Qui de l’État ou du privé doit construire le chemin de fer ? Posée dès l’indépendance de la Belgique, la question est prise à bras le corps par le Liégeois Charles Rogier qui dépose un projet de loi (19 juin 1833) autorisant un emprunt de l’État en faveur d’une ligne de chemin de fer d’Anvers à la frontière prussienne en transitant par Malines, Louvain, Liège et Verviers. Au-delà de préoccupations commerciales évidentes, le chemin de fer doit être le ciment de la fraîche unité nationale et ne peut être concédé à des entreprises privées qui pourraient être soumises à des influences étrangères. Opposant souvent intérêts liégeois et intérêts hennuyers, les discussions à la Chambre sont vives et longues. Finalement, à force d’amendements, la loi du 1er mai 1834 prévoit la création d’un système de chemin de fer ayant pour point central Malines. De là, quatre branches doivent se diriger l’une vers la frontière prussienne via Louvain, Liège et Verviers ; une autre vers Anvers ; une troisième vers Ostende par Termonde, Gand et Bruges ; et, au sud, la dernière vers Bruxelles, le Hainaut et la frontière française.
Socio-économique
1er mai 1834
Le chemin de fer, entreprise du jeune État belge
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