En matière de poids et mesures, la fin du XVIIIe siècle est un véritable chaos. D’un endroit à l’autre, les unités varient, engendrant des polémiques sans fin. Sur proposition de Talleyrand, l’Assemblée nationale française décrète (8 mai 1790) de la nécessité d’un système unifié afin de favoriser le commerce et de mettre fin aux pratiques typiques du système féodal. Composée d’éminents savants (Laplace, de Borda, Lagrange, Condorcet), une Commission adopte le mètre comme unité de longueur, soit la dix millionième partie de la distance entre le pôle Nord et l’équateur, mesurée sur le méridien de Paris. Par le décret du 7 avril 1795 (18 germinal an II), le système métrique est introduit dans toute la France. Pour vaincre les réticences, l’éducation et l’administration sont mises au service du développement de ce système révolutionnaire qui n’est rendu obligatoire que par l’arrêté du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800), dans tous les départements français, dont ceux du pays wallon. Aboli après la chute de l’empire, réintroduit par Guillaume d’Orange dans les Pays-Bas en 1816, le système métrique décimal devient obligatoire en pays wallon par la loi belge du 11 juin 1836.