Elle accorde aux habitants de la principauté le droit d’adapter les lois et coutumes, d’approuver le budget et d’en contrôler l’exécution. Ce document témoigne d’une volonté de mettre un terme à l’arbitraire des jugements et anticipe également les difficultés dans l’interprétation des lois en instaurant le « Sens du pays », une commission juridique regroupant l’évêque et les trois États – l’État primaire (le chapitre de Saint-Lambert), l’État noble et l’État tiers –, gardienne et interprète des lois et coutumes.