Au milieu des années trente, un Centre d’Études de la Réforme de l’État se constitue à Bruxelles. Institution privée et totalement indépendante des milieux wallons, il consacre de nombreux travaux au problème de l’autonomie culturelle dans le cadre de l’État unitaire. Ce Centre, au sein duquel Pierre Wigny joue un rôle important, propose notamment de créer un Conseil culturel composé de deux Chambres (une française et une flamande) dotées de très larges compétences. Ses travaux inspirent alors des mandataires politiques soucieux de rencontrer les revendications du Mouvement flamand, essentiellement la création d’Académies régionales et d’un Conseil culturel flamand. Par Arrêté royal du 7 février 1938, déposé par le ministre Julius Hoste, un Conseil culturel d’expression néerlandaise est créé et, par symétrie, un Conseil culturel d’expression française. Dans le langage courant, les deux Conseils sont rapidement appelés Conseil culturel flamand et Conseil culturel wallon. Ils sont les deux sections d’un Conseil culturel dont le président commun est le Flamand Julius Hoste. Installé le 4 avril 1938, le Conseil culturel d’expression française est présidé par Jules Bordet. Il ne dispose que d’un pouvoir consultatif mais est autorisé à traiter de quasiment tous les sujets. Application du principe de l’autonomie culturelle dans un État centralisé, les Conseils culturels sont une forme de fédéralisme dans un État unitaire !
Politique
4 avril 1938
Installation d’un Conseil culturel d’expression française
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