Le bâtiment de l’Emulation, maquette de la rénovation en 2012 – Diffusion Institut Destrée © Sofam
Capitale de principauté, Liège connaît une vie artistique et intellectuelle particulièrement intense au XVIIIe siècle. Quelques salons privés permettent de révéler et soutenir des écrivains, des peintres, des sculpteurs et des musiciens. C’est par exemple le cas de l’Hôtel particulier de Simon de Harlez, chanoine tréfoncier de la Cathédrale. De son salon littéraire et musical apprécié sortiront le théâtre liégeois et le projet de la Société d’Émulation.
Académie fondée le 29 avril 1779 sous la bienveillante protection (notamment matérielle) du prince-évêque François-Charles de Velbrück, la Société a comme seuls objectifs « de cultiver et d’encourager les Arts, les Lettres et les Sciences » et de surveiller les établissements créés par le prince-évêque (Académie de peinture, de sculpture, de gravure, l’École de dessin appliqué aux Arts mécaniques, l’École d’accoucheuses, etc.). Rapidement, elle devient le rendez-vous d’une intelligentsia qui y parle de liberté, de citoyenneté… Du moins, durant le règne du prince-évêque Velbrück.
Dès le 25 février 1792, son successeur (François de Hoensbroeck) interdit l’assemblée des membres de la Société ; en août 1793, elle est dissoute par décret avant de rouvrir ses portes, en mai 1796, sous l’impulsion de Villette. Dans son règlement du 22 décembre 1811, la Société d’Émulation devient la Société libre d’Émulation. Si les bâtiments ont évolué avec le temps, la Société a toujours été située là où elle est encore aujourd’hui. Des dizaines de manifestations artistiques de tous genres y ont été organisées.