En août 1941, trois groupements – les intellectuels antifascistes, les militants de Wallonie libre et le Cercle des anglophiles – décident d’unir leurs forces au sein d’un même mouvement de résistance face à l’occupant allemand. Le Front wallon pour la Libération du pays naît dans le but de « mobiliser la population dans sa lutte contre l’occupant et le fascisme, mais aussi d’aider les Alliés sur le front intérieur par un ralentissement de la production et par une fin de non-recevoir aux réquisitions ». Le Front wallon se choisit un insigne, le Perron, des couleurs, le rouge et le jaune, et un cri, Liberté. La Charte du Front wallon est symboliquement déposée au pied du monument aux morts de 1830, à Sainte-Walburge, en septembre 1941.
L’essentiel de l’activité du Front wallon sera l’édition de la Meuse clandestine. Sa vente permet de créer un fonds de solidarité pour aider les illégaux, les prisonniers et leurs familles. Le journal permet aussi de rassembler les patriotes en leur assignant des missions précises pour faire échec aux manœuvres de l’occupant et des traîtres. Le groupe central du FW se montre actif durant un an, d’août 1941 à septembre 1942, étendant ses activités dans les provinces de Liège, Namur et Luxembourg, avec des ramifications en Brabant wallon, dans le Hainaut et à Bruxelles où paraissent aussi des clandestins autonomes.
En mars 1942, se constitue à Bruxelles le Front de l’Indépendance qui va absorber le Front wallon dont certains membres, notamment des imprimeurs, sont arrêtés. En septembre 1942, le Front wallon disparaît. Sous une forme plus centralisée, le Front de l’Indépendance va devenir l’un des principaux mouvements de résistance, déployant des activités armées, de solidarité, de renseignements et de propagande, exprimant désormais un programme belge unitaire