Militaire
1er janvier 1787
La petite Révolution brabançonne

Despote éclairé, Joseph II avait acquis la conviction, lors de son séjour dans les Pays-Bas en 1781, qu’une profonde réforme des institutions était nécessaire en matière politique, administrative et judiciaire, à la fois en raison de la lenteur, de la paresse, de l’arbitraire, de la complexité et de l’inefficacité des services et des agents. D’un trait de plume précédé d’une longue réflexion, Joseph II impose ses réformes le 1er janvier 1787. Ainsi, notamment, son projet en matière administrative consiste à créer neuf cercles dirigés par un intendant. Chaque cercle est désigné par le nom de son chef-lieu, Anvers, Bruges, Bruxelles, Gand, Limbourg, Luxembourg, Mons, Namur et Tournai. Le poste de gouverneur comme tout l’appareil judiciaire et financier connaissaient un changement aussi radical. En dépit des avantages indéniables en termes d’efficacité, voire de gouvernance, les réformes de Joseph II suscitent une hostilité et une agitation telles que l’Empereur est contraint d’y renoncer dès l’été 1787. Les États de Brabant jouent un rôle majeur, si bien que l’on peut écrire que les Pays-Bas autrichiens connaissent alors leur « petite révolution brabançonne » déjà fortement marquée de conservatisme. Parmi les manifestations d’opposition, on enregistre aussi la prise de position des États de Hainaut qui accusent l’empereur de violer les « constitutions » des provinces qu’il avait juré de respecter lors de son inauguration.