Évocation des événements du 18 août 1944 à Courcelles – Diffusion Institut Destrée © Sofam
En pays wallon, à la résistance à l’occupant s’ajoute celle à l’égard des rexistes. Ceux-ci sont pris à partie régulièrement par les milieux de la Résistance : maisons dégradées, contre-manifestations, liste nominative dressée pour les dénoncer. En novembre 1942, Prosper Teughels, rexiste notoire, nommé par les Allemands à la tête de la ville de Charleroi, est assassiné par Victor Thonet, membre de l’Armée belge des Partisans. À l’annonce des événements internationaux, la tension monte d’un cran entre rexistes et résistants dans le pays de Charleroi. Le 17 août 1944, Oswald Englebin, rexiste lui aussi, qui a succédé à Teughels, est à son tour abattu par des Résistants. La vengeance des rexistes se transforment en représailles funestes. Dès le 17 août, 7 civils rencontrés à proximité du lieu de l’attentat contre Englebin sont tués, alors que les instances de Rex Bruxelles et Charleroi décident de prendre en otage une centaine de dignitaires locaux, hommes et femmes. Vingt-et-une personnes, prises au hasard parmi la bourgeoisie locale (architecte, policier, médecine, etc.), sont ainsi arrêtées et emmenées à Courcelles. Seules deux échapperont au massacre commis par la brigade Z de Rex au petit matin du 18 août 1944. La tuerie de Courcelles a coûté la vie à 26 personnes. Après la Libération, la Justice suspectera 150 individus, en arrêtera 80 qui seront jugés, dont Victor Matthys, considéré comme l’instigateur du massacre. 27 seront condamnés à mort, peine exécutée le 10 novembre 1947. Armand J. Deltenre et Jean Louvet consacreront une pièce de théâtre à La Nuit de Courcelles, en s’appuyant sur des sources écrites, mais aussi le souvenir de personnes que les auteurs ont rencontrées.